Magazine Journal intime

L'envie d'avoir envie

Publié le 24 mars 2011 par Louloute01

bulles-savon-2107725c2a.jpg La vie est bien "faite" : maintenant que j'ai en partie réussi à calmer le jeu côté pro, c'est un autre aspect qui se rappelle à moi !
Il semble qu'il en soit parfois des gens comme des envies. Elles sont là, elle sont neuves, on s'investit pour elles et puis un jour elles partent, volontairement ou non.
J'ai toujours eu une conception très fidèle de mes relations avec les gens. Vous l'aurez compris d'ailleurs, j'ai même parfois un peu l'amour qui étouffe. Après, je ne le cache pas, avoir de nombreux amis et être fidèle à chacun d'entre eux, c'est assez compliqué, ça prend du temps, ça fait passer de nombreuses heures au téléphone et taper de nombreux mails. Et forcément il y a des ratés, des négligés, des après-qui-on-court-pendant-des-mois.
Je crois ne m'être réellement fâchée qu'avec une seule personne dans ma vie. En tout cas une seule que j'avais beaucoup aimée, car on ne se fâche jamais bien qu'avec les gens qu'on aime vraiment. Des années après, je ne sais toujours pas pourquoi, je ne sais toujours pas comment, je ne ressens ni haine ni colère. Cela m'a longtemps fait ressentir un grand gâchis, après tout ce temps je crois avoir enfin digérer.
Mais bon, ces derniers temps, j'observe un sentiment d'éloignement de la part de certaines personnes. Alors oui, la vie l'amour la mort le boulot et la famille toussa, bien entendu que le quotidien fait que nous nous éloignons des gens avec une facilité déconcertante. Tous n'ont pas la même valeur, la même profondeur. Mais là, ce sont des liens profonds qui se distendent, des liens auxquels j'ai tenté de m'accrocher, de retenir à la force du poignet.
Et puis me voilà, assise au bord du ravin, les mains vides, le truc est tombé. Il est là en bas, je ne le distingue plus vraiment.
Je suis plus surprise, que triste ou blessée. Je suis étonnée, un peu déstabilisée peut-être.
Comme je maitrise admirablement l'art de la culpabilité, j'ai commencé par me demander ce que j'avais bien pu faire et comment j'avais bien pu le faire, et pourquoi j'avais bien pu faire ça. Manque de dispo ? Sans doute, mais j'ai tenté de rattraper le coup et cela n'a pas suffit. Il y a autre chose.
Il y a des années, j'aurais harcelé ces gens, j'aurais fait le pied de grue devant leur domicile, leur travail, je me serais arrangée pour les croiser au supermarché, chez leur coiffeur, pour me faire inviter par leurs amis. J'aurai fini par me traîner à leurs pieds en demandant pourquoi, pourquoi me rejettes-tu, pourquoi m'abandonnes-tu ? Que t'ai-je fait ou plutôt que ne t'ai-je pas fait ?
J'ai compris à présent qu'il en était parfois des gens comme des envies.
Même des gens qu'on aime, des gens qui nous ont aimé et qui nous aiment sans doute encore.
L'envie se lasse, l'envie s'en va, l'envie disparaît.
Et j'envisage complètement de ne plus leur faire envie.

Je crois qu'on ne force jamais les gens à nous aimer, à nous appeler, à être proches de nous.


Mon Sage m'a dit : il y aura de nouvelles envies.

Je crois qu'elle a raison, comme toujours.
Alors je ne renie ni souvenirs ni sentiments, je chéris ce que nous avons vécu, et puis je me prépare, je me fais le cœur neuf pour les nouvelles envies.


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