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Marjoliemaman nous raconte la naissance de sa Fleur de Sel

Publié le 26 décembre 2010 par Madameparle

Marjoliemaman nous raconte la naissance de sa Fleur de Sel

Aujourd’hui, une jolie poupée à un an!

Pour célébrer ce jour un peu spécial, Marjoliemaman nous raconte la naissance de sa fiiiiille, Fleur de Sel le 26 décembre 2009.

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Naissance de Fleur de Sel

Vendredi 25 décembre 2009

Il est 17h. Je retourne à l’hôpital après une permission exceptionnelle de 30 heures. Les médecins l’ont laissée sortir pour que je puisse fêter Noël au milieu des miens alors que je suis leur patiente préférée depuis de longues semaines. En effet, depuis le 8 novembre et ma 27e semaine d’aménorrhée, je suis hospitalisée en raison d’une maladie du foie très mystérieuse liée à ma grossesse. J’attends une petite fille surnommée Miss Amadeus qui a la bougeotte et qui donne du fil à retordre aux internes chargés de me faire mes monitorings 3 fois par jour… Elle est attendue pour le 15 février et j’en suis à 34 SA mais je sais déjà que l’on me déclenchera vers la 35e SA pour éviter que ma maladie ne s’aggrave.

Il est 17h donc et les portes de l’ascenseur se referment sur moi. Je laisse derrière la porte mon fils Kouign Amann, 21 mois, dans les bras de son papa (alias Monsieur Mon Mari ou MMM) et ma belle-mère. Voir la petite main de mon fils qui bat en l’air pour me dire au revoir me déchire et je fonds en larmes. J’ai cinq étages pour me reprendre. Cling : 5e étage. Mes larmes sont sèches. Je vais signaler mon retour aux infirmières en leur souhaitant joyeux Noël.

Je retrouve la chambre 501 dans le service des grossesses pathologiques qui est désormais si familier. Prise de tension, de température, pipi dans la bouteille, monitoring, prise de sang… Ma vie hospitalière reprend comme avant.

18h30 : le plateau repas arrive et je réalise que j’ai des nausées depuis un moment. D’ailleurs, je n’ai pas mangé grand chose à la maison. Je ne picore mon dîner le sourire aux lèvres d’avoir passé de si jolis moments en famille malgré.

Je m’endors en pensant que chaque jour passé est un jour gagné sur la prématurité et un jour qui nous rapproche de l’épilogue de cette grossesse bien compliquée.

Samedi 26 décembre 2009

6h45 : réveil classique pour ma prise de sang quotidienne… Je tends mon bras comme un robot sans même ouvrir les yeux. Je ne sens plus les piqûres à force. En revanche, je me sens nauséeuse…

10h30 : visite des médecins. C’est depuis le début de mon hospitalisation le moment préféré de ma journée. Nous sommes en pleine épidémie de grippe A, les visites sont interdites, seul MMM a le droit de venir me voir donc la visite des médecins, c’est le moment où la grande bavarde que je suis peux blablater ! Ce matin-là, je suis gâtée. Le médecin chef est celle qui me suit depuis le début, une amie d’une amie que je connaissais déjà avant. L’interne est celui qui m’a fait admettre en grossesse patho et comme il m’a fait pleurer le premier jour, il passe me voir dès qu’il est à l’étage pour se faire pardonner (et aussi parce que j’offre des gâteaux). La sage-femme présente est ma sage-femme préférée, celle avec qui je discute avec plaisir de tout et de rien. Ils me disent tous que j’ai une sale tête (merci) et s’inquiètent des nausées. Pour la première fois, on me parle de déclenchement.

12h : on me sert un plateau repas que je me force à manger au cas où, histoire de

prendre des forces. La sage-femme repasse et me trouve toujours une aussi mauvaise mine, signe que l’état de mon foie se dégrade. Elle passe le message aux médecins.

13h : je dis au revoir par téléphone à mon Kouign Amann qui part une semaine en vacances chez ses grands-parents en Bretagne. MMM, épuisé par nos deux mois agités me dit qu’il se douche, fait une sieste et qu’il passera me voir ce soir. Qu’il croit.

13h15 : la sage-femme m’annonce qu’on me descend dans 5 minutes. En langage hospitalier, ça veut dire qu’on me descend en salle d’accouchement. J’appelle MMM qui fait une croix sur sa sieste, je me lave les dents, je souffle un grand coup et je suis sereinement la sage-femme qui m’accompagne à mon grand rendez-vous.

13h30 : une autre sage-femme me fait une échographie. On rit en réalisant qu’elle était déjà de garde pour mon premier accouchement 21 mois plus tôt et on comprend cette impression de « déjà vu ». Miss Amadeus, récalcitrante comme à son habitude, n’est pas dans l’axe, il va falloir la manœuvrer.

13h40 : je m’installe en salle. Tout le personnel que je connais défile : « on a vu votre nom sur le tableau, c’est pour aujourd’hui, on pense à vous, hein ! », c’est peu comme accoucher à domicile. Ça a aussi des avantages d’être une patiente longue durée !

