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Sans tabou:épisode17: l'avertissement

Publié le 19 décembre 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou:épisode17: l'avertissement
Un taxi s’arrêta devant l’immeuble où habitait Nader. Après avoir payé la course du chauffeur, Kamel sauta du siège arrière et ferma fortement la porte. Dès qu’il leva la tête, il aperçut une voiture d’ambulance sur le point de démarrer et quelques têtes encore suivant avec très attention, l’un des ambulanciers fermant la porte arrière.
Très curieux, il avança quelques pas vers un groupe d’adolescents en tenues sportives qui avaient interrompu leur partie de foot suite à la venue des ambulanciers.
- Qu’est ce qui se passe ici ?
Un jeune de 16ans parla.
- Un pot des fleurs s’est fracassé sur la tête d’un des clients sortant de la cafétéria qui se trouvait au dessous de l’immeuble, je crois que quelqu’un l’a secoué accidentellement de l’un des appartements.
- Et l’homme ?
Le jeune homme, suivant la voiture de l’ambulance démarrer.
- Je ne sais pas, à ce qu’il parait, il est gravement blessé, le pot était bien chargé.
Sans beaucoup réfléchir, il leva la tête et remarqua que les seuls balcons avec des pots de fleur sur la rambarde furent celui de sa sœur et du voisin juste en dessus.
Il traça un petit sourire au jeune homme, puis courut en entrant dans l’immeuble. En attendant un peu la venue de l’ascenseur, il voyait deux officiers de police descendre de l’escalier.
- Je ne pense pas que le pot soit tombé sous l’effet du vent, c’est sûrement quelqu’un qui la balancé !
L’autre allumant une cigarette.
- Oui c’est sur ! puis en levant un œil malin sur Kamel. Hey, toi, tu habites ici ?
Kamel, reculant d’un pas de l’ascenseur, répondit calmement.
- Non, mais je viens voir une proche…
Très précis le policier lui interrogea.
- Dis, est ce que tu sais qui est le proprio de l’appartement 45 ?
- Oui c’est celui de ma sœur, pourquoi ?
- Ah ta sœur ! ben demande-lui dans ce cas de passer au poste de police plus tard. On a frappé à la porte mais il y avait personne.
- Je peux savoir pourquoi ? s’interrogea-t-il inquiet.
Le policier après l’avoir mitraillé d’un regard désagréable.
- C’est concernant la pauvre victime ! on veut juste l’interroger… on ne sait pas encore s’il s’agisse d’un accident ou d’un acte criminel. Et en changeant de ton plus sérieux, si l’homme meurt, l’enquête aura une nouvelle ampleur.
Le silence régnait, ils n’avaient plus échangé une parole. Faisant semblant d’avoir un visage indifférent en se hâtant sur l’ascenseur, les policiers lui foutaient la paix et sortaient de l’immeuble.
Il hésita longtemps avant de cliquer sur le bouton pour faire monter l’ascenseur, mais comme il voulut voir sa sœur, il décida de l’attendre devant son appartement.
Une fois arrivé à l’étage, il colla le dos sur le mur et se mit à fredonner une vieille chanson de Whitney Houston et puis une petite toux lointaine l’interrompit. Il s’arrêta et se mit à regarder à droite et à gauche cherchant la provenance de cette voix jeune et entendit par la suite des pas montant sur les marches et voyait sa sœur, se plaignait doucement par courtes phrases.
- Immeuble de merde … pas digne d’une telle cité avec un ascenseur qui tombe tout les dix minutes en panne !
Emporté par un gros rire, Kamel se détacha de mur et s’écria.
- Toujours aussi boudeuse !
Elle leva sur lui un regard étonné, et dit en s’arrêtant sur la dernière marche pour reprendre son souffle.
- Je ne crois pas mes yeux ! est ce mon petit frère qui me fait son humble apparition ?
Il sourit, se dirigea vers sa sœur, la serra un long moment dans ses bras puis en l’embrassant sur son front.
- Tu m’as manqué sœurette !
Sans trop glisser dans l’émotion, elle badina.
- Oui, la preuve après un mois ou plus tu songes à venir la voir !
Puis en sortant la clé de la porte.
- Alors qu’est ce qui t’amène chez moi cette fois-ci ?
Surpris par la rudesse imprévue de sa grande sœur, il se demanda calmement.
