Le Mystère Pascal (Obispo)

Ne le dites pas, mais le gars qui 
n'assume pas, derrière son masque,
c'est lui.

Tous les goûts sont dans la nature, les égouts aussi parfois.
Parmi les défauts rédhibitoires que je reproche à la gente féminine, c'est cette fâcheuse tendance à aimer  les chansons de Pascal Obispo.
Pour le peu que j'en ai vu ou entendu, j'ai toujours eu l'impression que ce chanteur était la quintessence même de la médiocrité médiatisée. Il n'est malheureusement pas le seul, mais il se trouve qu'il s'est dressé à plusieurs reprises sur mon chemin alors que je tentais de nouer un dialogue avec une fille...
Je me suis dit : "Bon, c'est moi peut-être...Il gagne à être connu...Le connais-tu vraiment pour juger ? "
Afin de parfaire mon opinion, je me suis donc intéressé de plus prés à ses compositions.
J'ai entendu parfois certaines de ses chansons, et je sais que je serai incapable d'en écouter une.
En revanche, grâce à internet (et oui, malheureusement, il n'y a pas que du porno) j'ai pu en lire les paroles. Difficilement, mais j'ai pris sur moi.
Ne connaissant absolument pas sa discographie, j'ai pioché au hasard. 
Je ne vous en livrerai pas le résultat exhaustif, il a produit beaucoup trop et cela serait fastidieux. 
Il se trouve, qu'en janvier 2012, Pascal Obispo présentera une comédie musicale, au titre prémonitoire en cette année de fin du monde : "Adam & Eve, la seconde chance".
Afin de coller à son actualité, et tiré de son dernier album (Captain Samouraï Flower 2009), voici les paroles de "L'histoire" qui, comme son titre le laisse supposer, est une chanson au fort potentiel narratif.
Vous êtes prêt, on y va ?
Vous êtes sûrs ?
Vraiment ?
Ok.
Au premier jour il n'y avait rien
Quand arriva un big bang humain
L'un d'eux se mit à gratter la terre
Puis un autre à vouloir changer d'air
La première phrase me rappelle vaguement quelque chose, en tout cas le décor est planté. Il est minimaliste : il n'y en a pas. C'est sobre, reposant, efficace, pas de laborieuse description. Pas un atome, ni d'espace, pas de code de la route, ni de poster de Robert Pattinson. Rien. J'aime bien.Mais très vite, ça se gate.J'avoue que mes connaissances en cosmologie sont assez basiques. Je ne saurai vous expliquer exactement ce qu'est un "big bang humain". Par déduction, je suppose qu'il s'agit deux ou plusieurs humains (sortant de nul part), qui se cognent très fort, ou qui explosent ensembles.
Je pencherais plutôt pour un violent choc frontal : au moins deux humains sont encore vivants, l'un se retrouvant peut-être à terre à ramper difficilement pour s'éloigner, tandis que l'autre, plus alerte, s'en va sans demander son reste.
Il n'y aura visiblement aucun constat suite à cet accident. Puisqu'il n'y avait pas de code de la route, cela semble assez logique.
Refrain
Si on refaisait l'histoire
Si on revoyait nos vies
Rev'nir au point de départ
Zéro jusqu'ici
Si on reprenait l'histoire
Tout ce qu'on a fait depuis
Savoir s'il n'est pas trop tard
Hello, c'est parti


Le refrain confirme que ce début d'histoire est tout de même un peu confus, et qu'il serait peut-être judicieux de le refaire.
Pascal Obispo prouve qu'il est un artiste exigeant, ne s'accordant aucune concession, allant jusqu'à se noter "zéro jusqu'ici", ce qui est un peu dur car l'accident avec délit de fuite de la première scène donnait une intensité dramatique propre à tenir son auditoire en haleine.Je ne pense pas qu'il soit trop tard (nous n'en sommes qu'au début de cette histoire, après tout), tout reprendre est un peu ballot à mon sens.
Après s'être fortement remis en question, il semble avoir pris une décision, il en profite pour nous saluer enfin, il était temps, Hello, et là, c'est parti, il y va.
Un troisième fit tomber l'eau du ciel
Puis un autre alluma le soleil
L'un d'eux planta un décor autour
Les hommes devaient apporter l'amour


Refrain


Pascal a finalement décidé de continuer l'histoire, en rajoutant même de nouveaux personnages, certains un peu maladroits certes, d'autres carrément bricoleurs.
On est encore loin du péplum hollywoodien, mais il est grand temps, en tout cas, de fournir un décor à tout ce petit monde...
Malheureusement, par soucis budgétaire vraisemblablement (c'est le propre des grands artistes d'aujourd'hui d'être un peu fauchés, heureusement grâce à Hadopi ce ne sera bientôt plus le cas), il n'a pas été jugé nécessaire de s’adjoindre les services d'un conseiller technique. Celui-ci n'aurait pas manqué de faire remarquer qu'il est extrêmement dangereux de planter un décor à proximité d'une source de chaleur, ne serait-ce que le soleil.
Je conseillerais aux hommes d'apporter de l'eau fraîche plutôt que l'amour.
Heureusement la chanson s'achève au bout de deux couplets, car on sent poindre le drame de l'accident domestique majeur.
Avec l'accident du premier couplet, on tomberait vite dans la redondance, voir dans le comique de répétition, ce qui n'est pas l'effet recherché par l'artiste. Tout du moins, je ne crois pas.
Pour apprécier pleinement une oeuvre il est nécessaire parfois de prendre un peu recul, sans toutefois tomber dans le vide, et de la replacer dans son contexte, si je puis dire.
Il faut savoir que Pascal est un prénom d’origine latine et religieuse et signifie « celui qui est né à Pâques » ou qui se rapporte à Pâques, [...] tel le "mystère pascal". (source Wikipedia)Ceci expliquant peut-être cela.
Est-ce à dire que cette histoire se rapporterait à la création du monde ? Dieu merci, les paroles sont suffisamment incompréhensibles pour que l'auteur ne soit pas déclaré hérétique ou condamné pour révisionnisme.
Je suis néanmoins inquiet quant au remake de l'histoire d'Adam et Eve...