14h : je suis sous monitoring, bercée par la cavalcade du cœur de Miss Amadeus. MMM arrive, la mine un peu fatiguée. On attend que l’anesthésiste soit dans le coin pour me déclencher. On s’occupe en lisant le journal, en discutant tranquillement. Nous sommes zen au possible. Plus, ça serait de l’inconscience.

15h30 : enfin, on me pose la perfusion destinée à lancer les contractions. Ça marche tout de suite. Les contractions sont fortes mais très gérables. Mon col est ouvert à 3 depuis trois semaines et un premier tour en salle d’accouchement pour travail stoppé sur le fil. Ça devrait aller vite.

16h30 : l’anesthésiste est enfin dans le coin ! Il me pose ma péridurale que je ne réclame pas franchement. La douleur est très intense et je fais un malaise vagal. Je me fais chambrer par les infirmières qui mettent mon malaise sur le compte du physique du docteur qui, il faut l’avouer est absolument canon.

17h : la péridurale est efficace. Trois sages-femmes s’affairent autour de mon ventre. L’une perce la poche des eaux, la deuxième maintient mon utérus en place et la troisième met Miss Amadeus en position. Pas contente, cette dernière décoche d’énormes coups à la deuxième qui n’en revient pas de tant d’énergie.

17h15 ; je rappelle le docteur canon car la péridurale est trop dosée. Je ne sens rien et si je dois accoucher maintenant, je ne serais bonne à rien. Le type n’en revient pas et me baisse la dose de jument qu’il m’avait collée. Je suis toujours dilatée à 3, MMM et moi papotons calmement. Bon, ça va être long ?

18h30 : ras. On passe donc la perf à la vitesse supérieure. Les contractions s’intensifient, je les sens bien mais pas de douleurs. Pile comme j’aime !

19h : on m’allonge sur le côté. Cet accouchement est une partie de campagne.

19h25 : 10 sur 10 ! Ah, on attaque les choses sérieuses. Mais la sage-femme me dit de patienter.

19h50 : je sens la tête de Miss Amadeus à chaque contraction… on appelle la sage-femme qui jette un coup d’œil et ouvre de grands yeux en disant « Ah oui, effectivement ». On m’installe comme je le souhaite, le buste à 45°, les pieds en appui sur les étriers. Je suis  en pleine forme, prête à vivre ce grand moment. Je commence à pousser. MMM me dit qu’elle a plein de cheveux. Quoi, déjà la tête ? Pas le temps de finir de pousser que ma fille est sortie.

19h58 : ma fille est née. Elle est toute petite mais elle crie avec une telle force qu’à ce moment-là, toutes mes inquiétudes concernant sa prématurité sont balayées. Elle est en pleine forme et même si elle est toute petite, elle va lutter, je le sais. On la pose sur mon torse. Je vois ses membres qui s’agitent mais pas son visage. Je sais qu’ils vont vite l’emmener alors j’en profite pour lui dire « bienvenue mon bébé, je t’aime ». MMM et la sage-femme emporte mon bébé pour que la pédiatre l’examine. Je reste seule avec l’infirmière qui me dit qu’elle n’a jamais vu une poussée aussi rapide. Elle me nettoie mais n’a que très peu de travail. Elle sort me laissant seule. Je me mets alors à pleurer à chaudes larmes. Des larmes de soulagement après toutes ces semaines d’angoisse. Mon bébé est là et il va bien.

C’est ensuite la valse des visites. Tous les membres du staff qui me connaissent viennent me féliciter pour cette belle petite fille qui hurle et râle tout ce qu’elle peut auprès de la pédiatre. Ma copine obstétricienne arrive et me demande « Comment elle s’appelle ta fille ?». Je lui réponds « Fleur de Sel ». C’est la première fois que je dis son nom depuis qu’elle est née. Ce moment me bouleverse. Je me souviendrai toute ma vie avoir confié le prénom de ma fille à cette bonne fée qui a veillé sur moi. Merci Laura.

Quelques minutes plus tard MMM arrive tout excitée avec les photos de notre fille (merci le numérique). Elle est belle avec son bonnet d’hôpital et son sac congélation destiné à la réchauffer. Elle ressemble à son grand frère, de vrais clones. Il repart encore puis revient. J’ai l’impression qu’il vole derrière l’incubateur dans lequel se trouve notre Fleur de Sel tellement il est fier de sa fille. Je vois enfin le minois délicat de ma jolie poupée au travers de sa couveuse. Elle est si belle et dort d’un sommeil profond, épuisée par sa grande aventure.

MMM l’accompagne ensuite en néonat où une nouvelle aventure va commencer. Ma perfection mesure 44 cm pour 2 kilos, un joli gabarit pour son terme.

Je reste encore une bonne heure en salle d’accouchement à savourer mon bonheur et à remercier le ciel pour ce dénouement heureux.

Il est 22h20 quand on me remonte dans ma chambre. MMM s’en va avant de me rappeler quelques minutes plus tard. Il revient dormir avec moi, il a besoin que l’on soit ensemble après toutes ces émotions et moi aussi. Je suis heureuse qu’on laisse les papas dormir avec les mamans dans cette maternité, c’est précieux.

Le lendemain à 8h, je filerai en néonat retrouver ma fille qui me manque terriblement même si elle ne se trouve que deux étages en dessous. Comme je l’avais déjà remarqué, c’est elle la plus belle.

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