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L'actualité des droits humains et de leurs violations

Publié le 11 mai 2011 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Amnesty International a confirmé dimanche 8 mai les allégations selon lesquelles des mines antichars ont été utilisées dans le port de Misratah par les forces loyales au colonel Kadhafi, tandis que les attaques menées sans discrimination contre cette ville libyenne se poursuivent.
Lors de la dernière offensive en date aux alentours du port, plusieurs réservoirs de carburant ont pris feu, ce qui prive la ville du combustible indispensable aux générateurs fournissant de l'électricité aux hôpitaux et à d'autres infrastructures essentielles.

"Le recours à des mines antichars contre le port de Misratah prouve une nouvelle fois la détermination du régime libyen à couper encore plus les habitants de cette ville du monde extérieur et de les priver de l'aide humanitaire dont ils ont désespérément besoin", a déclaré Donatella Rovera, conseillère spéciale d'Amnesty International.
D'après des informations qu'Amnesty International est en mesure de confirmer, ces mines sont dispersées par des roquettes de 122 mm de fabrication chinoise, qui explosent en vol, déployant chacune huit mines antichars (type 84 modèle A) sur une vaste surface.
Chaque mine est équipée d'un parachute censé activer l'armement du dispositif et contrôler sa descente jusqu'au sol. Les roquettes, qui ont une portée de plusieurs kilomètres, sont tirées par des lance-roquettes multiples, qui contiennent 24 roquettes.

"Ce type d'offensive est une menace constante pour les civils. Ces roquettes ne peuvent pas être orientées vers des cibles spécifiques, et leur charge de mines est dispersée sur une surface étendue. Les mines elles-mêmes ne peuvent pas faire de distinction entre véhicules civils et militaires",
a ajouté Donatella Rovera.

"Il est possible que les attaques lancées par les forces loyales au colonel Kadhafi contre des zones civiles et résidentielles de Misratah constituent des crimes de guerre", a déclaré Amnesty International vendredi 6 mai dans son nouveau rapport sur la situation affligeante des habitants de cette ville assiégée. Ce document, intitulé Misratah: Under Siege and Under Fire, accuse les forces du colonel Kadhafi d'avoir exécuté des civils de manière extrajudiciaire en lançant contre eux des attaques aveugles au moyen, notamment, de l'utilisation de pièces d'artillerie lourde, de roquettes et de bombes à sous-munitions dans des zones civiles et de tireurs embusqués sommés de faire feu sur les résidents. Il fait également état d'informations indiquant que les autorités ont systématiquement ouvert le feu sur les manifestants pacifiques et fait subir des disparitions forcées à des individus perçus comme des opposants, ce qui pourrait s'apparenter à des crimes contre l'humanité.
"L'ampleur des attaques incessantes que l'on voit les forces de Mouammar Kadhafi mener depuis plus de deux mois contre les résidents de Misratah afin de les intimider est véritablement effrayante", a déclaré Donatella Rovera. "La force employée démontre un mépris total pour la vie de ces personnes ordinaires et est en violation flagrante du droit international humanitaire."

Amnesty International a exhorté Tripoli à mettre immédiatement fin aux attaques menées sans discrimination et aux attaques directes visant des civils ou des biens à caractère civil. Amnesty International France, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Human Rights Watch, la Ligue française des droits de l’Homme (LDH) et la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) s’indignent de la présence du ministre français chargé de la coopération, Henri de Raincourt, aux côtés d'Omar el Béchir à l'investiture du président djiboutien le 8 mai dernier.
"La France, dont la présence et l’influence à Djibouti sont considérables, aurait dû appeler les autorités djiboutiennes à respecter leur engagement auprès de la CPI. Elle aurait dû s’opposer publiquement à la venue d’Omar El-Béchir et appeler les autorités de Djibouti à arrêter le président soudanais sur leur territoire" souligne Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Omar El-Béchir fait l’objet de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Darfour. Dijbouti et la France, tous deux Etats parties au Statut de Rome qui régit la CPI, ont pour obligation l'exécution de ces mandats d'arrêt.

"L’accueil du président soudanais à Djibouti est un affront aux victimes des crimes terribles dont il porterait la responsabilité au Darfour", rappelle Francis Perrin, vice-président d'Amnesty International France. "Djibouti a violé son obligation internationale d’arrêter Omar El-Béchir. Nous appelons les juges de la CPI à demander des comptes aux autorités djiboutiennes quant à leur refus de coopérer avec la Cour."
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