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Boucler la boucle à Bangkok

Publié le 05 décembre 2010 par Laboiteavoyage @laboiteavoyage

Après une dernière journée bien pluvieuse passée à glandouiller au losmen Danakan, nous quittons Derawan en milieu d’après-midi, le cœur un peu lourd. Je n’aime pas les au revoir, encore moins les adieux, et en plus, c’est la fin du voyage. Dans quelques jours nous serons de retour dans la grisaille et le froid parisiens. De quoi déprimer sérieusement….

Triste départ un jour de pluie, Rida-ah et Aris nous regardent nous éloigner (Derawan, Kalimantan Est, Indonésie)

De Derawan à Bangkok

Depuis Derawan nous refaisons le trajet dans l’autre sens. Vingt minutes de speedboat pour atteindre Tanjung Batu. Puis nous prenons la route en kijang vers Berau.

Sur le speedboat en quittant Derawan (Kalimantan Est, Indonésie)

Lorsque le chauffeur commence à trafiquer l’autoradio, petite frayeur : va-t-il opter pour la grosse techno indonésienne ou les slows langoureux à la Céline Dion locale ? Et finalement qu’est-ce qui est le pire ? Je ne sais pas, mais nous sommes agréablement surpris lorsqu’il lance une compilation de vieux tubes anglo-saxons. Même si ce sont des slows, c’est mille fois mieux que la soupe qu’on s’attendait à entendre. Parmi les chansons : « Say you, say me » de Lionel Richie, … et la triste « Rain and Tears » de Demis Russos, qui tombe à point nommé. Petit instant de nostalgie à l’arrière du kijang : des souvenirs de gamines qui reviennent de l’époque où on écoutait ça sur cassette, et les souvenirs tout frais de notre séjour à Derawan. Pluie et larme, c’est exactement le résumé de cette journée.

Nous passons la nuit à Berau dans un hôtel dont j’ai oublié le nom et dînons sur le marché de nuit, qui donne tout de suite une ambiance animée à la ville.

Dans un warung (petit resto de rue) à Berau (Kalimantan Est, Indonésie)

Le lendemain décollage pour Balikpapan puis Surabaya (Java), où nous passerons également une nuit, dans notre super hôtel Narita. Oui, on avait tellement aimé notre chambre VIP à l’aller, qu’on a décidé de se refaire ce petit plaisir au retour.

On n’avait pas vraiment réalisé ça vue la température extérieure, mais nous sommes déjà au mois de décembre. Du coup, à l’hôtel Narita, il y a un gros sapin de Noël à la réception, et des chants de Noël agaçants diffusés en boucle toute la journée. Le choc ! Voir un sapin de Noël ici, et puis voir un sapin de Noël tout court. On a tellement du mal à réaliser que c’est l’hiver ! L’ambiance nous semble anachronique.
Nous passons la journée au bar de l’hôtel : dehors il pleut, et on n’a pas vraiment envie de partir en vadrouille. A la place, nous noyons notre chagrin dans la bière Bintang : au moins à Java, il y en a partout, et elle ne coûte pas cher, même dans un hôtel un peu classe. Le soir, petit dîner dans un warung du coin, et grosse saucée en rentrant à l’hôtel.

Avec Guillaume dans un petit bouiboui à Surabaya (Java, Indonésie)

Ah les pluies tropicales ! Ça arrive très vite, très fort, ça vous trempe jusqu’aux os en trois minutes, et ça demande une certaine maîtrise de la course en tongs !

Trempés après 5 minutes de course sous la pluie (Surabaya, Java, Indonésie)

Bangkok entre amis

Allez, un dernier saut de puce de 3h45 pour rallier Bangkok : ça sent de plus en plus la fin…
Mais on a encore un dernier plaisir à s’accorder : deux soirées et une journée dans notre ville préférée d’Asie du sud-est, où nous retrouvons évidemment Éric, Aki et Mimimou, mais aussi nos amis bretons Marie, Roland, et leurs deux filles Léonie et Jade, qui sont arrivés de France avant-hier. C’est leur premier voyage en Asie, ils sont excités comme des puces. Ils nous racontent qu’ils se sentent déjà bien ici, après seulement deux jours, que tout le monde est gentil avec eux, serviable, accueillant, souriant. Que la vie est zen, que l’ambiance est extraordinairement paisible. Ils se sentent complètement à l’aise, et admettent que le fait de voyager avec deux enfants facilite peut-être le contact.

