Magazine Journal intime

Paillettes, éthique et Marty MacFly (1)

Publié le 01 novembre 2010 par Kevinades

Parce que tout ne peut pas toujours être tourné en dérision et qu’on fait un boulot sérieux quand même,  je me propose aujourd’hui d’aborder un thème plus  profond que d'habitude et que certains qualifieront même de chiant. À savoir, l’éthique professionnelle. Oui, je sais, ça fait peur. Mais ne partez pas tout de suite.

Virons plutôt Marty MacFly de sa DeLorean et embarquons dans ce mythique véhicule afin de nous projeter quelques années en arrière. En ce temps là on n'est pas encore emmerdé par le dernier I-phone, les BB Brunes arrachent les fauteuils de l’Olympia lors du concert d’Henri Dès et les IUFM existent encore. Bref, ça commence à dater.

DeLorean Sketch 5 by DeloreanREB

N’ayons pas peur du paradoxe temporel et rejoignons-moi dans l’amphithéâtre d’un de ces IUFM. La salle est pleine, les yeux brillent, les visages sont jeunes et enthousiastes, c’est la fin de notre formation professionnelle… Si vous me regardez bien j'ai moi-même le coeur serré et l'oeil brillant. Bientôt, nous serons face à des élèves, c’est un accomplissement, c'est la fin d'une longue quête, c’est magnifique…c’est… Oui, bon, la vérité c’est que pour l’instant des Kevin on n’en connaît pas des masses, sinon c’est certain on ferait moins les malins.

L’instant est tout à fait solennel, l’assemblée baigne dans une douce euphorie. Fort heureusement celle-ci retombe vite avec l’arrivée remarquée d’un tas de types en costume cravate, des gros bonnets de l’Education Nationale à n’en pas douter. L’un d’eux prend la parole, c’est lui qui va mettre du sens derrière cette expression bizarre : éthique professionnelle.

Bref aperçu de son monologue : les enseignants sont l’élite de la nation, ils  exercent le plus beau  métier du monde qui va leur permettre de s’épanouir en tant qu’hommes et femmes tout au long de leur vie. Un enseignant est un modèle, un enseignant se doit d’être exemplaire dans la classe, au sein de l’école et même en dehors dans sa vie de tous les jours !

Non les enseignants ne divorcent pas ; ils ne sont pas fichés à la Banque de France ; ils ne pratiquent pas l’échangisme et non, jamais au grand  jamais, ils ne picolent dans les bars jusqu’à pas d’heure le vendredi soir ! Les enseignants se couchent tous à 21h00 et mangent bio avant d’aller à l’école à vélo, de plus ils ne vont jamais aux toilettes, et bon sang quand ils pètent ça fait des paillettes!

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Et j'exagère à peine. Ce jour là, j'ai eu la trouille de ma vie.

Mais tout ça grâce à quoi chers lecteurs? A quoi devons-nous cette droiture morale, cette exemplarité que les autres corps de métiers nous envient? Eh bien grâce à une éthique professionnelle irréprochable, parce qu'on n'est pas des branleurs de journalistes ! Farpaitement !

Voilà, voilà. Maintenant que vous savez que je suis une espèce d’être semi-divin proche de la perfection à l'instar de nombreux collègues (et que du coup on a une vie super chiante) ; reprenons notre véhicule spatio-temporel et projetons-nous lors de ma première année en tant qu’enseignant.

Il ne m’aura pas fallu longtemps pour tester mon éthique… Suivant les bons conseils de mes supérieurs hiérarchiques (que je ne recroiserai pourtant pas avant un moment), je mène donc en ce temps là une vie d’ascète entièrement dédiée à mon travail. C’est certainement ce qui me sauve lorsque mon éthique professionnelle est mise à l'épreuve pour la première fois par une kevinade assez originale, et ceci quelques jours à peine après avoir débuté.

Mais ça, chers lecteurs, c'est ce que nous verrons demain.


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