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Les Bohémiens

Publié le 20 mars 2011 par Ckankonvaou

Les Bohémiens
Sorciers, bateleurs ou filous,
Reste immonde
D’un ancien monde ;
Sorciers, bateleurs ou filous,
Gais bohémiens, d’où venez-vous ?
D’où nous venons ? l’on n’en sait rien.
L’hirondelle
D’où nous vient-elle ?
D’où nous venons ? l’on n’en sait rien
Où nous irons ? le sait-on bien ?
Sans pays, sans prince et sans lois,
Notre vie
Doit faire envie ;
Sans pays, sans prince et sans lois,
L’homme est heureux un jour sur trois.
Tous indépendants nous naissons
Sans église
Qui nous baptise ;
Tous indépendants nous naissons
Au bruit du fifre et des chansons.
Nos premiers pas sont dégagés,
Dans ce monde
Où l’erreur abonde,
Nos premiers pas sont dégagés
Du vieux maillot des préjugés.
Au peuple, en butte à nos larcins,
Tout grimoire
En peut faire accroire ;
Au peuple, en butte à nos larcins
Il faut des sorciers et des saints.
Trouvons-nous Plutus en chemin.
Notre bande
Gaiement demande ;
Trouvons-nous Plutus en chemin,
En chantant nous tendons la main.
Pauvres oiseaux que Dieu bénit,
De la ville
Qu’on nous exile !
Pauvres oiseaux que Dieu bénit,
Au fond des bois prend notre nid.
A tâtons l’Amour, chaque nuit,
Nous attelle
Tous pêle-mêle ;
A tâtons l’Amour, chaque nuit,
Nous attelle au char qu’il conduitTon œil ne peut se détacher,
Philosophe
De mince étoffe,
Ton œil ne peut se détacher
Du vieux coq de ton vieux clocher.
Voir, c’est avoir. Allons courir !
Vie errante
Est chose enivrante.
Voir, c’est avoir. Allons courir !
Car tout voir, c’est tout conquérir.
Mais à l’homme on crie en tout lieu,
Qu’il s’agite
Ou croupisse au gîte,
Mais à l’homme on crie en tout lieu :
« Tu nais, bonjour ! Tu meurs, adieu ! »
Quand nous mourons, vieux ou bambin,
Homme ou femme,
A Dieu soit notre âme !
Quand nous mourons, vieux ou bambin,
On vend le corps au carabin.
Nous n’avons donc, exempts d’orgueil,
De lois vaines,
De lourdes chaînes,
Nous n’avons donc, exempts d’orgueil,
Ni berceau, ni toit, ni cercueil.
Quand nous mourons, vieux ou bambin,
Homme ou femme,
A Dieu soit notre âme !
Quand nous mourons, vieux ou bambin,
On vend le corps au carabin.
Nous n’avons donc, exempts d’orgueil,
De lois vaines,
De lourdes chaînes,
Nous n’avons donc, exempts d’orgueil,
Ni berceau, ni toit, ni cercueil
Mais, croyez-en notre gaieté,Noble ou prêtre,Valet ou maître,Mais croyez-en notre gaieté :Le bonheur, c’est la liberté
Oui, croyez-en notre gaieté,Noble ou prêtre,Valet ou maîtreOui, croyez-en notre gaieté :Le bonheur, c’est la liberté.
Pierre-Jean BERANGER1780-1857

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