Magazine Journal intime

Erratum De Caissière.

Publié le 18 janvier 2008 par Mélina Loupia
Ils sont là. Discrets. Cornés. A moitié arrachés. Personne ne les voit. Comme les petites lignes des contrats de prêts à la consommation. Jamais placardés en tête d'affiches de promotions dans la galerie marchande ou en bout des tapis de caisse. Non, ils sont sous le comptoir du point accueil du magasin. Tous les matins, chacune à notre tour, on se fait sermoner. "Tiens, puisque tu fais rien, prends du scotch et va retaper les erratum, au moins, tu les liras. LES FILLES, VOUS DEVEZ ÊTRE AU COURANT DE TOUS LES ERRATUM. -On dit pas errata quand y en a plusieurs? -Tiens, t'as fait des études toi? Une caissière qui fait des études, c'est pas normal." Alors, on les lit. Ils ne sont pas nombreux. "Nous informons notre aimable clientèle qu'une erreur d'impression s'est glissée dans notre catalogue " Foire à 1€" du 15 au 30. En effet, en page 7, il ne faut pas lire "Le lot de 30 slips en coton peigné pour 1€", mais " Le lot de 30 slips en coton peigné pour 30€, soit 1€ le slip". Merci de votre compréhension." Pas de long discours ni de grande littérature. De l'information claire, une remise des pendules à l'heure. Même pas un mea culpa. Alors on les lit. Puis on les oublie. Les plus consciencieuses les notent et les gardent au chaud dans leur tiroir, sans savoir qu'elles se feront de toute façon incendier par le client dupé sur la marchandise. On leur jettera le catalogue à la figure, les traitant d'incompétentes. Elles auront beau se déresponsabiliser, " Je n'y suis pour rien monsieur", " Pas ma faute madame", " Avez-vous lu l'erratum au poste accueil mademoiselle?", rien n'y fera, ce sera toujours la caissière la coupable. Aujourd'hui, j'ai quitté cet univers. Pour les horaires incompatibles, les coulisses pas très claires, les pauses pas très longues, les politesses pas très respectées, les clients plus royalistes que le Roi et les errata. Et voici qu'aujourd'hui, je n'ai pas un client mécontent, mais quelques lecteurs. Pour être plus précis, blogueurs de leur état. Par je ne sais toujours pas quel procédé miraculeux, Orange relâche quelques uns de mes mails tels des otages en danger de mort, avant de décider si oui ou non, tous me seront rendus sains et sauf à la fin. Et ce matin, j'en reçois un. Il date du 8 janvier. " Salut. Dis, toi qui a publié ton blog, j'aimerais que tu lises le mien et que tu en parles à ton éditeur, je rêve de sortir un livre avec mon blog comme toi." ( Corrigé et résumé par mes soins.) Alors que je ne voudrais pas que ma réponse se perde ou se fasse emprisonner par des rebelles orange, je répondrai ici. *** ERRATUM *** Mélina LOUPIA informe son aimable lectorat qu'une confusion de sens s'est glissée dans la tête des blogueurs. En effet, Mélina LOUPIA est auteur d'un livre qui n'est pas tiré de son blog. Ce livre, Zette & The City, paru aux éditions Le Manuscrit, a suivi un cursus plutôt conventionnel en matière d'édition, à savoir: -L'écriture. -La relecture. -La correction. -L'impression. -Le collage d'enveloppe. -L'adressage en plusieurs exemplaires aux éditeurs, ciblés ou non avec lettre de présentation. -L'attente, pendant laquelle un blog est né. -La validation du manuscrit par un comité de lecture. -La sortie et la promotion du livre. Par ailleurs, l'auteur, Mélina LOUPIA ne saurait que répondre, juger ni critiquer quelque blogueur que ce soit en mal de publication, trop naïf pour croire qu'aujourd'hui, avec un blog, tout est possible.  Ce n'est pas sa fonction ni sa prétention. Seul le travail et l'avis de professionnels comptent, tout comme il ne suffit pas de passer sur tous les plateaux télés ou derrière tous les micros pour être célèbre et aller acheter sa boite de Tampax au supermarché chaussé de lunettes noires. Mélina LOUPIA remercie son aimable lectorat de sa compréhension. *** Ps : A celles et ceux qui diront que je me répète, que j'arrive après la bataille, que mon éditeur n'en est pas un, qu'une autre fait un buzz énorme autour de ses histoire de caisse, sur son blog aux milliers de visiteurs/jours, qui a été remarqué par un éditeur etc, je répondrai qu'ils aillent donc la voir à elle. Merci.

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