Magazine Journal intime

Apocalypse à St-Côme

Publié le 20 mars 2011 par Patrick73
Apocalypse à St-Côme**Saint-Côme est un village d’environ 2 292 habitants à l'intérieur de la province de Québec et, plus précisément, dans la région de Lanaudière**
Été 2005

Un samedi pas comme les autres, pour une fête organisée par un gars pas comme les autres.  Un party à l'esprit chimérique en plein cœur de St-Côme, village mythique de Lanaudière.  La scène du crime se passe au chalet d'un ami d'enfance de ma blonde, qui, avec le temps, est devenu mon ami et un coéquipier de balle.  Éric l'intemporel catcheur, qu'on appelle aussi le suisse, nous recevait  au chalet de toutes les débauches!  Éric, c'est le gars sur la photo de ce texte.  Un chalet emmitouflé d'arbres, d'ours noirs, d’un p'tit lac artificiel et de bonheur à chaque fois que le soleil se lève!  L'intemporel catcheur a chez lui un frigidaire magique pour ceux qui aiment le houblon.  À l'intérieur du frigidaire, il y a de la bière à l'infini!  L'infini, c'est long longtemps pour ceux qui essaient de vider le frigidaire d'Éric!   Jusqu'à ce jour, aucun homme n'a réussi l'exploit.Certains ont le sens des affaires, lui il a le sens de la fête!  Un vrai bon gars.  Un vrai maudit bon gars.  Il est une genre de bête sur un terrain de balle, une genre de bête sur un terrain de chasse, une genre de bête dans un party et, souvent, il vous offre son air bête.  Parfois, il a le syndrome de Napoléon, mais il est surtout une bête lumineuse. 
 
Cette journée-là, l'ami Éric nous recevait, ma blonde, moi et un paquet de monde!  Pour fin de l'histoire et pour mes lecteurs et lectrices qui ne connaissent pas Éric, son surnom du suisse vient du fait que notre ami  a déjà été dans les Europes!  Voilà l'origine du surnom.Un tohu-bohu avec plein de tentes de plein de monde, plantées partout sur le terrain.  Un chalet seul au monde dans St-Côme, le chalet qui est juste en bas de la côte, là ou le yâble va fêter quand y veut avoir du fun.   En arrivant sur place, on ne me dit pas bonjour mais on me donne une bière dans les mains.  C'est une forme de bienvenue, à bien y penser!Du monde partout et je suis persuadé qu'à soulever des roches, ont aurait trouvé du monde là aussi!  Un grand désordre en plein air, un beau désordre comme ceux qu’on n’oublie pas de sitôt.Des semi-sportifs jouaient au volleyball de plage, plus semi que sportifs!Du monde prenait une p’tite bière sur le bord de l'eau, les pieds pendants sur le quai.  Des chiens élevés par l'intemporel catcheur couraient partout, la bave au vent.  Éric, c'est l'ami des chiens.  Ça prend une bête pour en comprendre une autre!  Il comprenait sa chienne Zoé parfaitement!  D'autres jouaient au fer avec une p’tite frette dans les mains. Que de plaisir à pogner la pin pour cinq points!Certains étaient sur le lac à essayer de pogner ce qui pourrait ressembler à du poisson.  D'autres allaient marcher dans les trails à la recherche de l'invisible, pendant qu'Éric préparait le rond pour le feu de joie en fin de soirée!Certains montaient leur tente comme une tente de cirque.  Le soir venu, on sait que seulement des clowns vont dormir dans ces tentes.J'ai pris la chaloupe pis j'ai essayé de trôler comme le fait le légendaire ''Raymond Carignan''.  J'étais au beau milieu du lac avec vu sur le chalet, la grosse vie sale comme on dit!  Je me prenais pour un pêcheur, mais j'avais plutôt l'air d'un beau gros poisson!  J'ai rien pogné. En fait,  la seule chose que j'ai pogné, c'est un coup de soleil!
J'avais l'air d'un homard qu'on venait de bouillir juste à point... j'ai compris ce jour-là le terme cloche d'eau! Incapable de mettre un t-shirt, il me collait sur la peau!  Je commençais sans le savoir mon désordre apocalyptique à St-Côme! 

