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Centcinquantesix

Publié le 21 novembre 2010 par Rafetnol
B.O.S.T.
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CENTCINQUANTESIXIls se promènent au dessus des rochers au moment où le soleil commence de descendre vers la mer. Des carrelets de pêcheurs à la peinture écaillée rythment leur marche. Ils sont partis main dans la main mais depuis un petit moment il se tient derrière elle, se plaçant sous le vent si bien que son parfum lui parvient mélangé à l'air de la mer. Il tente de les distinguer l'un de l'autre mentalement puis ils finissent par se confondre, tout comme sa silhouette se diffuse dans la lumière du soir.  CENTCINQUANTESIXIls trouvent un banc pour se reposer. Ils s'y installent et regardent le soleil disparaître à l'horizon. Elle fixe le large mais lui la regarde elle. Son profil découpé dans la lumière, le soleil qui fait briller son regard, qui illumine une larme qui coule sur sa joue. Elle sourit. Sa larme ne coule qu'à cause du vent froid qui irrite son oeil. Elle se blottit contre lui, love sa tête dans le creux formé par son cou son épaule, jusqu'à coller son nez gelé contre sa peau. Le froid le pique et la piqûre le fait sourire. Ils restent un long moment comme ça, sans bouger, juste à se respirer.CENTCINQUANTESIXC'était leur dernière nuit. Dans quelques petites heures ils devront rendre les clefs de la petite maison à sa propriétaire, retourner à la gare par le petit chemin à travers champ, prendre le train du retour, y prétendre ne pas se connaître trop. Il descendra en cours de route, pour prendre un autre train, elle restera dans celui là jusqu'à son terminus. Ils savaient depuis le départ que cette séparation surviendrait, ils auraient pu éviter de venir, s'épargner cette douleur et en garder le désir. Qu'est ce qui fait qu'on passe à l'acte?CENTCINQUANTESIXIls se sont séparés. Pour toujours semble-t-il. Il n'y a pas eu de larmes, au contraire. Ils se sont serrés, très fort, se sont souris, longtemps, se sont regardés dans les yeux pendant tout le trajet qu'ils avaient en commun. Puis maintenant qu'il est seul il continue de sourire en regardant le ciel d'hiver, le soleil qui resplendit sur la plaine gelée. Son odeur est partout sur lui, il la goûte sur ses doigts, et se mélange dans son souvenir le parfum de l'océan qui lui est à jamais attaché. C'est pour ça qu'on passe à l'acte.
****Musique :
  • Isaac Hayes - The Look Of Love
Dessins :
  1. Saint-Michel Chef Chef
  2. Inconnu
  3. Marseille
  4. Toulouse

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