- C’est comme ça que tu me parles ?... et en avalant sa salive, t’as pas l’air d’être heureuse de me voir.
En poussant la porte et en l’invitant du regard à entrer, elle continua en enlevant son manteau.
- Quand mon frère s’avère un grand égoïste qui n’apparait dans ma vie que pour me demander quelque chose sans prendre la peine de m’appeler de temps en temps pour prendre de mes nouvelles ou me défendre en cas de besoin, je ne vois pas pourquoi je devrai sauter de joie à sa vue !
- Pourquoi tu dis ça ? s’écria-t-il en tenant son bras.
Elle se débarrassa de sa main et dit, la gorge serrée.
- Est-ce que tu sais que je compte divorcer et que mon mariage s’est avéré un vrai fiasco ? les yeux rouges elle continua, ou sais-tu encore que mon mari me trompe et qu’il veut adopter le gosse de sa maitresse ?
Et en riant.
- Ou sais-tu que ton grand frère, a vendu la maison du chott, qui était la votre aussi sans te donner ta part ?
Très embarrassé, l’ai maussade et la face pâle, il murmura.
- Tu sais très bien que mon père m’a déshérité en me renvoyant de chez lui définitivement !et en regardant sa sœur avec pitié, j’avoue que j’étais assez distant dernièrement ! et en se rappelant le jour où il l’a vu avec un homme à la cafétéria, mais j’ai mes raisons aussi, et ce divorce je crois que c’est toi qui l’a causé.
- Ah bon ? moi ? hurla-t-elle sur les nerfs ! puis en entrant dans la cuisine et en jetant un regard rapide sur le mauvais état du lavabo, regarde comment sa poufiasse de copine a laissé ma cuisine, salle porcherie !
- Pardon ! il hébergeait sa copine dans ton appartement ? s’écria Kamel très choqué. Puis en laissant un rire moquer lui échapper, c’est vraiment rigolo comment les couples d’aujourd’hui règlent leur compte !
Et en tenant un verre pour le remplir d’eau.
- Il invite sa copine à dormir chez lui, et toi en parallèle tu sors avec ton copain ?
En écoutant sa dernière phrase, elle s’emporta comme une tempête.
- Avec mon copain ?
Mais quand il la coinça avec les faits, elle sembla vaincu, et parla doucement.
- C’est Nader qui m’a poussé à chercher ailleurs, il... il me négligeait je me sentais…inaperçue dans sa vie, inexistante, un corps sans âme, qu’il avait l’habitude de retrouver le soir chez lui juste pour lui rappeler qu’il était marié !
Et en fermant les yeux pour illustrer le visage de son amant.
- Lui, par contre, il m’aimait, il me trouvait féminine et me donnait de l’importance.
En s’approchant de sa sœur, il disait pour apaiser sa douleur.
- Maintenant que tu comptes divorcer, tu peux refaire ta vie avec cet homme…
Elle lui coupa la parole en lui caressant la joue.
- Tout est fini entre moi et cet homme !
- Pourquoi ?
- Une longue histoire que je n’ai pas envie de raconter pour le moment ! puis en croisant les bras, et si tu me dis maintenant la vraie raison de ta visite !
En sortant de la cuisine et en se dirigeant vers le salon.
- J’ai besoin d’argent !
Un petit sourire se traça sur ses lèvres.
- J’en étais sure ! puis levant sur lui un regard sévère, je croyais que t’étais devenu clean et que tu faisais des études même !
- J’ai eu quelques problèmes ! et en hésitant un peu, si tu ne peux pas me prêter de l’argent, j’aimerai bien que tu essaies de convaincre mon père de me donner une chance de lui parler !
En levant un sourcil d’étonnement.
- Quoi ? t’es plus gay ?
Il mordit sa lèvre inférieure et dit.
- Je suis devenu SDF ces derniers temps, je n’ai plus aucun endroit où m’endormir et aucun ami sur qui je peux m’appuyer !... je n’ai…je n’ai plus que ma famille !
Non convaincue, elle persista.
- Je ne peux rien te promettre, tu sais très bien la position de ton père contre toi…
Il lui coupa la parole en lui tenant la main.
- Lui, il ne veut pas d’un fils homo, d’accord je serai le fils idéal pour lui, un fils attiré par les filles !
Un long rire l’emporta et elle continua.
