J'ai vu des hommes tout nus...

... Et tout ça, c'est la faute de Mam'Julie !!!

Non, en fait, c'est tout "grâce" à elle et à l'un de ses amis qui bosse pour ArtInfo et que je remercie encore pour sa gentillesse...
Samedi, je suis allée voir l'exposition sur les "Nus académiques" au musée des beaux arts !

Comme son nom l'indique, ce sont des nus des XVII et XVIIIè siècles de l'académie royale de peinture et de sculpture donc des nus d'homme exclusivement dans la plus pure tradition antique comme on aimait à les représenter à l'époque...
Les élèves apprenaient même à "gommer" les imperfections des modèles...
Bref, une horde de chippendales à la mode du siècle des lumières !
Par conséquent, ce qui m'a surtout intéressée ce sont les différents styles de dessin. Même en étant complètement néophyte, on repère assez vite les "périodes", les "modes". Le XVIIè est beaucoup plus torturé, détaillé, accentué, exacerbé alors que le XVIIIè est plus nuancé, moins contrasté, plus naturel (si tant est que les nus académiques puissent être naturels).
Bon, alors évidemment, je vous fais ça à l'emporte pièce et il y a plein de subtilités mais si vous ne voulez pas que je vous fasse le commentaire de chacun des cent dessins, je reste dans les grandes lignes.
Si vous prenez les dessins de Van Loo, il y a une modernité de trait qui m'impressionne énormément. Il se démarque de tous les autres dessinateurs de l'académie par une approche esthétique que l'on a plutôt l'habitude de voir dans la deuxième moitié du XXè siècle.
Et si vous prenez Coypel Père, vous avez, parfois, l'impression de retrouver un peu du style "art nouveau" dans le coup de crayon.
Et comme rien ne vaut mieux qu'un bon exemple, en voici deux qui ont quasiment un siècle d'écart et qui illustrent (je trouve) mon propos :

                                     
      (Charles de La Fosse - Oreste poursuivi par les furies, 1678.)                                         (François-André Vincent - Homme de face, 1772.)                  

Ce qui m'a le plus interpelée ? Deux dessins du même modèle par deux élèves où comment la perception humaine varie d'un individu à l'autre...

(Jean-Baptiste Isabey - Homme assis, février 1789)

Bon, j'ai eu beau cherché sur la toile, je n'ai pas trouvé le pendant. Tant pis, de toutes façons, des deux, c'est celui-ci que je préférais...
Dépêchez-vous l'expo ne dure que jusqu'au 31 janvier.

A bientôt !

La Papote

Crédit photos : blog du journal Libération parce que, bien sûr, il est interdit de prendre des photos de l'expo.