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Libye – BHL, agent ou porte parole de la France ?

Publié le 29 mars 2011 par Menye Alain

Libye – BHL, agent ou porte parole de la France ?

Quand le gouvernement français envoie BHL aux 20h de France 2 pour justifier l’agression de la Libye…

Jeudi 24 mars 2011, du « sacré » BHL aux 20 Heures de France 2, pour justifier et faire avaler à l’opinion la puante pilule de la guerre inutile de Sarkozy en Libye et sa diplomatie de basse échelle version Jupé, un véritable signe des temps chaotiques où les intellectuels doivent être payés pour appuyer des mensonges et des projets de réélections d’hommes politiques.

Parce que notre cerveau est maintenant dangereusement acquis à la dure manipulation la plus perverse de ce nouvel ordre mondial malsain et invisible, nous en sommes arrivés à la plus grande régression intellectuelle qui frappe le 21eme siècle. Nous allons être davantage très misérables pour comprendre pourquoi nous ne serons pas heureux, pourquoi la vie va coûter de plus en plus chère, pourquoi nous aurons toujours peur de l’avenir.

Pour commencer, essayons de comprendre ce que les forces du mal nous cachent. Les crises populaires qui secouent le monde arabe, depuis les immolations de personnes en Tunisie et en Egypte à la grande agression de l’Etat libyen par les complices de Sarkozy, expriment autre chose que veulent nous faire avaler la majorité des médias occidentaux. Ces crises nous sont présentées comme l’expression du besoin populaire de « démocratie », ce nouveau mot à la mode qui cristallise toutes les revendications, est maintenant au service du projet le plus terrible au monde qu’est la survie définitive du capitalisme damné.

Nous l’avons dit, et nous nous répétons, nous avons abimé notre cerveau en l’habituant à la pensée unique car nous avons peur de voir autrement que tout le monde. Et nous nous faisons avoir ! Il est une vérité historique que toutes les grandes crises de ce capitalisme damné ont été résolues par des guerres. La crise économique actuelle qui a débuté en 2007, n’échappepas à la règle, même si, l’élection de Barack Obama et son attribution du prix Nobel de la paix, avaient semé un petit vent de désespoir dans les lobbies morbides de l’armement , mais aussi dans les salles de marchés financiers très habituées aux annonces de guerre de l’ancien président Georges Bush.

Cela peut paraître paradoxal et scandaleux, mais le capitalisme occidental ne va pas de pair avec la paix mondiale effective. Le capitalisme contemporain a besoin de mauvaises nouvelles pour fonctionner car il se nourrit de la violence des spéculations et de l’incertitude. Le principal carburant de ces spéculations est l’existence de conflits dans n’importe quelle zone du monde et à fortiori dans les pays regorgeant de richesses naturelles vitales pour la civilisation capitaliste. Tous les moyens sont bons pour créer de nouveaux conflits et exploiter la possibilité de la moindre rébellion dans un pays ennemi de l’idéologie capitaliste.

Ayant pendant longtemps stylisé un monde de liberté illusoire où la richesse serait accessibleà tout le monde , où en en réalité le processus de sélection exclusion du marché décide de ceux qui vont devenir heureux et ceux qui vont devoir plier sous les ordres des plus riches et plus puissants, la société à laquelle le capitalisme aboutit, est celle de la misère sociale et de lacompétition la plus sanglante aux richesses matérielles. Les peuples du monde l’ont compriset le capitalisme dans sa forme actuelle est condamné à mourir car il n’uniformise pas l’idéal de paix et l’équilibre des civilisations.

