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Un restaurant parisien: le 37 m²

Publié le 08 septembre 2010 par Cccil
Un restaurant parisien: le 37 m²Toute la blogosphère influente qui se la pète qui a du goût y a trainé ces guêtres ces derniers mois, alors comme je suis moi aussi une connasse de parisienne véritable petite curieuse et que j’adore me rendre intéressante et faire comme tout le monde la cuisine asiatique, je ne pouvais pas ne pas aller déjeuner parce que y diner faut pas abuser c’est quand même trop cher au 37 m², minuscule restaurant qui fait quand même deux fois la taille de mon studio de l’époque où je me suis installée sur Paris, damned ! franco-taïwanais, dans le très sympathique qu’il t’en coutera un bras, une jambe et peut être une vieille mémé riche clamsée pour penser y vivre un jour quartier autours de la rue des martyres dans le 9ème.
Ben oui, c’est vrai quoi, ils servent des bubble tea, et ça il faut dire qu’à paris c’est loin d’être banale.
Quézako le bubble tea me demanderas tu (et d’abord laisse moi m’esclaffer bruyamment d’un rire condescendant devant ta petite mine ignare, hou hou hou, c’est pas souvent que j’ai l’impression de savoir quelque chose vois-tu lecteur, alors j’en profite) ?
Alors je t’explique.
Un restaurant parisien: le 37 m²C’est du thé.
Hé ouais.
Trop fort.
Avec des grosses bouboules de tapioca (genre perles du japon mais en mauve, donc en plus zarbi) que ça a pas de goût et une texture toute bizarre. Perso j’avais découvert ça contrainte et forcée par la traductrice qui me collait au dershe lorsque j’étais en Chine pour le boulot tellement j’étais pas capable de demander même un sucre au restau sans elle -sont con ces chinois à rien comprendre de quand tu leur causes chinois, nan mais ho !- elle pouvait plus se passer de moi la pauvre, et qui au bout d’un mois là-bas ne me demandait plus tellement mon avis pour passer commande à ma place et qui heureusement avait plutôt bon goût.
J’avoue ne pas avoir gardé une grande nostalgie de ce breuvage (ni de la Chine d’ailleurs, mais je pense que ce n’étais pas les meilleurs conditions pour découvrir ce grand pays) mais j’ai trouvé marrant d’en retrouver le côté curieux et ludique. Un peu comme le lieu.
Car le 37 m², c’est avant tout un concept.
Rien que le nom, ça te met dans l’ambiance.
Tu sens qu’une armée de gens sous acide un soir de trip créatifs ont torché le truc en deux minutes planchés sur la question pour pondre ce nom, au demeurant tout parisien (car qui a part un vrai parisien peut s’attendrir devant un tel nom qui lui évoque – et avec nostalgie et tendresse- à coup sûr la surface de ses trois premiers apparts réunis ?).
Un restaurant parisien: le 37 m²Pour la déco, c’est comme le nom : hyper sobre et efficace. Des lignes droites, des murs blancs, des ampoules nues, des fauteuils en cuir marron et des chaises en plastiques rouges, qui, si tu te penches un peu te murmureront à l’oreille leur petit nom, certainement à résonnance scandinave. De quoi une nouvelle fois tirer la larme à la clientèle qui songera avec nostalgie à la première razzia qu’elle a fait un dimanche de pleine lune et de marmots hurlant, chez l’Ikea le plus proche. De la vraie poésie urbaine faite de FRAMSTÅ, BEKVÄM et autres FÖRHÖJA.
Et les petits détails de créatifs qui ont trop kiffé qui tuent : la liste des vins inscrite à l’envers sur le mur, dans un cadre de miroir et qu’il faut bien sûr regardé dans la glace en face pour pouvoir le déchiffrer.
Un restaurant parisien: le 37 m²
Pour la carte, elle est courte mais semble prometteuse.
Un restaurant parisien: le 37 m²
Le magret de canard à la prune me fait de l’œil. Il est vraiment délicieux. Le magret est fondant, goûteux car bien fumé et on sent vraiment la prune.
Un restaurant parisien: le 37 m²
Heureusement mes amis ces gens qui malgré et envers et contre tout me supportent un de mes voisins de table goûtent le gâteau de radis blanc qui lui aussi m’intriguait. C’est plutôt bon. Texture fondante et explosions de saveurs en bouche. Mais non, rien ne vaut à mon avis le magret.
Un restaurant parisien: le 37 m²
Notez au passage le sens artistique de la persone ayant prise la photo (qui n'est pas moi, gros boulot de l'art qui fait des photos comme d'autre peigne avec leurs pieds. mal): l'alignement des baguettes, le cadrage, l'orientation de la cuillère! Waou.
Ensuite ça sera mijoté de porc aux 5 épices, avec tofu, algue et œuf. Un bon plat sucré-salé, bien équilibré. J’ai adoré le petit détail des légumes bien croquant présentés dans la cuillère sur le bord de l’assiette. Et retour de la photo crade.
Un restaurant parisien: le 37 m²
Le poulet au basilic est très bon aussi mais moins exotique.

 
Un restaurant parisien: le 37 m²
Pour le dessert je fonds pour la tarte citron mangue, présentée de manière très graphique. En voyant arriver la tarte je me suis dit : mais qu’est-ce qu’elle est petite !! Oui, mais après avoir bouffé à tous les râteliers le plat c’est largement suffisant.
Un restaurant parisien: le 37 m²
Le crumble aussi est très appétissant. Décidément, on a un photographe à table.
Un restaurant parisien: le 37 m²
Vu d’ensemble (à ma demande)… ça semble déjà moins gargantuesque, hein !
Un restaurant parisien: le 37 m²
Au final, si on se limite à un plat du midi et un dessert, on s’en sort pour 13€, ce qui est correct pour le quartier. Par contre si on traine sur la carte et qu’on rajoute un bubble tea (à partir de 3.5€) ça monte tout de suite au dessus des 20€ ce qui est un poil cher pour un midi.
Une bonne adresse, à tester au moins une fois pour avoir le plaisir de slurper des bubbles dans des grosses pailles jaunes comme un gosse de 5 ans, goûter une cuisine avec un brin d’originalité dans un cadre branchouille conceptuel simple.

Un resto à faire entre amis le midi de préférence à mon humble avis.


Le 37 m2
66 rue Rodier
75009 Paris
Métro Anvers
01 48 78 03 20


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