Magazine Journal intime

Qui suis je ?

Publié le 29 janvier 2011 par Lilia2
Qui suis je ? 
"  Lilia ? ce n'est pas mon nom
   Sonia ? ..  ce n'est plus mon nom
   Je ne porte plus de nom, plus de visage, plus de voix
   Je suis une inconnue
   Je me sens vide.. une ombre.. un corps sans âme
   Une feuille morte qui flotte et flotte
   Elle fait semblant de voler dans les airs mais elle ne fait que tomber
   Chuter vers le néant
   .. et elle finira oubliée, délaissée à son triste sort sur un sol humide et froid
   .......   "

C'est un texte que j'ai commencé il y a une dizaine de jours et que j'ai abandonné par peur de ce que allait être son dénouement.Désormais, les baisses de moral sont chaotiques pour moi et surtout elles ne cessent de me ramener à cette question existentielle : Qui suis je ?  Je veux bien répondre mais il me faut prendre du recul par rapport à moi-même et faire un peu le bilan de vingt-cinq années d'existence sur cette terre.
Est-ce facile ou difficile à faire ?
Suis-je prête ?
Tiens, maintenant que j'y pense, ça me tente de suivre le chemin qu'a pris Tahar Ben Jelloun pour  parler de "l'Enfant de sable", Ahmed (ce serait plus juste de l'appeler Zahra car c'est l'histoire d'un corps de femme dissimulé et enfoui dans l'apparence, l'image et l'autorité d'un homme, deux êtres qui cohabitent dans un même corps meurtri).
J'en parle trop car cet écrivain marocain me fascine tellement.
Dans le livre, c'est un conteur dans une place publique qui prend la parole et raconte l'histoire. Parfois, il lui arrive de citer des extraits du journal intime qu'entretenait Ahmed. Le conteur résume la vie de Ahmed en sept volets, sept portes qui nous mènent chacune dans une période de cette vie, sept car chaque porte correspond à un jour de la semaine et  l'histoire commence un jeudi, le jour de sa naissance ou dirais-je le jour du grand secret, la journée de l'erreur, celle qui a condamné la vie de Ahmed à jamais..  une porte suivie par la porte du vendredi et les aventures d'enfance, puis la porte du samedi racontant adolescence et surtout le début d'une prise de conscience et beaucoup d'interrogations..  et les portes prennent d'autres noms après, et s'ouvrent encore sur des portes inconnues .
... Ce serait bien pour moi de revisionner la passé, retracer ces chemins que j'ai suivi autrefois, enfance, adolescence et puis ces années ou j'ai commencé à assumer la vrai vie.
Ma Psy, quant à elle, elle me dis que ce n'est pas encore le moment et qu'il me faut laisser le temps au temps (précipiter les choses risque de me bruler les ailes).
Pour m'aider à me comprendre, elle me propose une meilleur façon de voir les choses. Elle m'a dit que pour chaque être humain (selon Freud) il y a des lignes de développement, moral, social, culturel,  affectif, etc. A chaque domaine on peut attribuer une note sur une échelle partant de zéro à l'infini, et ce n'est certainement pas en se basant sur un seul aspect qu'on peut se juger soi même. Pour moi, ça était l'erreur. Ce que je suis, qui je suis, c'est tout ces points à la fois, indissociables, une moyenne de toutes ces notes qui peut être proche d'une limite max (l'idéal que je conçoit, en évitant les barres trop hautes) ou d'une limite min, (le seuil de maladresse et d'échec que je peux tolérer de moi même), une moyenne qui comporte tout à la fois et qui fait des inégalités une complémentarité, une moyenne qui peut être très bonne malgré un déficit quelque part.  Malheureusement, ce déficit ou ce manque est resté bien caché au fond de moi, ancré dans mon  inconscient . Il m'a fallu me voir dans les yeux des autres, m'en rapprocher tellement et me comparer à eux pour réaliser ma faiblesse... Ça m'a fait perdre mes repères et m'a poussé à résumer ma vie, mon Moi, à ce qui me manquait, en faisant abstraction de tout le reste, de tout ce que j'avais de positif dans ma vie, de tout ce que j'étais  de bien et de tout ce que j'ai réalisé.
Aujourd'hui je suis mieux disposée pour répondre à la question, ou du moins mieux disposée pour ne pas refaire la même erreur, et sombrer de nouveau dans le cercle vicieux de la mélancolie, dissimulant peur incertitude et mal-être.
Il n'y a aucune raison, aucune, pour en arriver là, mais .. si seulement je l'avais su.
J'aurais aimé ne pas avoir à affronter ces démons mais ça n'a plus d'importance maintenant.
Je sais que je suis en train de gagner.

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