Magazine Journal intime

Black Swan

Publié le 01 mars 2011 par Papote

19627032Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait de cauchemar en sortant d'un film...
Pourtant la deuxième partie de soirée était très agréable et aurait dû me sortir du contexte...
Donc, compteur à zéro !
Bien, pour en revenir au film, j'avais entendu du bon et du moins bon. Je connaissais le thème général mais je n'avais pas voulu aller plus avant pour ne pas risquer déflorer le suspens.
Il va être, pour les mêmes raisons, difficile de vous faire part de mon ressenti sans trop en dire.
En fait, c'est bizarre, d'habitude un film pêche par son scénario que même une excellente mise en scène a du mal à rattraper.
Là, j'aurais tendance à dire le contraire. J'ai bien dit "tendance" car ce n'est pas complètement vrai non plus.
La base du scénario est excellente et pourrait faire un grand film : la ballerine qui, pour danser le rôle de sa vie, va jusqu'au bout du bout de sa passion et plus loin encore. Ca peut le faire !
Ensuite, le parti-pris du réalisateur d'y adjoindre du gore et du sexe à outrance pour faire passer le message... Là... je suis moins sûre.
En fait, je suis même sûre que ce n'est pas l'idée du siècle parce qu'en fait, c'est ça qui, au bout d'un moment, m'a faite sortir du film dans lequel j'avais été emportée.
Je me suis mise à entendre les gens de la salle qui manifestaient leurs émotions. Je me suis demandé pourquoi, systématiquement, les danseurs n'ont qu'une jambière ou pourquoi ils remontent leur pantalon d'un seul côté. J'ai remarqué à quel point la préparation physique de Natalie Portman avait modifié l'apparence musculaire de son dos.
Bref, j'étais encore devant les images mais plus dedans.
Et c'est dommage parce que c'est un film dérangeant, oppressant mais en le poussant à la limite de l'horrifique, ça gâche tout ça parce que ce n'est pas un film d'horreur mais un film psychologique.
Et c'est encore plus dommage parce que les acteurs y sont justes.
Natalie Portman est sublime quand, du cygne blanc de sa vie, elle se mute en cygne noir de sa carrière et son oscar de ce week-end n'est pas usurpé.
Vincent Cassel en directeur de ballet dur et implacable est impeccable.
Mais à trop forcer le trait, à se vouloir trop figuratif de tout, Darren Aronofsky casse son joli joujou.
Trop de clichés tuent le cliché. Trop de sang tue le sang.
Oui, c'est bon, la mère qui pousse et surprotège en même temps son enfant pour l'amener là où elle n'a jamais pu aller. C'est bon, ça va...
Le sexe et la drogue pour se libérer de ses frustrations et sortir, enfin, ce qu'il y a au fond de soi... 'Tain, j'espère qu'il y a d'autres moyens !
Après, je ne connais pas le monde intérieur de la danse et je veux bien croire qu'il y a des rivalités mais au point de chercher à faire trébucher l'autre (au sens figuré et au sens propre) ou de ne même pas parler aux potentielles partenaires/adversaires... Ca me semble gros aussi mais, là, je ne sais pas !
L'ex-danseuse étoile écartée qui va jusqu'à l'auto-destruction pendant que la petite étoile montant lui pique son rouge à lèvres pour lui ressembler et être à la hauteur de son modèle... Pfffffffffff !
Et, oui, je me répète, c'est dommage parce que la psychologie du film pouvait, sans être réaliste, être super prenante et on serait partis dans le délire schizophrène sans se poser de question mais, là, ça ne passe pas.
Je ne crois pas que la fantasmagorie avait besoin d'être à ce point appuyée, la suggestion m'aurait semblé tout aussi révélatrice.
A lire, en passant, l'interview de Charles Jude, directeur du Ballet National de Bordeaux Aquitaine : http://www.sudouest.fr/2011/02/24/son-regard-sur-black-swan-326067-4608.php

A bientôt !

La Papote


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