Magazine Journal intime

Quand je suis victime de harcèlement par Voo

Publié le 30 novembre 2010 par Anaïs Valente

L’autre jour, on sonne.

Je vais ouvrir.  Cela semble logique, mais en général, quand j’attends personne, j’ouvre pas, sait-on jamais que ce serait un ogre, un tueur en série ou un commercial de chez Voo.

Mais là, j’ouvre.

Bingo : un commercial de chez Voo.

Qui me demande « niveau télévision, êtes-vous chez Voo ? »

Et moi de lui répondre « ben oui, chuis chez moi, ça se voit non ? »

Naaaaaaaaaaan, je rigole, j’ai pas dit ça, le pauvre doit y avoir droit toute la sainte journée.  A-t-on idée aussi d’appeler sa société d’un nom qui prête autant à confusion.  Déjà qu’avec Base, on est servis, vu qu’il faut vraiment faire gaffe à la façon dont on le prononce… 

Donc je réponds « oui oui, chuis chez Voo ».  Ce qui peut prêter à confusion, vu que chuis chez moi, et pas chez vous…

Mais il me comprend, il a dû avoir deux semaines de formation sur « comment bosser chez Voo en échappant aux vilains jeux de mots et aux malentendus ».

Et c’est là que mon destin bascule, alors qu’il m’interroge à nouveau « Zavez le numérique ? »

Et comme je ne sais pas mentir, je réponds « ben non ».

Brouloumbroulom (bruit du destin qui bascule).

J’ouvre un peu plus grand ma porte, que je gardais jusqu’alors presque fermée, le pied gauche la bloquant, la main gauche tenant un énorme couteau à éplucher les patates, des fois que le commercial de Voo serait également un ogre tueur en série.

Je vous épargne sa tirade « venez chez Voo, c’est mieux chez nous, TV HD, magnéto viré ».

Et je signe pour un abonnement numérique avec installation gratuite et deux mois d’abonnement gratuits aussi.  Merci Voo.

Deux jours plus tard, le rendez-Voo (mouahaha) est pris pour le 17 novembre.

Je me conditionne donc à avoir quelqu’un chez moi en train de m’installer des trucs, j’aime pô ça..  Je me conditionne également à nettoyer tout le brol qui squatte l’arrière de ma télé, savoir des tas de câbles et des tas de moutons, le tout bien enchevêtré par des années de vie sans avoir jamais aspiré là, derrière, tout au fond.

Le 13 novembre, au hasard de mon shopping en ville, je découvre une publicité de Voo « C’est Noël avant l’heure », ou « C’est déjà Noël », enfin un truc du genre.  Je zieute et que vois-je « installation gratuite et six mois d’abonnement gratuits aussi ».  Six !  A partir du 16 novembre.

Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie, moi c’est le 17 qu’ils viennent de chez Voo chez moi.

Pas youpiiiiiiiiiiiiiiiiiie, ça sent mauvais, il est marqué « pour toute demande de raccordement à partir du 16 novembre ».  Glup, j’ai fait ma demande avant.

J’appelle donc le service clientèle de Voo, pour en avoir le cœur net.

Un numéro 0800, soit gratuit, merci Voo.  « Pour le français, tapez 1, voor nederlands, druk 2, for english press 3, fur doooooiiiiitch pruuuussssss 4. »  Je tape 1. « Pour une demande de raccordement, tapez 1, pour toute autre information tapez 2. »   Je tape 2.  « Veuillez appeler le 078/… ».  Ben voyons, un numéro surtaxé.  Ainsi, si vous voulez vous abonner c’est gratuit, si vous l’êtes déjà zavez qu’à payer le prix fort.

Me répond alors une sympathique interlocutrice, à qui j’expose le nœud du problème, demandant un chtit geste commercial.  Elle se renseigne pendant que j’écoute une musique mielleuse, puis me propose une solution : annuler ma demande pour le 17, et rappeler dès le 16 pour une nouvelle demande, quand la promotion sera opérationnelle.  Adjugé, on annule, rendez-vous le 16 au téléphone.

Le 17, j’angoisse tout de même que quelqu’un débarque, vu que, du coup, j’ai toujours pas anéanti les moutons de derrière ma TV.

Mais rien.

Jusque 18 heures.

Là, un appel.

Voo.

« Bonjour, Médééééééme.  Etes-vous chez Voo ? »

« Nan, chuis pas chez vous, mais c’est pour bientôt ».

« Bien Voo Médéééme, chez Voo, vous vous sentirez chez vous ».  (Nan je rigole, elle a pas dit ça).

Elle a dit : « Oui, mais vous êtes chez Voo ou pas ? »

« Ben bientôt je vous dis ».

« Mais quand ? C’est sûr, vous êtes chez nous ? »

« J’y serai bientôt JE VOUS DIS ».

« Oui mais bon, vous êtes chez Voo alors ou pas ? »

« Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii » (ça va suffire, cet interrogatoire, ta commission tu l’auras pas j’ai signé ailleurs)

« Ok, au revoir ».

18h15.  Téléphone.

Voo.

« Bonjour Médééééééééééééééééééme, j’appelle pour voir comment s’est passée l’installation de Voo chez vous ».

« Elle s’est pas passée. »

« Comment ça ? »

« Ben elle a pas eu lieu, c’est postposé pour que j’ai la big promo du siècle.  J’ai voulu rappeler ce matin pour un rendez-vous, mais la madame du répondeur elle a dit que le temps d’attente était plus long que prévu alors j’ai raccroché ».

« Bien Médééééééééééééééééme, on va vous rappeler directement demain, alors, passqu’il faut que vous veniez chez nous hein, enfin chez Voo, c’est le nec plus ultra et tout et tout pour chez vous d’avoir Voo… »

On est le 1er décembre, zont jamais rappelé…

Va comprendre. Enfin, Voo comprendre, mouahahah.


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