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Nicolas Sarkozy maintient le cap

Publié le 24 février 2011 par Maldoror

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Jamais deux sans trois

Nicolas Sarkozy, dans son discours de 2007 à Dakar, avait estimé que « l'homme africain [n'était] pas assez entré dans l'Histoire. (...) Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. (...) Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès ».
Quel analyste. L'Afrique aujourd'hui vit une aventure humaine comme notre "vieux pays" n'en a pas connue depuis très longtemps.
En 2007, toujours, Nicolas Sarkozy recevait Mouhammar Kadhafi en grande pompe à l'Elysée, provoquant au minimum de la gène de la part de certains membres du gouvernement, et même une sortie des plus courageuses de Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, affirmant que
« notre pays n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits »
La même Rama Yade qui avait accueilli le Raïs Mouhammar Kadhafi avec un sourire que personne ne lui avait collé de force sur le visage :

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Il faut dire que la réaction de Nicolas Sarkozy à la sortie de Rama Yade avait été violente : convoquée à l'Elysée pour vingt minutes d'entretien, Nicolas Sarkozy très en colère avait dit à Rama Yade tout le mal qu'il pensait de ses propos. Il lui avait notamment reproché sa «méthode» jugée «inacceptable». Nicolas Sarkozy, en revanche, avait jugé les réserves du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, sur la venue de Kadhafi, «intelligentes et politiques» (source : liberation.fr).

Quel visionnaire. Quel diplomate. La gauche, à l'époque, avait dénoncé une "diplomatie du carnet de chèque", tandis que Nicolas Sarkozy évoquait "«des dizaines de milliards d'euros» de contrats.

Realpolitik, on appelle ça. Pour mémoire, voici un extrait du discours du candidat Nicolas Sarkozy, le 29/04/2007. Lisez, c'est vraiment savoureux :

"Je veux être le Président de la France des droits de l’homme. Je ne crois pas à la « realpolitik » qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats. Je n'accepte pas ce qui se passe en Tchétchénie,ou au Darfour. Le silence est complice. Je ne veux être le complice d'aucune dictature à travers le monde. Je veux avoir le courage de faire ce que la gauche au pouvoir n’a pas eu le courage de faire. "

Quel homme intègre. Quel visionnaire éclairé. Quelle politique courageuse. Quel talent !

Aujourd'hui, nous avons un ambassadeur, imposé unilatéralement en Tunisie, qui méprise les journalistes et s'attire illico les foudres d'un peuple dont il a oublié un peu vite qu'il vient juste de foutre dehors un dictateur. La logique voudrait que Nicolas Sarkozy rappelle son ambassadeur et en propose un autre à la Tunisie, qui l'accepterait. Ou pas.

Nous avons une ministre des affaires étrangères qui est allée en vacances chez ce même dictateur, durant la révolution, négocier des affaires privées en compagnie de ses parents, se faisant transporter dans l'avion d'un ami du dictateur, qui a proposé à ce même dictateur de l'aide pour mater la révolution, qui a menti plusieurs fois au peuple français, et qui n'est même pas allée en Tunisie depuis la révolution, sur le sol de laquelle elle n'est probablement pas plus la bienvenue que le nouvel ambassadeur.

Nicolas Sarkozy a été obligé d'envoyer Christine Lagarde et Laurent Wauquiez.

Quel gouvernement !

La logique voudrait que Nicolas Sarkozy "démissionne" Michèle Alliot-Marie et Patrick Ollier.

Nous avons un Président qui s'est mis à dos les diplomates, les avocats, la police, les juges, l'armée, le personnel enseignant et hospitalier, les fonctionnaires, les retraités, les chômeurs, les travailleurs.

Nous avons une ministre des affaires étrangères qui devrait partir très rapidement, peut-être même avant Kadhafi.

Nous avons une image sur la scène internationale qui n'a jamais été aussi désastreuse. Il est loin, le temps ou Dominique de Villepin se faisait applaudir à l'ONU, en prononçant, notamment, ces paroles fortes :

" Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes les gardiens d'une conscience. La lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix. Et c'est un vieux pays, la France, un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'Occupation, la barbarie. Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes. Fidèles à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur ".

Quelle image que celle de la France aujourd'hui.

Eh bien, non. MAM reste en place, l'ambassadeur de Tunisie reste à Tunis, le gouvernement, comme un seul homme, soutient pèle-mèle la ministre des affaires étrangères, l'ambassadeur, le Président, la politique étrangère de la France.

Pendant ce temps-là, la droite propose un débat sur l'Islam en France.

A 15 mois des élections présidentielles, au plus bas dans les sondages, et au risque de faire monter le Front National en provoquant un 21 avril à l'envers, Nicolas Sarkozy maintient le cap : droit dans le mur.

Quel Président...


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