Magazine Journal intime

Chaos never died

Publié le 29 septembre 2010 par M.
Réveillée à 7h par des fourmis dans mon ventre, j'attends midi pour fumer distraitement ma première clope, je termine le rubik's cube et recommence ; déconstruire, reconstruire, détruire, élever, tout casser, laisser tomber, aller voir ailleurs. Le brouillard jaunâtre me parle du quinzième arrondissement mal réveillé, aussi sage et grognon qu'hier, les yeux bouffis au dessus des tasses de café, les gosses se chamaillent dans le couloir et les mères crient derrière, les nuits redeviennent des nuits, nous perdons à nouveau l'éclat insolent de la jeunesse. C'est exactement dans l'ordre des choses. Puisque nous ne savons pas vieillir, nous fractionnons le temps, une partition pour la valse et une autre pour crever, le calendrier de nos émois s'accorde avec les saisons. Un jour, nous serons grands, aigris et raisonnables, et ce jour là, nous serons morts. C'était peut être hier, ce sera peut être dans vingt ans. La porte ouverte n'a pas été refermée mais tous les objets immobiles murmurent, dépités, qu'il n'y a plus personne. Seulement les échos, des morceaux de films pâles, et cette voix sourde et crépitante qui dit, je ne savais pas si ça avait réellement existé avant qu'on me le dise, qui dit quelque chose comme : j'aurais préféré que ça reste un mystère. C'est juste une histoire pour m'endormir, il ne faudrait pas la salir dans la salive de tout le quartier. Démerde toi, pourrait répondre le bâtard sensible qui refuse d'être démasqué. Raconte leur ce que tu veux, moi, je m'en vais. Et la femme, elle, rigolerait certainement parce qu'elle adore ça, les salauds. Mais la pièce est vide et je ne vois pas pourquoi j'interviendrais dans les rumeurs, je me suis réveillée plus tard et il ne s'était rien passé, j'ai bu un thé, je suis partie. Tout ça n'a aucune importance. C'est un rêve effiloché qui s'accroche à mes basques, un coton vaporeux qui me bourdonne à l'oreille, un fragment tout en bas de la pile nommée septembre, le vingt huit c'est toujours la fin d'une époque, et puis quoi ? Il est midi, bonjour. Une fille débraillée, clope au bec, vous souffle un truc du genre : ça commençait avec les ailes d'un papillon. Puis j'ai oublié la suite. J'inventerais ma vie que vous ne verriez pas la différence. De ma fenêtre, on ne voit pas Paris ; seulement les nuages qui peu à peu prennent une teinte orangée. Jusqu'ici, tout s'est bien passé.
PS : cher lecteur, toi aussi, fais un don pour que je m'achète un réflex numérique.

Retour à La Une de Logo Paperblog