Dernier resto avec tout le monde (Bangkok, Thaïlande)

C’est vrai, mais il n’y a pas que ça. J’ai l’impression de m’entendre la première fois que j’ai mis les pieds en Asie il y a maintenant presque cinq ans. Leur discours, c’est celui que j’avais, leurs sensations, ce sont les miennes aussi. Et je suis contente de voir qu’ils sont eux aussi sous le charme. C’est vrai que j’ai tendance à dire que l’Indonésie est plus accueillante que la Thaïlande, car moins touristique, que les gens y sont plus souriants et les rapports plus authentiques. Mais je ne peux pas nier que le Thaï est quand même 10 000 fois plus aimable que le parisien moyen, ou que le Français en général. Alors forcément quand on arrive ici, et qu’on se prend toute cette énergie positive, ça surprend, ça fait du bien, et on en veut encore. Et cinq ans après, c’est toujours vrai.

Petites soirées entre amis, passage obligé au Week-end market : Jean-François n’a pas assez des 30 t-shirts qu’il a achetés à l’aller et laissés chez Éric ! Il est accroc, c’est hallucinant ! Enfin c’est vrai qu’on y va aussi pour que Guillaume puisse lui aussi faire le plein de t-shirts (même addiction que Jean-François), et que les bretons se fassent une garde-robe pas chère : ils sont venus avec presque rien dans leurs sacs.

Retour à Bangkok, déjeuner au week-end market avec nos amis bretons (Rol, Marie, Léonie et Jade) (Thaïlande)

Encore de beaux moments pour boucler ce voyage. Et comme d’habitude, je regrette de ne pas être revenue plus tôt à Bangkok. Chaque fois je vais la même erreur, on ne prévoit qu’une journée sur place au retour, et chaque fois je trouve que c’est trop court. Mais revenir plus tôt aurait écourté notre séjour à Kalimantan, et ça, c’était aussi un crève-cœur. Il faut bien choisir…

Alors voilà, une bonne dose d’amitié à l’autre bout du monde, quelques gouttes de cette chaleur qui va nous manquer, derniers instants sans chaussettes, le tout saupoudré d’un dernier massage pour la route : notre voyage s’achève, et j’ai la gorge nouée. Surtout que cette année, nous laissons Guillaume poursuivre le voyage pendant une dizaine de jours avec Marie et Roland, qui eux sont là pour un mois. C’est encore plus dur de partir quand les autres restent.

Enfin je crois qu’avec ou sans ça, il m’est toujours difficile de rentrer au bercail, de quitter cette région dans laquelle je me sens si bien. Je sais qu’il faut rentrer pour pouvoir revenir, je sais aussi que mon envie de vivre ici n’est peut-être pas objectivement réfléchie (on ne vit pas ici de la même façon qu’on y voyage), mais mon attachement pour cette partie du monde est réel, profond, et la quitter me chamboule à chaque fois.

Dur dur le retour (Bangkok, Thaïlande)

La seule chose qui me tient : l’envie d’y retourner, la perspective du prochain voyage, le désir de revenir sur mes pas, et de découvrir de nouveaux horizons…

⊕ Infos pratiques

Speedboat Derawan -> Tanjung Batu : 20 mn.
Kijang Tanjung Batu -> Berau : 2h, 550 000 Rp (traversée en speedboat incluse).
Vol Berau -> Balikpapan : 40 minutes, 550 000 Rp / personne avec Sriwijaya Air.
Vol Balikpapan -> Surabaya (Java) : 1h30, 315 300 Rp / personne (25€) avec Lion Air.
Hôtel Narita (Surabaya) : chambre VIP, 539 000 Rp.
Vol Surabaya (Java) -> Bangkok : 3h45, 1 150 000 Rp / personne (82€), taxes et bagages inclus, avec Air Asia.


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