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Another year

Publié le 30 décembre 2010 par Voilacestdit
Another year pourrait être le titre d'un billet à la veille du nouvel an. C'est en fait celui d'un film que j'ai trouvé à la fois dérangeant et poignant, triste et joyeux, dur et plein de tendresse - un concentré d'humanité.Cette "année de plus" ne raconte pas véritablement une histoire. Divisée en quatre saisons, elle déroule la vie simple d'un couple dans leur petite maison londonienne.Lui est géologue, elle psychologue, la cinquantaine largement dépassée, ils forment un couple heureux, menant une vie simple et sans prétention : ils travaillent, parlent, se parlent, cuisinent, s'adonnent au jardinage que ponctuent les saisons.Leur complicité rayonne, leur foyer est chaleureux, attractif et irradiant pour ceux qu'ils côtoient et qui viennent s'y nourrir, au propre et au figuré. Leur porte est ouverte, ils sont accueillants, sans jugement sur les insuffisances des autres, et n'entretiennent pas non plus de projets "d'amélioration" pour eux. Ils sont simplement présents. Des proches, quelques amis un peu paumés viennent les visiter, partager leur bien-être, leur bonheur.Parmi ces visiteurs, Mary, une collègue de travail, quadra célibataire, bavarde impénitente, un peu déjantée, et qui fait la cour au fils de la maison tout jeune trentenaire. Elle nous fait beaucoup rire au début. Mais au fil des saisons, du printemps à l'hiver, la vie glisse de la comédie au pathétique. Mary, venue se réfugier à l'improviste chez le couple, découvre que leur fils, qui est justement reçu ce jour-là avec son amie, a apparemment trouvé la femme de sa vie... Par effet de miroir, Mary est renvoyée plus crûment à sa solitude, à son échec et à son vide relationnel.  Autour de cette table conviviale, deux mondes se juxtaposent inexorablement dans leur dualité : le bonheur et l'extrême solitude. Cest la dernière image du film, poignante.L'amour de ce couple, sa tendre complicité rayonne, mais il n'opère pas le miracle dont nous, spectateurs, rêvons. Le bonheur ne se donne pas, même quand on aime. Mais cet amour sert de révélateur décisif à Mary. Elle touche enfin sa vérité qu'elle éludait jusqu'alors. Elle était dans le divertissement, la diversion, l'illusion, la confusion. Pour la première fois on la voit se confronter à elle-même, dans une souffrance extrême, souffrance mise en relief par l'image juxtaposée du bonheur.Désespérante et cruelle cette fin ? En tous cas difficile à soutenir. Et pourtant, ne  peut-on pas espérer que cette confrontation finale de Mary à elle-même soit le commencement  d'une "another year" réellement autre pour elle ?Je profite d'another year pour vous souhaiter d'heureux nouveaux commencements...

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