Magazine Journal intime

Je ne m'en remets pas...

Publié le 21 octobre 2010 par Isabelledelyon

Ça fait trois semaines que j'ai été opérée et je suis toujours fatiguée. Pour mon premier lipomodelage, 10 jours d'arrêt maladie avait suffi mais c'était une autre période de l'année, en mars, le printemps commençait à annoncer son arrivée. Là, je n'arrive pas à récupérer. Je me sens fatiguée, épuisée. J'ai fait une cure de vitamines. J'ai passé ma semaine précédente à lire Eragon. Le week-end dernier, je me suis reposée encore et toujours mais rien à faire. J'ai du mal à me sentir bien. L'infirmière qui s'occupe de mes perfusions, m'a dit qu'on mettait une année pour se remettre d'une intervention chirurgicale. J'en suis à deux anesthésies générales en 6 mois, ça doit faire plus qu'il n'en faut pour mon organisme. J'ai eu ma perfusion d'herceptine la semaine dernière, ce qui ne doit pas arranger ma vitalité.

Et puis cette semaine, je suis au cœur des affrontements entre CRS et jeunes, dans Lyon. A chaque affrontement ou manifestation, ils ferment tous les accès au métro pour qu'ils n'aillent commettre aucune dégradation à l'intérieur. Les bus sont déviés, les tram ne circulent plus à cause des manifestants sur les voies. Je soutiens ce mouvement mais la gestion de mes déplacements quotidiens me fait perdre le peu d'énergie que j'ai. Vendredi dernier, ma voiture était coincée entre les deux parties. Je voyais voler au-dessus les pierres des jeunes qui arrivaient par l'arrière de ma voiture, et les palets fumigènes des CRS qui arrivaient par l'avant. Comme j'ai vu des palets tomber sur les carrosseries des voitures pour achever leur combustion et des jeunes armés de battes monter sur les voitures pour mieux voir le chaos qui régnait, je n'avais qu'une envie, c'était de me dégager et décamper. Voilà ce qui bloquait l'accès à ma rue où se trouve mon parking sous-terrain :

casseurs

Si vous voulez mieux voir ce qui se passe, tous les jours,
dans les rues qui entourent mon immeuble :
http://www.leprogres.fr/fr/galerie-photos/index.html?media=05b1947e-fea1-4218-ba63-63aa6d5ee047&gallery=dbf32bfe-5e88-4cb2-8a7f-fa349d6ba863#ctl00_imGalleryImage

A l'heure où je vous écris, je suis dans mon bureau, mais le préfet vient de décider que la presqu'île où j'habite ne serait plus desservie par les transports en commun jusqu'à nouvel ordre. Mardi soir, j'ai emmené mes filles chez le coiffeur, il était vidé lui aussi, plein d'annulation dans la journée. Forcément, qui aurait envie de venir à pied pour se retrouver au milieu de cette violence avec le risque de ne pas en ressortir indemne...  Il n'y a plus une poubelle, plus un abribus, tout a été démoli. Ce soir je dois emmener ma fille aînée J. chez le médecin, sa toux sèche persiste malgré la cortisone. Il ne pouvait me proposer que 17H, elle sort à 16H45 dans un autre quartier de Lyon, qui va devoir speeder encore?!!! D'ailleurs heureusement qu'elles sont scolarisées ailleurs, leurs copines de notre quartier ne peuvent pas toujours ressortir le midi de leurs immeubles pour retourner à l'école. Mon immeuble est en face d'un collège, ma voisine est obligée de sortir pour récupérer ses filles, ça craint trop...

Mon mari prend en temps normal la relève en emmenant les filles en voiture le jeudi matin mais comme on économise notre essence bien que j'ai pu faire un plein hier, c'est à moi que ça revient. La baby-sitter qui me récupère les filles le mardi soir ne pouvait pas venir faute de transports en commun, c'est encore moi qui ai dû laisser mon boulot en plan et filer les chercher au milieu de la cohue, en évitant les barrages. Je suis contrainte de venir travailler en voiture pour être certaine de pouvoir récupérer mes filles le soir. Heureusement demain soir, elles sont en vacances, elles partent avec ma mère et mon beau-père pour une semaine.

J'espère que d'avoir seulement ma personne à gérer va me permettre de reprendre pied. La semaine d'après, je ne travaillerai que le mercredi puisque j'ai ma perfusion d'herceptine et donc arrêt de deux jours. Peut-être que ces deux semaines plus allégées me trouveront plus pimpante sinon je serais obligée de demander un peu de repos à mon médecin. Je déteste me sentir comme ça. Je vais quand même me faire plaisir ce week-end, comme nous n'avons pas les filles, ça sera resto, café-théâtre que j'affectionne tant, ciné mais uniquement à des horaires qui n'empiètent pas sur mes nuits de sommeil.


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