Magazine Journal intime

Je l'ai eu

Publié le 11 janvier 2008 par Anaïs Valente
Je l’ai eu.  Enfin.  Il était temps.  Ça fait plus d’un an que j’avais des vues sur lui.  Que je tentais de l’apercevoir chaque fois que c’était possible.  Sans discrétion.  Me contorsionnant au besoin.  Parfois en vain.  Souvent en vain, je l’admets.  Il me le fallait.  Je le voulais.
Mais rien à faire.
Inaccessible.
Depuis plus d’un an.
Même ma mère, comprenant l’importance de la chose, y a mis du sien pour m’aider à l’avoir.  Elle a participé, bien qu’elle sache que ce n’est pas mon fort, l’intervention d’autrui dans ce genre de chose. Elle y a mis tout son cœur, toute sa persévérance, j’en suis convaincue.  En vain.  Pas moyen.  Il résistait à toute tentative d’approche.
Rien à faire.
Toujours inaccessible.
J’en rêvais pourtant.  J’en fantasmais nuit et jour.  Je le voulais.  Il me le fallait.  Ça virait à l’obsession.  Chaque nuit, j’y pensais.  Le matin, en me levant, j’y pensais.
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais à partir du moment où j’ai conscience qu’une chose est inaccessible, il me la faut.  Absolument.  Ça devient une question de vie ou de mort.
Alors, cette semaine, j’ai pris ma décision.  J’allais tenter le tout pour le tout.  Quitte à me faire du mal.  Je devais être fixée.
J’ai longuement réfléchi pour adopter la stratégie adéquate.  Ne soyez pas mesquins, je sais réfléchir quand il le faut.
Je ne voulais pas foncer sans cogiter un minimum au préalable, prendre une décision que j’aurais pu regretter.  D’autant que le froisser m’aurait causé beaucoup de gêne.
Une fois pesé le pour et le contre, j’ai attaqué.  J’ai pris le taureau par les cornes.  Adieu complexes.  Vive la prise de risque.
Je l’ai abordé en douceur.  Mais avec fermeté.  Il était temps que je sois enfin fixée.
Et je l’ai eu.  J’ai pris mon courage à deux mains.
Et j’ai tout misé sur lui.
Hier.
Assez tard dans la nuit.  
Et je l’ai eu…
Ce point noir qui me narguait depuis plus d’un an.  
Oui ma bonne Dame.  Plus d’un an.  Parce qu’il s’était logé à l’endroit précis de mon dos totalement inaccessible, tant par le haut que par le bas.  Tant par la droite que par la gauche.  Le lâche.  Le sadique.  J’ai tout tenté en vain, au risque de me provoquer tendinites et élongation.  Même ma mère a tenté d’intervenir.  Mais il est reviendu.  Et hier soir, je réessaie, avec toute la conviction nécessaire, et bingo, je l’ai eu.  Je n’ai rien vu.  Rien sentu.  Mais il n’est plus là, tout simplement.
S’il revient, vous serez les premiers informés, promis.

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