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Mediapart – Slate – Rue89 dévoilent quelques Chiffres

Publié le 04 avril 2011 par Hugues-André Serres

Médiapart – Slate – Rue89 dévoilent quelques Chiffres

Les trois médias 100% internet ont présenté leurs résultats jeudi. Aucun n’était encore rentable en 2010 mais tous se disent capables d’y parvenir à court terme avec des modèles différents. Curieuse coïncidence dans le petit monde de l’info en ligne. Médiapart fête ses trois ans. Slate.fr souffle sa deuxième bougie. Et les deux sites ont choisi d’organiser leur conférence de presse d’anniversaire le même jour. Un pur hasard? Difficile à croire. Edwy Plenel, le patron de Mediapart, et Jean-Marie Colombani, le président de Slate, qui ont longtemps fait tandem à la tête du Monde, sont aujourd’hui rivaux. Tous deux se sont convertis au journalisme sur le web avec la volonté affichée d’y promouvoir une voix (voie?) originale. Mais leurs projets éditoriaux et leurs modèles économiques sont différents, voire opposés. L’occasion de faire un bilan comparatif de ces deux pure players de l’info en y ajoutant Rue 89. Lequel a profité de l’occasion pour dévoiler, lui aussi le même jour, quelques chiffres. Voici ce que l’on peut en retenir.

Mediapart – Slate – Rue89 dévoilent quelques Chiffres

Rue89

Lancé en 2007, le jour de l’élection de Nicolas Sarkozy, Rue89 est le plus ancien des trois pure players. Le plus visité aussi. Il propose une information adaptée au web, participative, multimédia avec un ton engagé et des titres incitatifs.

Totalement gratuit, le site se finance par la publicité (62% du CA en 2010), la formation au journalisme web (18%) et la création de sites web (7%). Il a aussi lancé un mensuel qui a réalisé un chiffre d’affaires de 400 000 euros en 2010. « Nous espérons être à l’équilibre en 2011, indique Laurent Mauriac, l’un des fondateurs. Cela dépendra des investissements que nous lancerons en vue de la campagne présidentielle. » Un site rénové, une application iPad et un renforcement sur les mobiles sont d’ailleurs prévus.

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Mediapart

« Un site d’infos sans publicité est possible » proclame Edwy Plenel. La preuve, Mediapart ne perdrait plus d’argent depuis septembre 2010. Et le site promet d’être rentable sur l’ensemble de l’année en cours. Mediapart s’est engagé depuis le départ dans un projet 100% payant (l’abonnement est de 9€ euros par mois). Le site a vu le nombre de ses abonnés passer de 25 000 en juin à près de 50 000 aujourd’hui sous l’effet des scoops dans les affaires Karachi et Bettencourt.

Edwy Plenel revendique l’indépendance de l’information : « un journal dont le financement dépend totalement des recettes publicitaires ne peut prétendre, économiquement, rester durablement indépendant » pouvait-on lire dans la déclaration d’intention du site en décembre 2007. Et son capital est détenu majoritairement par les fondateurs (33%), les Amis de Mediapart (19%), et la Société des Salariés (0,7%). « On n’est pas dépendant des vendeurs d’armes » affirme ainsi Edwy Plenel.

Mediapart donne la priorité à l’enquête et ambitionne de produire une  » information de référence ». Il vient de lancer un site inspiré de Wikileaks, Frenchleaks., invitant les citoyens à transmettre des documents qui, après validation et enquête des journalistes de la rédaction, seront mis à la disposition du public. Le site a également des ambitions à l’international. Il propose depuis peu une version anglaise de certains sujets traités par Médiapart.

Slate

« Le modèle payant d’entrée de jeu, je n’y ai jamais cru, je l’ai toujours combattu », affirmait Jean-Marie Colombani au moment du lancement de Slate. D’entrée, l’opposition avec Mediapart est posée. Slate.fr fonctionne selon le modèle de son cousin américain Slate.com, « un pure player qui a réussi » indique Eric Boucher, l’un des 5 cofondateurs. Le site offre un contenu « magazine », avec des articles de fond et d’analyse. La rédaction, qui ne compte que 5 journalistes, fait appel à 150 contributeurs rémunérés en moyenne 150 euros par chronique. Ces piges, droits d’auteurs et autres honoraires constituent d’ailleurs le premier poste de dépenses du site.

« Nous ne sommes pas un site d’actualité en continu, nous sommes un site qui suit l’actualité » précise Jean-Marie Colombani, président de Slate.fr, affirmant vouloir « bousculer des choses lues 20 fois ». Ce choix éditorial vise à « à capter un public informé et exigeant », selon Eric Leser, un autre cofondateur. Un lectorat qui « intéresse les annonceurs haut de gamme, groupes de luxe et banques par exemple » poursuit-il. De fait, les revenus de Slate proviennent pour les deux tiers de la publicité, le reste venant de la vente de contenus à des clients comme Orange, Pôle emploi ou la SNCF. Les journalistes, qui rédigent ces contenus payés gardent « une totale liberté éditoriale », tient d’ailleurs à affirmer, Eric Leser.

Slate vient enfin de lancer SlateAfrique, centré sur l’Afrique francophone. Dans le cadre de la présidentielle 2012, il a aussi ouvert Wikipol, un espace communautaire dédié à la connaissance du personnel politique. SourcesUn Grand Merci à Christophe pour avoir fait suivre

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