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Vivement l'année prochaine.

Publié le 27 décembre 2010 par Elb

Vivement l'année prochaine.


Thomas Nast : "Santa Claus and His Works", Harper's Weekly
29 décembre 1860, édition spéciale pour les daltoniens.

Le miracle de Noël a bien eu lieu, une fois de plus j'ai été emballé de tout déballer.
Cette année, grâce à Facebook, j'ai même eu un compte rendu heure par heure du déroulement des festivités de certains de mes contacts : les amabilités hypocrites offertes à la belle-famille, l'indigestion de platitudes au chapon, ou au saumon, ingurgitées aux  repas familiaux, les réflexions désabusées ou les voeux en 17 langues en guise d'appel à vot' bon coeur des esseulés, etc...
On dit qu'il vaut mieux entendre ça que d'être sourd, et, ma foi, je m'estime finalement privilégié : pour moi tout c'est bien passé.
J'ai tout de même eu mon moment pénible : la messe de minuit. 
Plus longue, froide, kitch et pathétique chaque année. J'en ai justement profité pour paramétrer l'appli FB de mon téléphone portable. Je me suis alors fait la réflexion que Dieu ferait mieux d'être un peu plus geek si il veut rallier quelques mécréants de plus.Le prêtre, durant son homélie, a eu une phrase étonnante : "il faut écouter le fin silence de Dieu". Je savais que l'amour rend aveugle, mais je n'imaginais pas que la foi pouvais faire office de sonotone...
Il y a comme ça des trucs que l'on croit savoir et qui s'avèrent totalement faux.
Par exemple, le Père Noël : combien de fois n'ais-je entendu qu'il s'agissait d'une création de Coca-Cola.
Et non.
En 1931 Haddon Sunblom, artiste américain, utilise effectivement le personnage de Saint Nicolas pour la firme Coca-Cola, qui cherchait alors une icône pour redynamiser ses ventes. Le succès de cette opération marketing fut tel qu'il occulta la genèse du bonhomme, bien plus ancien.
Déjà, en 1860, Thomas Nast utilisait un Saint Nicolas habillé de rouge dans ses illustrations pour le journal new-yorkais Harper's Illustrated Weeklyde.
Mais, il faut remonter au IIIème siècle pour en retrouver l'origine.
Saint Nicolas, également connu dans l'Antiquité sous le nom de Saint Nicolas de Myre, (270-345) et Nico dans l'intimité, est le type à l'origine du mythe du Père Noël.Contrairement à la représentation habituelle, il était plutôt mince, si bien que dans les orgies select de l'époque, déjà sensibles aux diktats de la mode, on ne parlaient déjà que de la ligne de myre.Peut-être travaillait-il bien à l'école, et que sa maîtresse lui avait promis embonpoint, mais à l'époque, en Lycie, d'où il est originaire, la mode est plutôt à la famine.
Il est saint patron des Lorrains, des Russes, des Fribourgeois, des Ovillois (comme son nom l'indique ce sont les habitants de la ville de Houilles), des écoliers, des étudiants, des enseignants, des marins, des hommes et femmes souffrant de stérilité, des célibataires (mâles), des vitriers, des bouchers, des voyageurs, et c'est tout. En aucun cas des sodas ou des cannettes. Mais ça fait du monde quand même.
Ses plus hauts faits de guerre sont : d'avoir ressuscité trois enfants transformés en petit salé par un boucher  adepte de nouvelle cuisine, sauvé des marins, dédommagé un père qui voulait prostituer ses trois filles.Constatant l'efficacité de ce saint, il a été vénéré dans de nombreux pays, prenant des appellations (Santa Claus aux USA, Kleeschen au Luxembourg, Sarko en France, etc...) et des costumes divers : vestes et pantalons blanc, vert ou même bleu en Russie, bottines à talonnettes en France.
Vous le voyez, même si les américains lui ont permis de développer son activité grâce à des manipulations génétiques permettant l'élaboration d'une race de rennes volants, ainsi que par l'exploitation d'enfants, déguisés en lutins pour détourner la Loi, ce bon vieux Père Noël n'a rien à voir avec Coca-Cola.
Encore un mythe qui fait pschitt.

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