Magazine Journal intime

J’ai testé « La cité des anges » ou « quand Anaïs mange des pêches au thon »

Publié le 26 août 2010 par Anaïs Valente
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« La cité des anges » est un resto que j’ai régulièrement fréquenté du temps oùsqu’il se situait à Namur, rue Saint-Nicolas.  J’y ai toujours bien mangé et l’accueil était très sympa, genre familial et tout et tout.  Je me souviens par exemple de champignons à l’ail ou de moules à damner un saint, ce qui est de circonstance dans une cité angélique, non ?

J’ai ensuite appris que le resto déménageait à Jambes, sous l’Acinapolis.  

Supeeeeeeeeeeeeeer, de quoi se faire une bonne petite soirée resto + ciné, moi aimer ça, les soirées resto + ciné.

Un soir de canicule, donc, nous prévoyons une soirée bouffe + ciné avec Moustique, mon ex-collègue démoustiquée il y aura bientôt deux ans (ça ne nous rajeunit pas ma bonne Dame).

Il est presque 19 heures, la séance est à 20 heures, nous avons donc peu de temps, et il fait encore genre 30 degrés dehors, l’enfer.  Je propose donc de zapper notre habituel « Cat’s » (cet endroit sympa ou pour pas cher on dévore un wrap au poulet avec des frites au paprika et un ice tea en refaisant le monde entre filles, cf ce billet), pour nous réfugier à « La cité des anges », où l’air conditionné est de rigueur.  Ce sera ainsi l’occasion de découvrir le nouvel endroit et de redécouvrir le patron et cette cuisine que je connais déjà.  Echapper à l’enfer des températures pour se réfugier à « La cité des anges », chouette moment en perspective.

Nous nous installons en terrasse, à l’intérieur… oui, passque la terrasse est dans le hall du complexe Acina, c’est donc assez rigolo de manger dehors, mais dedans… et c’est bien pratique en cas de canicule.

Rapidement, le boss nous apporte les cartes.  Il a pas l’air de bonne humeur le boss.  Vraiment pas de bonne humeur.  A peine un bonjour marmonné sans un regard.  C’est pas son genre, pourtant, du moins d’après mes souvenirs du temps oùsqu’il était à Namur.  Bon, il doit être mal luné exceptionnellement, ça arrive.  Ça devrait pas arriver dans l’horeca, mais ça arrive.  Nous optons pour des pêches au thon avec des frites, bonne petite bouffe simple, rafraîchissante, mais néanmoins copieuse, merci les frites.  Afin de faciliter la tâche au patron, je décide de lui rapporter les cartes et préciser la commande, ça lui évitera de ressortir.  Vu la gueule d’enfer (là, c’est vraiment pas de circonstance, quand on appelle son resto « La cité des anges », mais soit) qu’il me tire, je comprends que mon initiative lui plait pas.  Mais il était déjà pas de bonne humeur à l’origine, donc passons...  

Dialogue :

Moi « Je vous rapporte les cartes, ce sera plus simple, et comme ça je vous dis ce qu’on prend, ça vous évite de ressortir. »

Lui « … » (pas un mot pas un regard)

Moi « … » (sois patiente, il est concentré sur ses salières, tu vois pas que tu le déranges Anaïs)

Lui « … »

Moi « On va prendre deux pêches au thon et deux coca light, s’il vous plait merci bien à tout à l’heure merci encore merci merci. »

Lui « Grmfl. » (vague grognement signifiant sans doute « je prends bonne note de votre commande, je vous prépare tout ça et vous l’apporte rapido presto merci madaaaame », le tout d’un air chantant et enjoué)

Je retourne ensuite sagement à ma place.

Les coca light arrivent en silence.  Je lance un « merci » lorsque le mien arrive devant moi, sans pour autant avoir eu droit à un quelconque « s’il vous plait » ou « voilà » ou, chais pas moi », « et un ptit coca light pour vous rafraîchir mes petites demoiselles, ça va, bien installées, contentes, la forme… ? ».  Nada, que dalle.  Silence d’enfer, encore et toujours.

On papote, on se rafraîchit le gosier, on a faim.

Et les pêches au thon arrivent rapidement, accompagnée d’une bonne dose de frites.

Et là, je commets l’erreur fatale.  

La faute de chez faute. 

Je demande de la mayonnaise, à grands renforts de s’il vous plait et merci d’avance, car je sens déjà que cette requête est celle à ne pas faire, mais moi chais pas manger mes frites sans mayo, voilà tout.

En attendant ladite mayo, que je soupçonne de ne jamais arriver, mais je veux pas faire l’oiseau de mauvais augure, nous entamons notre dégustation.

Et là, c’est l’enfer, encore et toujours.

Le thon est chaud de chez chaud.  Les pêches aussi.  Pourtant, c’est d’une simplicité rare d’ouvrir une boîte de pêches, une boîte de thon, de mélanger le thon avec de la mayo et un peu d’aromates, et le tour est joué.  Même moi chuis cap’ de le faire, si, j’vous jure.  Ben là, on sent que les boîtes de conserve n’étaient pas au frigo, et vu la chaleur ambiante, les pêches et le thon, ben on dirait que ça sort du four.  J’exagère un tantinet, bien sûr, mais c’est tiède.  Et des pêches au thon tièdes, c’est vraiment dégueu, je vous prie de le croire.  

Autour de nos pêches au thon tièdes, quelques miséreuses feuilles de salade saupoudrée de paprika (enfin d’une poudre orange, va savoir ce dont il s’agit) et d’un brin de ciboulette.  Point barre.  Pas la moindre goutte de vinaigrette. Pas le moindre soupçon de mayonnaise.  Le néant absolu.  Et la salade sans rien de rien, c’est dégueu.  Surtout si elle est tiède, aussi, la pauvre.  Et molle.  Et sèche.  On dirait des feuilles de pissenlit qui ont trop subi le soleil.  Et chuis pas un lapin moi, alors manger de la salade non assaisonnée, c’est vraiment pas le pied.  Insipide.  Inodore.  Inavalable. 

La mayonnaise arrive, c’est un miracle miraculeusement miraculeux.  Sans un mot sans un regard sans un sourire (mais là, bon, je m’y attendais, je ne crois plus à Papa Noël), le boss dépose le pot de mayo sur notre table.  On sent son enthousiasme, au point que je crains un instant que la violence du geste n’expédie de grandes giclées de mayo sur nous, mais non, ouf, sauvées.  

Nous nous ruons donc sur les frites.  Bien chaudes.  Ouf.  Passque des pêches au thon tièdes avec des frites tièdes, ça aurait été le pompon.  Elles sont chaudes, mais molles.  Enfin, elles sont chaudes, je vais pas me plaindre.

Nous allons ensuite payer l’addition à l’intérieur, et là, l’incroyable se produit, le boss se fend d’un sourire et d’un trait d’humour car son serveur s’est trompé en notre défaveur.  Honnête, le boss.  C’est déjà ça.

Tout ça pour 12 eur l’assiette de pêches au thon…  C’est cher en plus.

Je jure, mais un peu tard, qu’on ne m’y prendra plus.

Verdict de l’aventure : La cité des anges, c’est l’enfer.

Question du jour : combien de fois ai-je pu placer le mot « enfer » dans ce billet sur cet endroit pas « angélique » ?


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