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Le Retour des Sciences de L’éducation

Publié le 19 janvier 2011 par Veille-Education

Je ne suis pas certain que l’on puisse vraiment parler de retour dans la mesure où il n’y a (malheureusement) pas eu de départ, mais disons que l’imposture des sciences de l’éducation a été si souvent mise à jour par d’innombrables témoignages qu’il fallait vraiment être ministre pour ne pas la voir. En tout cas, il me semblait qu’à part quelques esprits simples, tout le monde avait compris.

Hélas, c’était sans compter avec la violence scolaire, nouveau phénomène de l’éducation ! Car les violences à l’école sont la grande chance des sciences de l’éducation, elles constituent une véritable aubaine, une occasion unique de reprendre le pouvoir. Finis les risques de relégation des sciences de l’éducation avec la mastérisation qui détruisait les IUFM, leurs bases militaires et logistiques. On est aujourd’hui face aux violences scolaires comme on l’était face à la modernisation de l’école dans les années 70 : on sent bien qu’il faut faire quelque chose, mais personne ne sait ni quoi ni comment. Alors, on fait appel à des experts et des scientifiques qui n’ont d’expert et de scientifique que le nom. De même s’était imposé dans les années 60 et 70 un groupe d’individus se présentant comme des spécialistes. On les a donc laissé faire tout ce qu’ils voulaient sous l’excellente raison qu’ils étaient des chercheurs et qu’ils savaient ce qu’il fallait savoir. Programmes et structures, tout a été laminé. C’est ainsi que les sde avaient pris le pouvoir à l’éducation nationale. Et aujourd’hui, ils nous refont le même coup avec les violences scolaires: des « spécialistes » se présentent comme des chercheurs, des scientifiques. Et ça recommence. Le très fameux « conseil scientifique » des états-généraux d’avril 2010 vient de (tenez-vous bien ) former des formateurs de formateurs à la tenue de classe. Rien que ça, ils sont des formateurs de formateurs de formateurs à des situations qu’ils n’ont JAMAIS connues. Franchement, c’est pas trop fort? Car les brillants scientifiques et chercheurs, experts des experts dans la tenue de classe, n’ont jamais tenu une classe. Vous pouvez regarder la liste,pas un seul n’est enseignant dans le secondaire. Mais ce n’est pas très grave puisqu’ils sont experts, me direz-vous. Et vous avez raison, c’est simple comme ça les sciences de l’éducation.

Cela dit, cette situation ubuesque mettant en scène de pathétiques imposteurs et des hommes politiques aveugles errant sur la lande, n’a pas que des aspects pitoyables ou comiques. La dimension tragique est que, à écouter certains propos de nos « scientiques » inconscients et joyeux, les formations qu’ils mettent en place pourraient bien démultiplier les violences au lieu de les freiner…
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