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Le Alonso : la genèse d'un personnage

Publié le 05 février 2011 par Das @Das_Art
Le Alonso : la genèse d'un personnage

Le Alonso est un personnage que j'ai créé il y a presque 20 ans.

1992 : tout d'abord caricature de moi-même, c'est un personnage que j'insère dans une bande dessinée à sketch. Une sorte de blog mais sans Internet dans lequel je raconte ma vie.
La particularité de ce personnage : il est très chevelu, petit, a de grand pied et dort beaucoup.

1994 : le personnage grandi, se dote de grands sourcils bizarres ressemblant à des antennes et d'yeux en forme de Z ; il se voit muni de bras. Il continu à se cacher derrière ses cheveux.
Sa propension à dormir me turlupine : j'ai besoin de savoir pourquoi et fort de mes lectures intenses de comics de super-héros, je fini par découvrir que Le Alonso mène une double vie.
En parallèle, je crée un personnage ressemblant à une chauve-souris géante rouge. D'abords, personnage secondaire, il devient l'alter-égo de Le Alonso. Ainsi naît Wallonzophff.

1996 : ça ne m'amuse plus d'avoir une boule de poil en guise de personnage, aucune expression de visage n'est possible, ses mouvements restent trop flou, je décide de lui attacher les cheveux et de découvrir son corps mais pas son visage (que je ne connais pas moi-même). Par la même occasion, je réduit de façon conséquente, la taille de ses pieds.
Le personnage de la chauve-souris évolue aussi depuis deux ans, le scénario se pose et l'histoire telle qu'elle peut être lue aujourd'hui est bien figée à la case prêt depuis un an.

1997 : j'ai déjà dû faire une dizaine de versions du premier épisode et deux ou trois du second. Au cours d'une version, un visage se dessine enfin. Je choisis de conserver ces yeux bizarres qui deviennent entièrement rouges, sans pupilles. Le personnage me ressemble clairement (de visage), son corps s'affine, ses bras s'allongent.
Je m'aperçois que si ses bras sont si long, c'est parce que dans la version de 1994, le corps est petit mais très large et en faisant ressortir les bras des cheveux pour qu'ils se voient suffisamment, je les dessine inconsciemment trop long.

2000 : je suis prisonnier de l'évolution que suit mon personnage !
Alors que l'histoire est bien figée, je continue de redessiner le premier épisode et j'exagère de plus en plus chaque trait de Le Alonso.
Sa difformité s'explique dans ma BD par le fait qu'il n'est pas un être humain mais la vérité est qu'il évolue tout seul et que je n'ose pas l'arrêter.
Alors que mon style de dessin continue de changer, mon personnage cesse de changer et conserve son aspect jusqu'en 2005. C'est à ce moment là que je dessine la version du premier épisode que l'on peut lire ici.

2011 : lorsque j'ai conçu l'histoire actuelle de Le Alonso, je rêvais de créer une industrie du comics en France comme Marvel ou DC Comics le sont aux États-Unis. Aujourd'hui, je me rends compte que produire un épisode de 24 pages tout les mois pour chacune de mes principales séries, ce n'est pas possible tout en travaillant en parallèle (sur les dix dernières années, je n'ai fait que le premier épisode de trois séries alors que des dizaines sont déjà écrit, ce qui se comprend si on considère qu'il me faut une semaine pour faire une planche mais qu'à raison d'une heure tout les deux ou trois jours, la semaine se transforme vite en trois à six mois).

Loin de vouloir tout remettre en question, je veux faire évoluer le IACverse - l'univers de la IAComics dont fait partie Le Alonso mais aussi Igor et d'autres - vers une seule série qui se concentrerait sur l'intrigue principale plutôt que de se disperser sur des dizaines d'épisodes qui n'apportent rien à l'Histoire (avec un grand H) aux travers d'une dizaine de séries.

Au final, l'idée est de m'adapter à un mode de production qui me convient et qui convient au marché actuel tout en conservant l'essence même de la IAComics. Je sors d'un format visant la production d'un épisode de 24 pages par mois pour lui préférer un format à base d'un véritable album de 46 à 72 pages (à voir) par an.
Cela demande un grand travail d'adaptation des scénarios, mais je suis enfin prêt à le faire (et mon acolyte Nelson est là aussi) car l'objectif à la fin n'est pas de refaire perpétuellement la même histoire mais bien de mettre fin à ce cycle de l'éternel recommencement en ayant une vue sur la fin de cet univers amorcé il y a presque 20 ans. Cela me permettra aussi de ne pas faire un effort sur-humain pour maintenir la cohérence avec un style que je n'ai plus entre la première et la dixième page d'une même BD.

Maintenant, place aux Cycles du IACverse !


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