Magazine Humeur

La force du symbole

Publié le 10 janvier 2008 par Frednetick

Contrairement à Autheuil et Jules , qui gaussent de la propension de certains à se focaliser sur l’écume de la présidence Sarkozy en critiquant l’aspect médiatiquement outrancier de notre guide, je crois que cela est important.

Pas plus important que cela, probablement pas assez pour changer la face du monde mais bien assez pour modifier profondément la perception du symbole présidentiel et de par son hyperprésence quasi supernovesque, de tout le monde politique.

N’en déplaise à ces deux chagrins, la parole de la rue les détrompe bien souvent.

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

S’il est des “professions” particulièrement exposées, la politique en fait indubitablement partie. Tous les jours les politiques sont l’objet des regards de ceux qui les ont porté là où ils sont. De ce regard insitant découle de grandes responsabilités, notamment en matière de probité et de décence.

Le monde de l’image qui est celui dans lequel nous évoluons désormais a induit des comportements de défiance marquée vis à vis des élus. Les participations électorales sont en berne, la présidentielle étant un bien joli feu de paille, et la vox populi rend quasiment toujours le même verdict, année après année.

“Cela ne sert à rien”, “ils croquent tous” et “de toute façon ils sont tous pareils” sont les troix expression que vous entendez régulièrement lorsque vous allez à la rencontre des français sur les marchés ou dans les réunions publiques (lesquelles sont désertées aussi..sauf dans quelques grandes villes, mais toujours les même têtes).

Pourquoi ce hiatus de réserve? Parceque les pages de journaux sont pleines de faits divers impliquant des édiles. Parceque tel maire faisait tailler ses haies par le prestataire de la ville, tandis qu’une conseiller régionale partait au frais d’une entreprise et qu’un député socialiste à la langue bien pendue faisait du ski avec un grand patron…

L’on attend tous de nos élus qu’ils fassent montre de réserve dans leur bonheur, que leurs 12.000 euros mensuels ne soient pas jetés à la figure de ceux qui taffe 40H par semaine pour un SMIC, ou ceux qui en dépit de leurs efforts se tapent les files d’attentes de l’ANPE. Le numéro 287 sera servit bientôt tandis que Nico se paye 90.000 euros de bijou au Caire.

Oui les gens pensent ce qu’ils veulent.

Oui l’aspect médiatique n’est que l’écume de la présidence Sarkozy.

Mais ignorer que sous l’écume bouillonne une vague c’est se faire plus bête que l’on est.

Ignorer que les français seront d’autant plus réticents à sacrifier des acquis sociaux quand la présidence se vautre dans l’indécence proximité du luxe c’est aussi être sur son petit nuage de blogueur politique.

Oui la sarko-bache est facile, mais elle ne l’est pas moins que le yaka-faukon de notre président. Facile de réformer quand tout le monde trinque et que le barman se paye (enfin des fois) des vacances de luxe.

A trop tirer sur la corde, elle rompt. Et ce n’est pas forcément la corde individuelle qui va rompre mais la corde collective. Et quand chacun sera seul dans le courant, il faudra plus qu’un “allez mon gars nage” scandé par un président en short pour s’en sortir.

Et si le symbole n’était rien, la religion ne serait pas grand chose…


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