Magazine Journal intime

Renoncements douloureux.

Publié le 05 février 2011 par Douce58

      Mais, douchant mon bel enthousiasme juvénile, qui avait fait naître l’équipe et culminait avec le scoutisme, les exigences scolaires, que j’avais négligées, me rattrapèrent. Au bout de l’année, il y avait la première partie du baccalauréat, que je n’obtins qu’à la session de septembre. Il devint évident - et mon père hâta cette prise de conscience - que je devais travailler plus sérieusement, si je voulais réussir ma terminale et la deuxième partie de l’examen. Je mis donc fin, à regret, à mes activités scoutes et la patrouille libre de l’Épervier fut dissoute.      Cette fin brutale de l’expérience scoute, qui n’avait duré qu’un an environ, creusa en moi un état un peu dépressif.  Je sentais que j’abandonnais les choses qui me tenaient le plus à cœur : les longues journées passées dans la nature, les feux de camp, les veillées, les chansons.  Cette vie libre et insoucieuse des biens matériels (l’éclaireur est autosuffisant, il n’a besoin que de très peu d’objets - une tente, un couteau, quelques ustensiles de cuisine, un piochon, une hachette, un sac de couchage, une boussole et des cartes), cette vie simple que j’aimais, je devais y renoncer maintenant.  Et pour quoi ?  Pour entrer dans la compétition sociale, si cruelle et si injuste souvent, dans la grande foire aux vanités, dans la course à la consommation.  Avec pour tout horizon les rues mornes d’une ville et pour environnement familier les quatre murs d’un bureau ou d’une salle de classe.  Oh, bien sûr, on pouvait présenter les choses autrement, enjoliver le tableau : la situation, l’autonomie financière, le col blanc, les mains lisses, un avenir bourgeois... 
      Mais c'étaient là de piètres consolations.

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