Mike le plus grand que nature était sur place, le barman ambulant.  Pour les intimes, il s'agit de Michouuuu!  Ce jour-là, en arrière de sa van blanche, il pouvait vous faire un cosmopolitain, un sex on the beach, un martini, un rhum and coke, un bloody caesar et des shooters de toute sorte dont seules les shooter girls de club ont le secret!!!!
J'ai même entendu, pendant la soirée, une fille demander à Mike... : C'est faite avec quoi un rhum and coke? En effet, aucun prix Nobel ne s'est gagné lors de cette soirée!  Mike, c'est un bon yâble, le genre de gars qui donnerait sa chemise. Mais quand tu es comme ça, tu es condamné à être déçu de l'humain. J'en suis persuadé!  Mike aimerait que sa vie soit un grand manège, et parfois, les lumières sont allumées et la roue tourne en criss!!!
Certains ont mangé et bu de la bière toute la journée. Rien de trop grave, car tout le monde dort sur place.  Perso, j'ai partagé des pork chops qui étaient frettes avec le Beu lui-même.  En effet, le même Beu des aventures glacées. Il était environ 21h30 lors du 
festin de Balthazar!!!!  Le Beu, ce soir-là, parlait en paraboles et le soir était bien entamé!
Le Beu, Éric, Justin et moi décidons de nous lancer la balle en pleine noirceur, seulement éclairés par la lumière de la lune et le spot d'un poteau fatigué!  C'est comme jouer à lancer des couteaux à un manchot! Ça va inévitablement mal finir, c'est inévitable.  Une balle m'a mordu un doigt, au final le résultat est un doigt foulé sur un corps rouge homard!!!!