Aujourd’hui le capitalisme est en guerre pour sa propre survie. Après avoir triomphé sur les lois morales de l’église chrétienne au temps de la renaissance, il n’a pas connu d’autres oppositions redoutables depuis l’effondrement des nations soviétiques. Actuellement, l’adversaire à abattre est l’ISLAM. Le projet capitaliste est clair, « il faut abattre l’islam – le projet politique et social de l’islam est une menace pour la survie du capitalisme occidental ». Pour cerner une telle vérité, rien de plus simple. Il n’est point une ignorance que l’islam est anticapitaliste par essence. En pleine crise économique, le ministre français de l’économie, Mme Christine Lagarde chante les louanges des vertus de la finance islamique dépourvue de fonds spéculatifs et fondée sur la solidarité financière.

Mais cette finance islamique démunie de spéculations n’intéresse pas le capitalisme et lui représente la dernière cible à abattre. Pour cela la méthode consiste à infiltrer les pays « ennemis » à sympathiser avec les populations les plus en désaccord avec leurs gouvernants età créer une rébellion populaire avec comme revendication « la démocratie ». Bien entendu la « démocratie », un mot sacro-saint , d’ailleurs plus une illusion de l’esprit qu’une réalité économique et sociale dans les pays dits occidentaux, justifie la validation des rébellionsquand elles touchent des pays stratégiques car l’enjeu est la redéfinition de la carte géopolitique du monde. Dans cette entreprise d’agression directe des peuples libres non alignés, le capitalisme gagne et jouit d’un triple gain : la déstabilisation des pays arabes nourrit les spéculations très désirées sur le pétrole dans les salles de marchés ; l’enchérissement des prix mondiaux à causes des guerres gonfle leurs marges de bénéfice ; - enfin le changement de régime et de mentalité envisagé dans ces pays arabes est le véritable triomphe pour sa propre survie avec l’oubli définitif des lois islamiques sur la finance.

Soyons clairs, les tunisiens ou égyptiens ou même tous citoyens des pays arabes qui pensent naïvement qu’ils ont été les maîtres et acteurs principaux de leurs révolutions se trompent éternellement. Ils ont été manipulés ! Tous les soubresauts actuels du monde arabo –musulman sont faits pour atteindre un seul but l’IRAN. Les capitalistes ont commencé par l’IRAN et ont échoué. Mais ils ne renoncent pas pour autant. Faire effondrer méthodiquement etsuccessivement les régimes politiques de certains pays arabo-musulmans peu enclins à l’idéologie capitaliste, revient d’abord à redonner du courage aux iraniens afin qu’ils recommencent, et ensuite à alimenter les spéculations inflationnistes pour une relance économique par l’inflation mondiale forcée.

Après avoir prostitué et acheté le silence de l’Arabie saoudite, du Qatar et du Pakistan contre la prétendue garantie de sécurité militaire, un nouveau concept a été inventé, le terrorisme islamique, une notion purement capitaliste entretenue et nourrie par les capitalistes pour justifier tous les projets des capitalistes. Dans ce contexte, de guerre contre l’islam en tant que projet social anticapitaliste, il est dans l’intérêt du capitalisme de ne pas voir de nations non alignées musulmanes puissantes libres avec une dissuasion nucléaire. N’oublions pas que la Corée du Nord est aussi dans la ligne de mire des ennemis du capitalisme mais peut désormais se permettre de se faire respecter pendant encore très longtemps.

A l’instar de la Russie qui a solennellement qualifié l’agression de la Lybie de croisade du Moyen âge, le mot n’est pas anodin car nous sommes en présence d’une vraie croisade, une guerre contre un modèle religieux et socialement structurant (l’islam), la catéchisation de la« démocratie » ne justifie aucun soutien à la rébellion naissante dans une zone pétrolière, si ce n’est pour faire survivre ce diable de capitalisme. L’Iran et les autres pays arabes doivent être prêts à s’armer de tous les outils pour défendre leur identité. Pour que cela marche, il faudrait que les iraniens ne se laissent pas infiltrer. Des traitres, des antipatriotes, il y en aura comme cela existe partout.

MOMAR DIOP

Economiste hétérodoxe, Dijon

SENETOILE | http://senetoile.net


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