Magazine Journal intime

Mes fiesses (de Wallonie, the best and the worst)

Publié le 19 septembre 2010 par Anaïs Valente

Naaaaaan, j’ai pas fait une faute de frappe dans un billet dédié à mon postérieur qui a fait le plein de moules, de cidre, de croissants et de tartiflette durant mes nombreuses récentes vacances.

Mes fiesses, ce sont mes fêtes, alias mes fêtes de Wallonie.

L’an dernier, j’étais pô là et j’avais pas envie de faire les fiesses.

J’aime plus trop les fiesses, cette foule en délire, ces ados rendus débiles par l’alcool, ce bruit.  J’en suis à  me demander comment j’ai pu, y’a des années, déambuler de 14 h à 4 h du mat dans les rues namuroises et refaire, inlassablement, le même tour, en m’abreuvant, si peu, de péket même pas bon car y’avait pas grand choix de goûts à l’époque (nan, c’était pas en 1910, mais tout comme).

Mais bon, j’aime encore un peu les fiesses : ses pékets à tous les goûts, ses concerts parfois sympas, son feu d’artifices.

Alors, à peine revenue de Paris dotée d’un mal de gueux aux mollets, chevilles et cuisses (on m’a demandé « c’était un stage sportif ?  Naaan, juste le métro »), j’ai pris mon courage à deux mains et entamé une nouvelle épreuve sportive : les wallos.

Et je ne regrette pas.

Je ne regrette pas cette raclette sur pain avec épices et tomates, même si les épices étaient concentrées sur la seconde moitié et m’ont arraché la langue, même si j’ai dû faire deux fois la file passqu’ils sont pas foutus d’indiquer correctement « raclette sur pain c’est làààààà baaaaas et pas iciiiiii ».

Je ne regrette pas ce petit péket violette à damner une fleur, bu cul sec, qui m’a réchauffé le gossier, passque l’été indien est ensoleillé mais froid en ce moment.

Je ne regrette pas ce grand péket à la fraise maison, avec vrai jus de fraise.  C’est Mostek qui m’avait fait découvrir ça, et je vous prie de croire que c’est nirvanesque et orgasmique.  Vous connaissez pas ? L’an prochain, faudra goûter, promis ?

Je ne regrette pas d’avoir marché pour voir le feu d’artifice offert par la Wallonie (enfin par le parlement, ou le gouvernement, ou la région, j’ai oublié, jamais su retenir ce genre d’absurdités, bien qu’ils l’aient répété quinze fois pour qu’on pige bien le cadeau extraordinaire qu’on nous faisait et qui tombait pas du ciel).  Il était superbe.  Magnifique.  Emouvant.  Avec plein de musique chouette : Brel, du classique, Stromae, Maurane… même qu’il a duré longtemps, le feu.  Même qu’on a cru que c’était le bouquet final et ça l’était pas.  Même qu’à un moment le ciel était tout doré c’était hyper beau.  Même qu’il y avait des pétards fontaines trop cholis.  Même que le bouquet final m’a ouvert la bouche en grand ooooooooooh, heureusement qu’une zébrée passait pas par là, elle aurait pu s’attaquer à ma luette.

Je ne regrette pas d’avoir remarché jusqu’au centre ville pour voir Michel Fugain mettre l’ambiance.  J’ai toujours aimé Michel, même si je l’écoute plus trop en ce moment.  J’ai hurlé sur « Une belle histoire », « Les acadiens ».  J’ai slowé sur « L’amour est une forteresse ».  Et j’ai même versé ma petite larme, faut le faire, aux wallos, même pas bourrée, verser une larme.  Sur « Je n’aurai pas le temps », passque je comprends maintenant le sens de cette phrase.  Superbe moment que ce concert.  Bon, on n’a pas entendu La fête et Fais comme l’oiseau, passque le feu d’artifice nous a retardées.  Serait-il possible que la ville cesse de programmer tous les chouettes trucs à la même heure ?

Je ne regrette pas d’avoir été parmi le peuple, tandis que les « élus », chais pas vraiment qui, mais ça puait l’élitisme, se pavanaient sur des gradins.  Moi je me la jouais poule qui se déhanche plutôt que paon qui se pavane.  Na.

Je ne regrette pas la longue marche du retour, passque j’ai passée une super bonne soirée, merci au revoir à l’an prochain.

Et ça m’a rappelé ce billet écrit y’a des années, jamais publié, passqu’il allait faire pleurer dans les chaumières, pour sûr.  Un billet qui prouve que les Wallos et moi, c’est pas kif kif bourricot chaque année.  Allez, je vous le livre enfin, exclusivité mondialement mondiale. Ça va pleurer dans les chaumières, je vous le dis…

Mes vraies Wallos

Vous voulez connaître mes vraies Wallos ?  Les vraies de vraies.  Les vraies Wallos d’Anaïs Valente…

Et bien mes Wallos cette année, ce sont les pires Wallos de toute mon existence.  Pourtant j’en ai déjà vécu, des Wallos.  Des pluvieuses, des ensoleillées, des alcoolisées, des sobres, des tardives, des raisonnables, des joyeuses, des pleines de bisous sur la bouche, des dramatiques qui finissent à la police, des drôles qui finissent devant un bon croissant.  Mais pire que mes Wallos cette année, c’est nin possip’.

Par un incroyable concours de circonstances digne d’un épisode de Dallas, après l’absorption de plein de pékets colorés, j’ai passé mes Wallos toute seule.  Vous lisez bien.  Seule comme un rat mort.  Comme un rat mort, et en compagnie d’un rat vivant, puisque même seule, j’ai toujours mon fidèle compagnon à portée de caresse (ouf).

Et oui Mesdames et Messieurs, la pseudo-dynamique Anaïs, la pseudo-rigolote Anaïs, elle a passé ses Wallos seule.  La voilà, la vraie vie d’Anaïs Valente.

Et je peux vous le dire, à vous rien qu’à vous, être seule aux Wallos, c’est limite pire qu’être seule au nouvel an ou à la Saint-Valentin (de toute façon, je serai seule au nouvel an et à la Saint-Valentin, ainsi va la vie, faut pas se leurrer – pffff je tombe limite dans le mélo là, non ?).

C’est pathétique.  C’est triste.  C’est sinistre. 

Y’a rien de pire que déambuler dans les rues de la ville, au milieu de gens morts saouls, de bandes d’amis et de familles heureuses.

Si, y’a peut-être pire en fin de compte.

C’est finir en apothéose, encore seule, devant un magnifique feu d’artifice, plein de jolies musiques, plein de couleurs, et se dire que c’est vraiment dramatiquement dramatique d’en être réduite à voir cette merveille toute seule.

C’est pleurer silencieusement devant ce si beau feu d’artifice, d’émotion, mais surtout de solitude, bénissant le ciel qu’il fasse tellement noir que la foule environnante ne puisse pas capter le reflet des larmes.

C’est redoubler de larmes en entendant Maurane chanter « le monde est stone », parce que c’est vrai, « je voudrais seulement dormir, m’étendre sur l’asphalte, et me laisser mourir ».

Voilà la vraie vie d’Anaïs Valente, parfois.

C’était mes Wallos.  The end.

Et cette chanson illustre à la perfection la dualité de ce billet : une mélodie enjoué, des paroles tellement dures. 



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