Et, ce soir-là, les gars ont découvert que je ne lançais pas à 85 milles à l'heure... moé pis ma grande yeule, un classique!
C'est l'heure des guimauves sur le boutte d'une branche et d'un feu de joie haut comme ne devrait pas l'être un feu!  La pointe du feu touche presqu’au ciel de St-Côme, et certains garrochent du gaz à l'aide de verres en styromousse.  Le mot ridicule est un euphémisme.  Le chaos vient de rentrer dans place.  Il se propage à une vitesse vertigineuse.  Certains lancent du gaz à même la canisse directement dans le feu, ce qui fait une belle trainée de poudre... on se serait cru à un conventum de pyromanes.  Une fois le feu de joie bien joyeux, la foule a laissé le feu tranquille... par la suite, l'apocalypse revient à pas de tortue vers votre humble gribouilleur!
La suite est un classique parmi les classiques.  Moi, Patrick, celui qui est capable du meilleur comme du pire!  Et ce soir-là, j'allais donner dans le pire.
Il est environ 2h00 dans le matin. Presque tout le monde est encore debout. L’intemporel catcheur essaie encore de vider son frigidaire magique avec Justin l'ingénieur, qui lui non plus n'a pas trouvé le secret du frigidaire. C'est pas faute d'avoir essayé! 
Je suis fatigué, j'ai même eu le temps de dégriser pendant la soirée.  Je décide que je ne veux pas dormir dans la tente, qu'à la place, je veux retourner chez nous à St-Jérôme.
Ma blonde, elle, ne veut pas partir. Nous nous obstinons pendant au moins une grosse demi-heure.  Des genres de monologues chacun de notre bord!  J'aurais dû me taire et aller me coucher dans la fucking tente.  Le volume lève d'un brin et je décide de prendre le char de ma blonde et de partir.  Ma blonde, elle, va revenir avec Julie ou Catherine le lendemain!  Karine est contente de me voir quitter finalement, le ton a descendu, nous nous sommes entendus!   Un beau soap opera pour rien.  Une création de votre humble serviteur!
Je pars avec la Honda Civic en bermuda et en bedaine, car mon t-shirt me fait trop mal sur la peau.  Je sors du rang pour me retrouver sur la route principale.   Je roule et roule et roule... à un moment donné, une p'tite lumière au plafond  s'allume dans le un et demi vide qui me sert de cerveau! 
-(Moi)
Bout de criss, c'est ben long sortir de St-Côme!
Une demi-heure à rouler dans St-Côme, je suis passé quatre fois devant le même ostie de dépanneur.  J'étais pris dans un cercle vicieux et, à chaque fois, je repassais devant la tour infernale!!!  Je décide de retourner de bord, mais je ne me souviens plus du nom du rang d'Éric!!!  Je cherche, mais je ne sais pas ce que je cherche... vous auriez dû me voir sortir de mon char pour regarder le nom des rangs sur les pancartes, de toute beauté! 
Je tourne dans un rang que je crois être le bon. Rendu au boutte de ce maudit rang, je m'aperçois que ce n'est pas le bon.  Une autre p'tite lumière s'allume dans mon (un et demi) vide!  Je reviens sur mes pas, mais de reculons. Ce qui devait arriver arriva.  Les deux roues arrière de la Civic de ma blonde s’enfoncent dans le vide d'un fossé.  J'avance, mais rien n'avance.  Les roues ''spinnent'' à une vitesse digne de la vielle Ferrari de Gilles Villeneuve, mais rien ne bouge!  Je suis dans la marde comme on dit.
Il est 3h00 du matin, il fait noir comme dans le cul d'un ours.  Au bout des poteaux, il n'y a pas de lumière et il n’y a même pas de poteau.  Autour de moi, il y a des fossés de chaque côté, et ce, tout le long du chemin.  Il y a aussi beaucoup d'arbres, mais un arbre ça n’éclaire pas fort en pleine nuit.  Je suis dans le fin fond d'un rang en bedaine avec comme seul éclairage, un cellulaire.
J'essaie de m'éclairer avec le cellulaire, mais une veilleuse dans le néant ça fait pas grand différence avec le noir total.  Que j'aie les yeux ouverts ou fermés, ça ne fait aucune différence.  Je ne me souviens pas du numéro de téléphone chez Éric!  Bon moment pour avoir un blanc de mémoire!  Jerry Lewis était dans mon corps!  J'aurais pu remplacer Lewis et faire un film avec ce moment de vie en duo avec Dean Martin!  Burlesque, quand tu nous tiens.
Je m'ennuie de ma mère Madelaine, de ma grand-mère Rose-Alma, de mon arrière-grand-mère Kachina (une amérindienne pure laine) et même d’Ève, la mère de toutes les mères!
Je réussi à me rendre sur le bord de la route.  Je suis planté comme un imbécile heureux sur le bord du chemin, en bedaine. Ha oui, j'oubliais… je suis nus pieds, car j'ai oublié mes sandales sur le bord du feu de joie!  Je fais du pouce pour revenir chez Éric, mais je ne sais pas c'est où!!!!  Qui va embarquer un gars en bedaine su l’pouce à 3h du matin?
Un bon samaritain en manque de sensation forte m'embarque.  Qui l’eût cru? J'en suis moi-même étonné.  Je lui conte mon histoire et il est crampé. Il se tape littéralement les mains sur les cuisses, tout en s'étouffant.  Il me dit :
-(Le bon samaritain)
Juste pour ça, l'gros, j'te donne un lift.
On va l'trouver le chalet de ton chum, tu vas voir!
Ça t’tentes-tu d'fumer un gros batte avec moé? Question d'être ben relax quand tu vas arriver d'vant ta bonne femme!!!!
-(Moi en bedaine à coté d'un autre gars en bedaine)
Té ben smatte l'gros, mais j'veux pas creuser ma tombe plus creux!
J'étais surtout pas un tripeux de pot, mais ça, j'étais pas obligé de lui dire!
On retrouve le chemin...
-(Le bon samaritain)
M’a aller la voir moé ta blonde, pis j'vas y dire que té un criss de bon gars pis que c'est pas de ta faute!
-(Moi)
Merci vieux, té ben smatte, mais j'vas régler ça.
Je débarque du char et je vois tout le monde sur le bord du feu se r'virer...
À ce moment précis,  j'aurais changé de place avec une autruche si j'en avais été capable, pis j’me serais crissé la tête dans le sable.
J'explique le tout à ma blonde. Elle voit bien que je me sens très mal et elle n'est pas du genre à fesser sur un gars déjà à terre!  À la place, elle en rit et se moque de moi... je suis bon joueur et je prends le tout.
L'ancien chum de ma blonde, qui est parmi les invités, me regarde et me dit :
-(Quenouille)
Ouin... c'est ben maudit la glace noire en juillet!
Tout le monde sans exception rit de bon cœur. Elle était ben placée, mais moi, je ne ris pas, même si intérieurement je la trouve ben drôle... je ne voulais pas perdre la face devant l'ancien chum de ma blonde (ici, comportement de gars).
Je voudrais être partout sauf à St-Côme!
Le Beu se lève pis y sort des grosses chaînes de son pick-up. Avec ses grosses chaînes sur les épaules, il avait l'air d'un lutteur tout droit sorti des années 70.  Il ressemblait à Bruiser Brody!  Le Beu a joué au towing.
Le Beu, Quenouille pis moi on s'en va chercher le char. Pendant le trajet, le Beu veut se faire réconfortant...
-(Le Beu)
Tsé mon Pat, y a des affaires ben pire que ça dans vie!
Quoique ta blonde va l'avoir sur le cœur longtemps... Ouin t’é pas sorti du bois finalement!!!
Merci le Beu pour la tentative de réconfort, mais c'est probablement la pire tentative dans l'histoire de l'humanité!!!
Le Beu pis Quenouille ont sorti le char du fossé comme si de rien n'était!
Le lendemain matin, j'ai salué notre hôte pis je me suis poussé comme un voleur!  Et je n'ai pas revu les amis pour un boutte, j'étais tellement gêné.
La morale de l'histoire : ne jamais essayer de vider le frigidaire magique de l'intemporel catcheur et toujours rouler tranquillement les nuits d’été à St-Côme, car on ne sait jamais quand on va tomber sur de la glace noire.


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