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Quand la crise égyptienne casse la doxa israélienne.

Publié le 05 février 2011 par Menye Alain

Quand la crise égyptienne casse la doxa israélienne.Diantre !

On a appris, hier, en fin de journée, que les dirigeants israéliens, à l’issue d’une réunion avec l’envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient Tony Blair, allaient aider les….Palestiniens.  Coup de théâtre: ceux de Gaza la prison à ciel ouvert où le Hamas est roi, pas de l’autre côté où, l’ami  Mahmoud Abbas le traître et prévaricateur sévit. Une nouvelle assez surprenante quand on sait quelles sont les relations exécrables entre le parti de Dieu et les instances israéliennes qui soumettent un blocus inhumain à la Bande de Gaza, un blocus inhumain.

Dans le texte, il est écrit  »faciliter la vie des Palestiniens ». Donc, tout le monde s’est accordé à enfin dire que les Palestiniens vivaient, depuis des lustres, un véritable calvaire. Un bon point. Le train de mesures économiques dont va bénéficier la Bande de Gaza, détruit lors de l’opération disproportionnée « plomb durci » menée par Tsahal, sont multiples. Bien que cette annonce intervient à la veille d’une réunion du Quartette (ONU, Etats-Unis, Union européenne et Russie) à Munich, en Allemagne, pour tenter de sortir les négociations de paix de l’impasse, il y a là, comme une odeur malsaine du à la crise égyptienne. Vivement un Etat palestinien viable et fiable !

Alors qu’Israël aurait découvert des gisements de gaz naturel en Méditerranée, exploitables seulement dans une dizaine d’années, il dépend essentiellement de l’Egypte. Or, si la transition égyptienne aboutit sur des élections et le départ du vieux raïs Hosni Moubarak, avec le « risque » que les Frères musulmans prennent le pouvoir, ils peuvent faire subir le même sort infligé aux Palestiniens en fermant le robinet du gaz naturel et le passage de leurs vaisseaux au Canal de Suez. C’est ainsi que Benjamin Netanyahu, le premier ministre israélien a jugé « important pour nous mais aussi pour les Palestiniens de développer des ressources supplémentaires ».

Vous l’aurez remarqué et compris, ce cynisme abyssal doublé d’un foutage de gueule à nul autre pareil. Un real politik d’une hypocrisie sans nom. En revanche, il faut comprendre que les Égyptiens, du moins leurs autorités et non le peuple, ainsi que celui d’Israël, ne sont victimes que de leurs dirigeants. L’Egypte vit sous perfusion américaine et par conséquent, ne souhaite pas fâcher l’ami des américains c’est à dire Israël. Un système des vases communicants au détriment du peuple palestinien sacrifié au dogme des intérêts américano-sionistes, qui se résume aux matières premières, quitte à soutenir des dictateurs.  Voilà donc des dirigeants consacrés définitivement dans les fonts baptismaux de l’inconséquence de leurs actes.

Martin Luther King disait: « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » C’est donc ce qui peut arriver à terme, d’un côté pour l’Egypte si les Frères musulmans que la communauté internationale craint comme la peste, arrive au pouvoir, et de l’autre, pour Israël, qui est prêt donc, à sacrifier sa sempiternelle doxa sur « la sécurité d’Israël » si il ne veut pas mourir.  Cette concession israélienne prouve bien que, les Etats arabes sont faibles, dirigés surtout par des hommes-liges pro-occidentaux qui ne se préoccupent pas de leur peuple mais de leurs intérêts personnels d’où la souffrance des Palestiniens, qui ont eux-mêmes, avec le Fatah, des incompétents.

Le soutien inconditionnel à Israël, même s’il restera de mise en Occident, vient de prendre une ride grâce à la rue arabe. Désormais, il sera plus  biaisé et feutré. Quoi de plus normal quand on voit ce début de sagesse de Bibi, à moins que ce ne soit encore une voltige mensongère en attendant l’issue du conflit égypto-égyptien. Il a le bénéfice du doute. Veut-il jouer, faire un poker menteur habituel ? Seul l’avenir nous le dira.  Ces mesures se décomposent en trois volets a indiqué Benjamin Netanyahu cité dans les deux premiers, et le dernier selon le bureau de Tony Blair :

  • Le premier volet porte sur la « poursuite de la politique que nous avons engagée pour permettre la croissance économique dans les zones palestiniennes ».
  • Le deuxième « vise à rendre Gaza indépendant des infrastructures israéliennes en aidant au développement de ses centrales d’électricité, d’eau et de traitement des eaux ».
  • Le troisième, considéré comme « le plus important », « a pour but de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz ».

Et si c’était vrai ?


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