Magazine Humeur

Des pieds humains, encore chaussés, dans la nappe de déchets ...

Publié le 09 avril 2011 par Jcr3

*Franchement j'aurai pu faire plus soft pour le titre, genre "Après le nuage radioactif, la marée de détritus" mais je vais faire de l'audience là...

japon maison

Passez une grande ville au mixer avec un peu d'eau, c'est ce que vous obtenez ! Raconte l'océanographe américain de Seattle, Curtis Ebbesmeyer.

Plus de 200 000 habitations ont été emportées par les vagues énormes qui ont suivi le tremblement de terre, le littoral a été littéralement nettoyé à grandes eaux. Un vaste champ de débris résultant du tsunami, dérive depuis au large des côtes japonaises.

Des témoins y ont distingué des voitures, des semi-remorques, des bateaux chavirés, les vues aériennes montrent d'énormes quantités de débris de bois, de pneus, de tout ce que le monde moderne fournit et qu'on peut trouver, en général, autour de chez soi, dans son quartier.

Regardez autour de vous.

japon champ débris1

 

japon champ débris2

Des maisons entières émergent de cette soupe monstrueuse, dérivant au large, et se dirigeant inexorablement vers les côtes américaines, le long des courants du Pacifique Nord, comme le montre la projection ci-dessus.

Les membres 7e flotte Américaine qui ont repéré l'immense nappe, n'ont jamais rien vu de tel et mettent en garde quand à la menace que cela fait peser sur le trafic maritime : Il est très difficile de passer à travers, certains débris peuvent être très dangereux pour les navires. Cela ne sert à rien d'essayer de se frayer un passage pour y ajouter les débris de son propre bateau.

japon champ débris phot1
japon champ débris phot2

 Curtis Ebbesmeyer s'attend aussi à des découvertes autrement plus macabres :

Des pieds humains, encore chaussés vont s'échouer sur la côte Ouest des Etats-Unis dans les trois ans à venir ! Plusieurs milliers de corps ont été emportés par la mer suite à la catastrophe. Alors que la plupart des membres se décomposent dans l'eau, les pieds enfermés dans les chaussures vont flotter.

Je m'attends au pire ! Prévient-il. Les éléments les plus gros, qui surnagent, poussés par le vent, pourraient apparaître d'ici un an, les autres débris atteindront la cote en deux ou trois ans, assure Ebbesmeyer, qui compte sur un réseau de ratisseurs du littoral pour suivre le cheminement des débris.

La nappe va atteindre la côte et s'en retourner vers l'Asie, circulant lentement dans le grand tourbillon du Pacifique Nord, et la boucle sera bouclée en environ six ans, ajoutant des ordures à celles du Great garbage Pacific Patch, bien connu des lecteurs de Topinambours et Billevesées (Voir [ici], [là] et [là]).

Ebbesmeyer s'inquiète surtout au sujet des tortues de mer dont les routes de migration contournent en général le siphon mais qui devront maintenant faire face à cette nappe toxique et dangereuse sur leur parcours.

« Certains de ces débris pourraient être radioactifs à la suite de la dévastation des centrales de Fukushima », confie le directeur de l'Université Americaine de Radiologie, « mais le niveau de radiation au moment où ces débris atteindront la côte sera minime. Seule une infime partie, atteindra le rivage. »

Mail Online (ang)


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog

Magazine