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Eloge de la procrastination*

Publié le 25 janvier 2011 par Mpbernet

Privilège de la position de retraité, je n'ai pas d'heure pour me lever le matin. Et par ces temps de froidure, encore moins que d'habitude. En fait, sauf exception, je ne mets pas de réveil...C'est le bruit de petits pas d'enfants sur le parquet du dessus et de chaises traînées qui m'indique le moment où il faut ouvrir l'oeil. Ainsi, ce matin, je n'ai mis les pieds dans ma cuisine qu'à 11 heures. Fastoche, j'ai dans la cocotte la moitié de pintade épargnée hier midi et même, pour ce soir, une bonne casserole de soupe de légumes cuisinée dans la foulée. Sinon, qui m'oblige ?

Anna_Karina
Je repense à toutes ces matinées des quarante années pendant lesquelles je me levais à heure fixe, me lavais, maquillais, m'habillais pour aller travailler...avec plaisir la plupart du temps, je dois le dire. Mais l'activité professionnelle que j'ai cessé d'exercer ne me manque absolument pas. Je suis enfin libre. Mal fichue, vieillissante, mais libre ! Plus de patron auquel il faut s'efforcer de convenir si on ne veut pas d'ennuis, plus de collègues jaloux, indolents, à la comprenette difficile ou simplement "ailleurs"...Si, si, j'en ai rencontré, surtout des hommes, il faut le dire.....

Et je choisis - ou pas - de faire ou de ne pas faire. La météo y est pour beaucoup. Là, je déprime grave. il fait froid, cela ne me convient pas du tout au teint. J'ai plusieurs chantiers en route, bien rangés, les idées ne me manquent jamais.  Ce n'est pas moi qui me lamenterais comme Anna Karina "Qu'est-ce que je peux faire, j'sais pas quoi faire ?" dans je ne sais plus quel film de Godard. Je jouis du temps qui passe et qui ne m'est pas compté. J'ai entamé un nouveau bouquin, pas terrible, mais je vais aller jusqu'au bout tout de même...C'était prévisible après le dernier d'Elizabeth George, ce ne peut pas être aussi passionnant.

En tous les cas, j'ai fait une expérience tout à fait gratifiante hier soir. Je suis allée me coucher sans la rituelle demi-pilule pour dormir. J'ai dû sombrer dans les bras de Morphée autour de quatre heures, mais j'ai dormi, et pas trop mal, donc, c'est possible. Je sens que mon nombre d'heures de sommeil est un peu faible au compteur, mais je tiens le coup.....ce qui explique aussi mon manque d'ardeur au travail. Normalement, ce soir, je devrai m'affaler de fatigue...à moins que je ne tombe en un sommeil profond dans l'après-midi, ce qui m'obligerait à me droguer à nouveau pour la nuit prochaine. Cercle infernal des personnes de mon âge; On dort mal et mal à propos. C'est pourtant un délice sans égal, le sommeil, non ? L'esprit s'évade, on fait des rencontres inimaginables, on vit de situations fantastiques....Je fais rarement des cauchemars, mais je me souviens très bien de mes rêves. Le matin, Claude s'efforce de les déchiffrer : il est très fort à ce jeu...Juste avant de m'apporter le plateau du petit déjeuner. J'ai tellement de chance !

*  procrastination : tendance à remettre systématiquement au lendemain les actions ou entreprises, qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non.


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