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La fin enfin ?

Publié le 03 mai 2011 par Insideamerica

La fin enfin ?On a eu sa peau. Bin Laden est mort. Enfin. La nouvelle a sans doute déjà fait cent fois le tour du monde au moment où j’écris ces lignes. Mais ici plus qu’ailleurs, il faut qu’on se le répète. Encore et encore.

Ça fait dix ans qu’on se retient. Dix ans qu’on ravale les larmes pleurées à New York, qu’on doute de la prévalence du bien sur le mal, qu’on soutient les boys revenus brisés par deux, trois ou dix tournées infructueuses en Afghanistan, qu’on porte le drapeau dans sa poche, qu’on maintient opérationnelle une armée capable de conduire deux guerres, qu’on supporte les sarcasmes du monde qui nous regarde bombarder des grottes vides,  qu’on cède sans broncher à plus de sécurité, plus de peur, plus de nationalisme, tout en se résignant à la défaite lasse…

Alors hier soir on a fêté. On a crié sur Pennsylvania Avenue, on a hurlé à L.A, et partout, comme dans la toute petite ville de Penn State sur la photo, on a rempli les rues d’une fierté à la mesure de la fureur trop longtemps contenue.

Dans une guerre aveugle, sans ennemi visible, sans frontière à libérer, seule la mort d’un chef peut marquer la victoire. Osama Bin Laden, aussi hors de propos soit-il devenu, était ce chef. L’esprit malade à l’origine de l’effondrement de deux tours et qui, petit à petit depuis 10 ans, a changé l’Amérique en profondeur. Elle y a perdu un peu de sa joie de vivre, et beaucoup de son ouverture. Elle s’est fermée sur elle même, lentement, mais sûrement. Elle ne fait plus confiance à personne, ni même à ses dirigeants et à elle même. Elle a perdu son caractère de gagnant, résignée à défendre plutôt qu’à conquérir. A préserver, plutôt qu’à investir.

Bien sûr, personne ne croit que la mort d’un homme peut arrêter la guerre. Le terrorisme est un cancer dont il faut tuer chaque cellule. Les étendards et les hourras ne sont pas naïfs. Mais je les crois sincères dans leur volonté d’en finir. En finir enfin avec l’anti-américanisme, avec la haine des uns et la peur des autres, et tourner la page. Si seulement !


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