Magazine Journal intime

Somewhere, une magnifique déception

Publié le 09 janvier 2011 par Unefillealyon

Je rentre à l'instant du cinoche où je suis allée voir "le dernier Sofia Coppola" comme on dit dans les sphères intello (et j'assume) : Somewhere.
Argggh : cruelle déception !
Je suis allée voir ce film comme je vais à la pâtisserie, avec à l'esprit "Youpi, je vais me faire plaisir !".Sauf qu'en fait : bof quoi.
Malgré une photographie magnifique et quelques moments de grâce, le film ne décolle pas et j'ai attendu en vain, le petit moment déclic où la magie opérerait.
Tout n'est pourtant pas à jeter.
Le casting, notamment, est impeccable :
Stephen Dorff colle parfaitement au personnage d'acteur "maudit" qui traîne la vacuité de son existence en satisfaisant son moindre désir immédiatement (bouffe, sexe, bagnole, bière, clope, bouffe, sexe, bagnole, bière, clope, bouffe... ), cherchant désespérément un but à sa vie... Le pauv' !
Elle Fanning est une pré-ado magnifique de pureté et d'innocence.
Somewhere, une magnifique déception
Mais déjà là, ça se gâte.Parce que les pré-ados blondes et gracieuses, je trouve qu'on en a suffisamment bouffé dans "Virgin Suicide" et les autres...Scarlet avait au moins ce petit truc en plus qui l'a rendait moins "irréelle" (la petite culotte transparente ? La voix cassée ?).Il serait peut-être temps que Sofia aille vers d'autres personnages féminins...
Ensuite, des plans interminables et tremblotants tentent désespérément de nous faire comprendre à quel point on se fait chier quand on est riche et beau sous le soleil plombant de L.A.Ouai.Sauf que bon, au troisième plan du genre, si on est pas trop cons, on a compris...
Le film ne nous épargne aucun cliché :- L'argent, la célébrité et le sexe facile ne font pas le bonheur (il n'empêche qu'on aimerait bien tester, juste pour voir !).- La pureté de l'enfant qui apporte un peu d'innocence au père perverti par la machine hollywoodienne (gnagnagnagnagna...).- Les gens beaux célèbres et riches sont des gens comme nous : ils s'éclatent sur Guitar Hero, galèrent pour égoutter les pâtes, et même des fois leur Ferrari tombe en panne.
Creux.Très creux.
Pis alors, les mêmes thèmes si joliment abordés dans "Lost In Translation" avec un soupçon d'humour et de causticité sont recyclés ici de façons absolument sérieuse, intello prou-prout et plate.
J'ai espéré que l'arrivée de la fille du personnage dans sa vie change la donne, redonne un peu de sens à l'existence du personnage.Mouai.Disons qu'au lieu de se faire chier tout seul, ils se font chier à deux.Bref : il se sent moins seul. Mais il s'emmerde quand même ! 
D'ailleurs le titre "Somewhere"... Il est jamais là le bonhomme, toujours ailleurs.Même quand il est avec sa fille et qu'il a l'occasion de recréer du lien filial, il pense toujours à autre chose.Mais à quoi, putain ???
Et là, Sofia, je te demande "Pourquoi ?"Pourquoi ce remake cireux de Lost in Translation ?Pourquoi vouloir filmer de façon naturaliste un scénario aussi pauvre ?Pourquoi nous imposer la musique de ton mec ? (j'aime pas Phoenix, alors que j'adore Air...).Pourquoi cette Ferrari est elle autant mise en valeur ?
Pourquoi les personnages n'en profitent pas pour aller à la plage ?
L'amie avec qui je suis allée voir ce film, pourtant elle aussi super partante à la base m'a dit cette phrase en sortant "En fait c'est le film d'une nana privilégiée, mais douée, mais qui s'ennuie ferme ; sur un mec privilégié, mais doué, mais qui s'ennuie ferme".
Sofia a beau être talentueuse (Lost in Translation quoi !), c'est à se demander si sa vie "privilégiée" entre les quartiers chics de New-York ou de Versailles n'ait pas réduit son champ d'action aux quelques thèmes qu'elle connait : le spleen des acteurs, la mascarade des marathons promo, les hôtels confortables mais impersonnels dans lesquels le temps passe au ralenti parce qu'on a pas la vaisselle à faire, les fêtes où tout le monde est beau et où la conquête est facile mais durant lesquelles les sujets de conversations tournent en rond.
Pauvre petite fille riche... (oui, je sais, c'est facile).


Retour à La Une de Logo Paperblog