Magazine Journal intime

saints Boniface et Aglaé

Publié le 01 janvier 2008 par Moinillon
Boniface

En ces jours de fêtes qui manquent bien souvent de retenue, voici la vie émouvante de deux saints qui sont fêtés aujourd'hui.

Saint Boniface souffrit le martyre, sous Dioclétien et Maximien, dans la ville de Tarse, mais il fut enseveli à Rome sur la voie latine.
C'était l’intendant d'une noble matrone appelée Aglaé. Ils vivaient criminellement ensemble, mais touchés l’un et l’autre par la grâce de Dieu, ils décidèrent que Boniface irait chercher des reliques des martyrs dans l’espoir de mériter, au moyen de leur intercession, le bonheur du salut, par les hommages et l’honneur qu'ils rendraient à ces saints corps.


Après quelques jours de marche, Boniface arriva dans la ville de Tarse et s'adressant à ceux qui l’accompagnaient : « Allez, leur dit-il, chercher où nous loger, pendant ce temps j'irai voir les martyrs au combat ; c'est ce que je désire faire tout d'abord. » Il alla en toute hâte au lieu des exécutions et il vit les bienheureux martyrs, l’un suspendu par les pieds sur un foyer ardent, un autre étendu sur quatre pièces de bois et soumis à un supplice lent, un troisième labouré avec des ongles de fer, un quatrième auquel on avait coupé les mains, et le dernier élevé en l’air et étranglé par des bûches attachées à son cou.
En considérant ces différents supplices dont se rendait l’exécuteur un bourreau sans pitié, Boniface sentit grandir son courage, et son amour pour Jésus-Christ et s'écria : « Qu'il est grand le Dieu des saints martyrs! » Puis il courut se jeter à leurs pieds et embrasser leurs chaînes : « Courage, leur dit-il, martyrs de Jésus-Christ ! Terrassez le démon, un peu de persévérance ! Le labeur est court, mais le repos sera long ensuite, viendra le temps où vous serez rassasiés d'un bonheur ineffable. Ces tourments que vous endurez pour l’amour de Dieu n'ont qu'un temps, ils vont cesser et tout à l’heure, vous passerez à la joie d'une félicité qui n'aura point de fin, la vue de votre roi fera votre bonheur, vous unirez vos voix au concert des chœurs angéliques, et revêtus de la robe brillante de l’immortalité vous verrez du haut du ciel vos bourreaux impies tourmentés tout vivants dans l’abîme d'une éternelle misère. »
Le juge Simplicien, qui aperçut Boniface, le fit approcher de son tribunal et lui demanda :
— Qui es-tu ?
— Je suis chrétien, et Boniface est mon nom.
Alors le juge en colère le fit suspendre et ordonna de lui écorcher le corps avec des ongles de fer, jusqu'à ce qu'on vit ses os à nu ; ensuite il fit enfoncer des roseaux aiguisés sous les ongles de ses mains. Le saint martyr, les yeux levés au ciel, supportait ses douleurs avec joie. A cette vue, le juge farouche ordonna de lui verser du plomb fondu dans la bouche. Mais le saint martyr disait : « Grâces vous soient rendues, Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant. »
Après quoi, Simplicien fit apporter une chaudière qu'on emplit de poix. On la fit bouillir et Boniface y fut jeté la tête la première. Le saint ne souffrit rien. Alors le juge commanda de lui trancher la tête. Aussitôt un affreux tremblement de terre se fit ressentir et beaucoup d'infidèles, qui avaient pu apprécier le courage de cet athlète, se convertirent.
Cependant les compagnons de Boniface le cherchant partout et ne l’ayant point trouvé, se disaient entre eux : « Il est quelque part dans un lieu de débauche, ou occupé à faire bonne chère dans une taverne. » Or, pendant qu'ils devisaient ainsi, ils rencontrèrent un des geôliers.
— N'as-tu pas vu, lui demandent-ils, un étranger, un Romain ?
— Hier, un étranger a été décapité dans le cirque.
— Comment était-il ? C'était un homme carré de taille, épais, à la chevelure abondante, et revêtu d'un manteau écarlate ?
— Eh bien, celui que vous cherchez a terminé hier sa vie par le martyre.
— Mais, l’homme que nous cherchons est un débauché, un ivrogne.
— Venez le voir, dit le geôlier.
Quand il leur eut montré le tronc du bienheureux martyr et sa tête précieuse, ils s'écrièrent : « C'est bien celui que nous cherchons veuillez nous le donner. » Le geôlier répondit : « Je ne puis pas vous délivrer son corps gratuitement. » Ils donnèrent alors cinq cents pièces d'or, et reçurent le corps du saint martyr qu'ils embaumèrent et renfermèrent dans des linges de prix. Puis l’ayant mis dans une litière, ils revinrent pleins de joie et rendant gloire à Dieu.
Or, un ange du Seigneur apparut à Aglaé et lui révéla ce qui était arrivé à Boniface. A l’instant, elle alla au-devant du saint corps et fit construire, en son honneur, un tombeau digne de lui, à une distance de Rome de cinq stades.
Boniface fut donc martyrisé en 290 à Tharse, métropole de la Cilicie, et enseveli à Rome.
Quant à Aglaé, elle renonça au monde et à ses pompes : après avoir distribué tous ses biens aux pauvres et aux monastères, elle affranchit ses esclaves, et passa le reste de sa vie dans le jeûne et la prière. Elle vécut encore douze ans sous l’habit de religieuse, dans la pratique continuelle des bonnes œuvres et fut enterrée auprès de saint Boniface.

(source : abbaye-saint-benoit.ch/voragine/index.htm) 

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