- Es-tu fiévreux ?
- Non, mais j’essayerai de contrôler mes pulsions pour reprendre ma vie du passé !
Elle le regarda minutieusement, puis murmura.
- Et comment comptes-tu le convaincre ?
Il se tut un bon moment puis dit.
- En lui présentant une fille et en lui demandant de m’accompagner pour lui demander la main !
Elle ne répondit pas d’abord mais quand il répéta ce qu’il venait de dire, furieusement, elle se décida.
- Si moi je n’arrive pas à te croire, tu crois que notre père avalera ça ?
En tenant ses deux mains, une façon pour la supplier, il continua.
- C’est pour ça que je compte sur ton aide !
Elle retira ses mains doucement et dit.
- Et c’est qui cette fille qui jouera ton gilet de sauvetage ? et en riant, j’espère bien que je ne serai pas la belle sœur de ma meilleure amie, pardon mon ex amie !
Il partagea son rire et l’assura.
- Non, c’est une fille de mon âge, et la sœur d’un bon pote à moi.. et en échangeant un regard bref avec sa sœur, elle s’appelle Ranime !
Comme il remarqua l’effet de surprise dans l’expression de son visage, il lui interrogea.
- Qu’est ce qu’il y a ?
Elle cacha son étonnement par un faux sourire et murmura entre les dents.
- C’est drôle parce que la soi-disant fiancée de ton grand frère s’appelle Ranime aussi !
Il sourit et dit d’un ton confiant.
- Et alors ! puis en sortant son gsm pour lui montrer une photo qu’il a prise d’elle lors de la fête d’anniversaire, la voilà !
Ghada resta suffoquée du poids de la surprise, puis trouva sa langue.
- Impossible, c’est elle !
- Quoi ? c’est elle ? dit-il énervé.
- C’est la copine de ton frère !
- Non, ce n’est pas possible ! dit-il dégouté, puis en reprenant, hier soir on a passé des heures à parler par tél et puis elle m’a envoyé ce texto !
Et il lui montra le texto qu’elle lui a tapé.
« J’adore causer avec toi…et j’espère te revoir plus souvent »
Tentant de garder sa tranquillité souriante de la matinée, elle balbutia.
- Et moi qui croyais qu’elle était un petit ange !
Puis le bruit d’une toux interrompit l’ambiance tendue de leur conversation.
- C’est quoi ça ? s’interrogea Ghada.
- Je croyais que c’était toi qui toussais en montant l’escalier.
Les yeux brulant de colère, elle s’écria.
- J’espère ne pas tomber sur sa maitresse endormie sur mon lit, sinon je jure de lui arracher les yeux !
En rigolant, il badina.
- Oh la , Ghada en mode de tigresse !
Puis une autre toux les conduisait au lieu de sa provenance qui n’était que la chambre à coucher de Nader. En ouvrant la porte, un petit courant d’air se mit à jouer avec leurs cheveux puis en voyant la porte fenêtre ouverte, elle se précipita à la fermer et constata que l’un des pots était fracassé sur le sol et un autre qui n’était pas là.
- Ce n’est pas possible ! c’est quoi ce bordel ! et en regardant son petit frère, elle a piqué mon pot à fleur qui contenait la menthe, cette salope !
Il croisa les bras en collant le dos au placard et continua d’une voix froide.
- Non mais je crois qu’elle l’a fait tomber accidentellement sur l’un des passants et puis elle a pris la fuite !
- Quoi ? mais du quoi tu parles, bon sang !
En gardant son sang froid, il dit.
- Ben la police est passé chez toi tout à l’heure et…
Mais avant qu’il achève sa phrase une autre toux les interrompit. Et cette fois-ci il arriva à la localiser tellement elle était proche provenant du placard.
Sans réfléchir, il tourna le dos et ouvrit brusquement la porte du placard, puis resta bouche bée en découvrant un petit enfant accroupi sous les costumes de Nader , frissonnant et cachant son visage avec ses deux bras.
Ghada, aussi surprise que son frère, s’écria.
- Ce n’est pas possible, il enferme le petit dans le placard et s’en va ?
Kamel se mettait à genoux et sourit en tendant la main au gosse.
- Salut, petit morveux ! et en dévisageant la pâleur de sa frimousse et son état de choc, je crois que j’ai découvert notre petit criminel !

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