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Jour 55

Publié le 07 avril 2011 par Miimii
Jour 55

Grâce à "Femmes de Tunisie", je relis mes premiers jours, j’en suis au 8 et je viens de réaliser que j’ai été odieuse avec D. Je l’ai manipulé et mal traité, en plus de l’avoir largué pour des « ex-propos » (les propos de son ex sur ses défauts... ).

En réalité, j’ai été prise de panique à l’idée que ce ne soit pas une personne de confiance et qui plus est, dans la vie de show biz qu’il mène. L’enjeu était trop gros : mes sentiments. Je ne les offre pas sur un plateau, et je ne donne pas mon cœur en pâture, je n’en ai qu’un, et même si de l’extérieur il a l’air solide... et en réalité, il est fait en pâte d’amande, facile à écrabouiller. J’ai peur de ce qu’il pourrait en faire.

Je n’ai pas confiance en l’avenir, et en les autres. Je ne suis pas pessimiste, je suis défaitiste... c’est pire encore. Et c’est comme ça depuis que je suis venue au monde.

Je ne prends en compte que « moi » et « aujourd’hui » dans mes équations, dans lesquelles je tente de minimiser le nombre d’inconnues. D’ailleurs, je rejette tout ce qui peut être résidus ou epsilon...

Je me fiche de ce qui peut m’arriver demain, d’ailleurs peut être que je vais mourir demain. Je me fiche de ce qui restera après moi... par contre, si je fais aujourd’hui pour l’avenir, qu’adviendra-t-il de mes acquis ? Relégués, refourgués à autrui ? Mais qui ?

L’argent je m’en fous, d’ailleurs, je ne fais pas d’épargne et ne me prive de rien. J’ai bien un petit pécule dans la boîte « Au cas où... ». Mais je n’avais pas de place sur l’étiquette et je trouvais ça un peu morbide d’écrire la suite « ... la mort ne serait pas au rendez vous. »

Bientôt 28 ans, je commence à voir mes premiers cheveux blancs... et ça ne me fait pas plus peur qu’une première ride qui est apparue à 22 ans et qui s’est creusée depuis en ramenant ses copines. Je ne passe pas des heures à me reluquer devant la glace, parce que ça m'insupporte, je n’y vois que mes défauts, et ceci me pousse soit à vomir ma vie, ou mon déjeuner et de remonter illico sur mon tapis de course. Mes rides les plus marquées sont celles des sourires forcés, ma vie est faite de sourires préfabriqués, dont le seul but est d’obtenir une contrepartie quelconque.

Je ne suis jamais seule et pourtant si seule... Entre les sms, les notifications facebook, les bbm et les alertes whats’app... Je ne sais pas où donner de la tête, surtout qu’il me faut quelques secondes pour endosser mon masque social avant de répondre. Mes réponses sont comme mes sourires, complètement préfabriquées. J’ai l’impression de vivre sans arrêt dans une conf call, en réalité je n’ai pas de vie où je suis moi-même.

En y réfléchissant, et en relisant ce passé que je m’étais forcée à oublier, je me suis revue à la période où j’étais avec D. Une histoire venue de nulle part, et qui m’a mené dans tous les coins de ce monde si beau et si simple quand tu as de l’amour dans le cœur. J’étais bien, légère, simple et simplement moi-même, tant que je ne pensais pas à demain, à une éventuelle relation, à un éventuel « nous » après les autres, celles avec qui il était avant moi. Un mec qui veut m’avoir dans sa vie, doit-il effacer son passé ? Ou me rendre des comptes ?

Non, c’est un homme qui doit être à moi, au point d’occulter tout ce qu’il a vécu. OUBLIER son passé, tout comme je l’ai fait, laissé mon fardeau, pour retrouver, avec lui ma joie de vivre, et d’aimer.

Pour que je l’aime, il faut qu’il me fasse oublier qui il a été et ce que j’ai vécu, la routine qui m’enterre dans une réalité où je ne suis pas moi-même. Mimi ou l’amour au conditionnel ? ... Personne n’a dit que c’était facile ! Ni que je n'étais pas prétentieuse, gâtée pourrie ou même complètement impossible à combler ?

D. méritait-il une seconde chance ? Mon cœur me dit « oui » parce qu’il est fatigué de ce régime draconien que je lui impose depuis ces derniers mois. Il va en être malade et me transformer en cardiaque de l’amour. Pas de liberté d’expression... et tout le monde sait qu’on ne peut le tolérer indéfiniment.

En 28 ans, après A., qui a donné des ailes à mon cœur et qui a fini par les lui couper en me torturant violemment, jusqu’à ce que j’ ai envie de me l'arracher moi-même, ce cœur pour arrêter de souffrir. Depuis, le seul qui a fait gargouiller mon muscle le plus précieux est bien D.

Mais après le message de Paris , suis-je prête à prendre le risque : Mon corps meurtri de cicatrices de troubles psychosomatiques : Insomnies, névrodermites, crises d’angoisses... Me tire la sonnette d’alarme, il est prêt à lâcher du lest, en s’assurant qu'il n'y ai pas de revers meurtrier.

Mais aussi loin que mes souvenirs me transportent, quand j’étais avec D., j’étais bien, mais aussi rarement dans mon pays, toujours en vacances, très emballée par la nouveauté d’une relation en train de germer et dans laquelle toute routine est complètement proscrite. Lequel de ces facteurs a-t-il pu être l’instigateur de mon bonheur éphémère.

Après une réflexion, dans laquelle par élimination, j’ai barré les concepts un à un, je me rends compte que sa présence dans ma vie m’enchantait, et m’a fait dire « je t’aime » très haut dans le ciel.

Oui, D. et surtout Moi, méritons une seconde chance d’accéder au bonheur, chacun pour soi, et tous les deux ensembles.

Il y a quelques jours, j’ai donc décidé de le rappeler. Il ne fallait pas que ce soit un appel pour dire, « oui, j’accepte d’écouter ce que tu as à me dire », il fallait que je trouve comme à mon habitude « l’originalité de l’action ». Je lui propose alors de nous faire un week end « free technology ». Nous deux, la mer et aucun moyen de communication. Pas de téléphone et pas d’internet mobile, pas de wifi, ni de clé 3g. Une escapade vierge de toute connexion... que des mots et de la parole brute. Nous aurions largement le temps de tout se dire, tout ce qui pourrait nous remettre au point zéro dans notre quête commune du bonheur, avec sérénité.

Pour moi, c’est l’heure de la remise en question, alors pourquoi ne pas le faire à deux ? Le besoin de faire le ménage dans ma vie, et dans mes relations devient pressant... pourquoi ne pas en convenir à deux ? Pourquoi ne pas se donner la possibilité de revisiter notre quotidien, en comptant pour deux ? Partager, se décharger, reléguer... peut être que tous ces gens qui vivent en couple ne sont pas si cons finalement.

Moi qui ai tjrs pensé que compter pour deux était un frein à mon ambition, voilà des années que je fonce dans le tas sans en retirer la moindre satisfaction personnelle mais seulement sociale, ce qui de nos jours m’horripile et m’éloigne chaque jour un peu plus de moi-même. Je ne veux plus être Mimi qui réussi mais Mimi qui rayonne.

Il est temps de revoir tes leçons de conjugaison ma grande.


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