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L'écosystème Apple

Publié le 01 novembre 2010 par Michelgutsatz

Nous venons d'apprendre qu'Apple compte devenir un opérateur mobile virtuel (MVNO). La marque travaille depuis plusieurs années avec Gemalto, afin de développer une "puce" révolutionnaire: cette carte SIM est totalement dématérialisée. Il s'agit, selon Les Echos (29-30 octobre), "d'un composant électronique embarquant de la mémoire flash pour activer le téléphone sur le réseau de l'opérateur". Nous allons donc assister à un bouleversement fondamental du marché des télécommunications: les opérateurs deviennent potentiellement des "responsables de la maintenance d'un réseau de tuyaux, doublés de banquiers qui pourraient subventionner les téléphones". La téléphonie mobile va en être révolutionnée - tout comme la musique l'a été suite au lancement d'iTunes.

Je pense qu'il s'agit là d'une preuve supplémentaire de l'existence d'un véritable écosystème Apple - permettant à la marque de se développer avec un business model totalement inédit: au lieu de vendre des produits (Business Model de fabricant), au lieu de vendre une marque (Business Model de marque), Apple vend des solutions.

Chacune de ces solutions - correspondant à des problèmes/attentes consommateurs - étant extraordinairement "pertinente" par rapport à ces attentes, le consommateur - par une logique de "contact" - va être amené à s'intéresser aux autres solutions d'Apple - et donc acheter un nouveau trinôme attente / produit / solution. Un parfait sysème de "percolation" au sein de la marque...

Prenons quelques exemples:

  •  Les acheteurs d'iPad viennent à ce produit/solution pour ses fonctionalités (accès à des livres, à des magazines, à des videos...).. et découvrent le potentiel de l'iOS. Un étude Nielsen récente montre que  "25% of likely smartphone upgraders who have not yet owned an iPhone or iPad, indicate that they would purchase an Apple iPhone as their next smartphone. But when we asked iPad owners who do not have an iPhone this same question, this number more than doubled to 51%". Ils "passent" donc vers l'iPhone.
  • L'iPad amène à Apple des populations nouvelles - souvent encore exclues de l'informatique, comme les personnes agées, les très jeunes enfants... voire les baby boomers.
  • Les utilisateurs d'iTunes (ils sont 160 millions actuellement) vont utiliser Ping - le réseau social "entertainment" d'Apple - pour partager leurs attentes, leurs plaisirs et déplaisirs: la musique est dans notre société l'élément social le plus structurant (plus d'un million d'utilisateurs en sont devenus membres dans les 48h suivant son lancement).
  • Les Apple Stores offrent aux utilisateurs d'ordinateurs un espace unique, organisé autour du couple 'attentes/solutions': des espaces non-commerciaux de conseil (Genius Bar, Studio, Amphitheater..), des produits "vivants" permettant de les utiliser et de transférer les données de l'ancien ordinateur vers le nouveau Mac ("One to One"). Conséquence: 45% des acheteurs viennent du PC.

L'arrivée d'Apple comme opérateur virtuel s'inscrit bien dans cette logique. Face à des opérateurs dont le business model repose sur une offre d'ingénieurs - sans aucune notion du service ni aucune réflexion sur les attentes du consommateurs - Steve Jobs ne pourrait que reprendre une de ses propres phrases (à l'origine des Apple Stores) et la transposer: "Buying a car is no longer the worst purchasing experience; buying a computer is now number one". Apple, fort du succès de l'iPhone, se propose de réinventer la relation que nous avons avec nos opérateurs téléphoniques: il était temps.


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