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Flashé à 257,14 km à l'heure et s'il n'y avait que ça

Publié le 09 janvier 2011 par Fossemalrockdie

Il n'y a rien de drôle.

Je ne suis pas du genre à relever des défis idiots.

Mais allez convaincre un peloton autoroutier que vous êtes de bonne foi.

Voilà, la mésaventure est arrivée cette nuit.

Une nuit sans lune.

Une nuit sans étoile, non plus.

Il se trouve que c'était comme ça.

J'aurais dû comprendre que ce n'était pas le moment de se décontracter.

Bref, je rêvassais.

Indifférent au monde.

Je rappelle qu'il n'y avait ni lune, ni étoile.

Finalement, le monde n'existait pas vraiment.

Je pouvais donc bien le snober.

Pourquoi ai-je mis ce foulard sur mes yeux ?

Je n'en sais fichtre rien.

Si les rêves se décodaient en deux coups de cuillère à pot, ça se saurait.

N'empêche qu'avec ce foulard sur les yeux, je me décontractais de mieux en mieux.

Preuve en est, je me sentais tomber.

Et, en effet, je tombais.

La tête, les mains, les pieds même.

Et là, l'impondérable.

Mon pied gauche se vautrait sur un tapis de sol.

Mais mon pied droit.

Mais mon pied droit avait dégringolé sur la pédale d'accélérateur.

Qu'il avait enfoncée.

Le peloton m'a soutenu que le radar avait été déréglé.

Le radar avait flashé trop haut.

Je ne peux pas discuter ce point, à cause du foulard.

J'ai dit au peloton pour la nuit sans lune, pour les étoiles qui n'étaient pas là.

Le gendarme le plus costaud m'a rétorqué : "Soufflez là-dedans".

J'ai soufflé.

Et il s'est produit un drôle de phénomène.

De nature à contrarier le gendarme costaud, ce qui est bien dommage pour moi.

La cornemuse a enflé, enflé et il y a eu un feu d'artifice.

Les collègues du gendarme musclé l'ont retenu, pas assez à mon goût.

Ce n'est pas parce que l'on est un colosse que l'on n'aime pas le matériel.

Or, la cornemuse était endommagée.

Le chef gendarme a dit (d'un ton péremptoire) : "257,14 km/heure, bravo Monsieur".

"Et s'il n'y avait que ça" a-t-il ajouté.

"Mais non, Monsieur prend le volant en étant ailleurs…".

Je précise qu'avec le gendarme taillé comme une armoire à glace, à cet instant, oui, j'étais ailleurs.

Mais avant, non.

J'étais sous une nuit sans lune et dépourvue d'étoile.

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