Magazine Journal intime

La Fontaine version thaïe

Publié le 29 janvier 2011 par Anned

La gastronomie thaïe est de plus en plus en vogue de par le monde, avec raison. Depuis bientôt 5 ans que j’en suis partie, c’est ce que je regrette le plus du Royaume du Siam. Mais en Allemagne, ô joie, il y a un restau thaï à chaque coin de rue. Enfin à Francfort en tout cas. Et en général c’est un Thaï qui est aux fourneaux.

Pas comme cet Argentin qui après un mois de vacances à Phuket et deux stages de cuisine pour touristes fait avaler pour un montant obscène de la tom kha (soupe au lait de coco) sucrée et épaissie à la maïzena aux habitants des quartiers chics de Buenos Aires. Tête du cuisinier ‘thaï’ quand Gaston lui a demandé du nam prik (sauce de poisson avec des piments frais hachés, c’est comme demander de la moutarde dans un restau français) et qu’il n’avait pas la moindre idée de ce dont il s’agissait ! Je ne résiste pas non plus pour le coup au plaisir d’évoquer cet autre restau ‘thaï’ de Buenos Aires qui ne sert aucun plat à base de riz.

Ceci pour dire qu’un restau thaï tenu par un Thaï, pour moi, c’est le BONHEUR.

Ce midi donc, je savourais mon curry vert dans le restau à côté de chez moi, en rigolant en douce devant les efforts louables de deux dames pour manger leur riz sauté avec des baguettes.

Les Thaïs ne sont pas contrariants, ils ne voudraient surtout pas faire perdre la face à leurs clients : ‘vous voulez des baguettes, voilà des baguettes’. Car eux ne mangent pas avec des baguettes. Sauf la soupe chinoise, cqfd. Les Thaïs mangent avec cuillère et fourchette, et particularité notable, c’est la cuillère qui porte la nourriture à la bouche. Il est malpoli de porter la fourchette à la bouche, elle ne sert qu'à pousser la nourriture dans la cuillère. On s’y fait très bien et - quelle est la cause, quelle est la conséquence - c’est très pratique quand la nourriture est présentée sur une assiette.

Ce qui ne semblait pas effleurer mes deux voisines en train d’inventer le ‘sticking’, version asiatique du ‘forking’, en dégustant grain à grain leur portion, taille XXL comme les estomacs allemands, de riz sauté thaï posé sur une  assiette très, très plate taille XXL elle-aussi.

Un vrai jeu d'adresse et de patience.

Et peut-être une version moderne de la fable de La Fontaine où le renard serait la mode Asie-boudhisme, le qu'en-dira-t-on ou le souci de paraître.


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