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Des infos et des liens sous la soumission chimique.

Publié le 30 mai 2007 par Malicelasouris
LCI.fr : Selon les résultats de cette enquête nationale, 94 personnes ont été droguées à leur insu entre avril 2005 et mai 2006. Vous appelez ça la "soumission chimique". C'est quoi précisément ? Nathalie Richard, chef de l'unité stupéfiants et psychotropes à l'Afssaps (1) : Médicalement, c'est l'administration à des fins criminelles (viol, acte de pédophilie) ou délictuelles (violences volontaire, vol) d'un produit psychoactif à l'insu de la victime. En d'autres termes, c'est le comprimé qu'on va mettre dans le verre de la jeune fille pour abuser d'elle ou celui d'un homme pour lui subtiliser sa carte bancaire, par exemple. Lors de la précédente étude, 119 cas de soumission chimique avérée avaient été recensés entre juillet 2003 et mars 2005. LCI.fr : Que révèle cette étude quant au profil des victimes ? N.R. : Ce sont à 66% des femmes, dont la moyenne d'âge est de 33 ans. Au niveau de l'agression elle-même, il s'agit le plus souvent d'abus sexuels à 43% ou de vols à 38%. 90% des victimes d'agressions sexuelles sont des femmes. Les hommes sont majoritairement victimes de vols (63%). Entre avril 2005 et mai 2006, 16% des victimes de soumission chimique étaient des mineures, une proportion plus élevée qu'en 2003-2005. L'agression a également souvent lieu au domicile de la victime. On a distingué dans cette enquête, la "vraie soumission chimique", c'est-à-dire des personnes droguées à leur insu et la "soumission chimique indirecte", quand la personne a été agressée parce qu'elle est devenue plus vulnérable après une consommation spontanée d'alcool ou de cannabis. Ce dernier cas représente 98 victimes. Le cannabis est retrouvé chez les victimes dans 39% des cas et l'alcool dans 82% des cas. Dans 11 cas, des femmes avaient néanmoins été contraintes "sous la menace" d'absorber un médicament anxiolytique ou hypnotique avant de subir une agression sexuelle. LCI.fr : On a parle souvent du GHB surnommée "la drogue du viol". Est-ce le produit "idéal" ? N.R. : Le recours à des anesthésiques, en particulier le GHB, est assez rare. Il est notamment difficile de se le procurer. Mais l'une des explications est qu'il est détectable moins longtemps dans le sang. Il échappe davantage aux enquêteurs. Les médicaments "utilisés" sont ceux qui font dormir ou des anxiolytiques. Ce sont donc des produits toujours prescrits sur ordonnances mais qui sont relativement courants. Ces substances sont les plus fréquemment utilisées par les agresseurs, ajoutées ou non à des boissons alcoolisées. LCI.fr : Comment va agir la victime "soumise chimiquement" ? N.R. : Son comportement va être altéré à plusieurs niveaux. Les troubles peuvent consister en des pertes de mémoire, une envie de s'endormir. Il peut aussi y avoir une desinhibition sexuelle. La victime ne va pas se rendre compte de ce qu'il se passe, elle sera particulièrement docile... D'une manière générale, la victime sera totalement désorientée. On retrouve parfois ces personnes qui errent sur la voie publique, ou qui se présentent spontanément aux urgences par ce qu'elles ne savent plus où elles sont, c'est très perturbant. D'autres indices peuvent laisser penser à une soumission chimique. Des signes de violences physiques par exemple. Avoir des bleus ou des lésions sur le corps sans savoir d'où ils viennent. Les victimes peuvent aussi se retrouver débraillées sans raison. Elles peuvent également constater la perte de leur carte bleue... ou la disparition d'un objet chez elles pour les victimes agressées à leur domicile. LCI.fr : Existe-t-il des parades ? N.R. : La précaution habituelle consistant à ne pas quitter son verre des yeux en boîte mais aussi quand le barman le prépare. Il faut aussi surveiller sa boisson, si son état change, si son goût est étrange. Bien entendu, si on se sent mal, il faut aller rapidement aux urgences ou contacter un proche. A l'Afssaps, on va tenir compte des résultats de cette enquête sur la soumission chimique pour examiner les produits cités et faire en sorte qu'ils soient, par exemple colorés ou qu'une pellicule se forme quand il est versé dans une boisson. C'est déjà le cas pour certains. (1) Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) Article du 30 05 2007. http://laposte.lci.fr/infos/france/societe/ 0,,3461330-VU5WX0lEIDQ0OQ==,00-droguees-puis-violees-volees-victimes-.html Tabac, alcool, drogue : l'addiction chez les... Premier procès avec utilisation du GHB, la... Drogues : Un verre inviolable pour contrer le GHB

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