Magazine Journal intime

Affaire Anna Teko vs José Versol : Lettre ouverte à Anna Téko

Publié le 02 juin 2011 par Imaniye

Je me mêle ! Et je pose 10 questions…

Depuis deux semaines environ, cette vilaine affaire alimente bien des conversations et des débats, qui oppose la chanteuse béninoise Anna Teko à l’artiste producteur José Versol, avec des conséquences qui pèseront sans doute longtemps sur le milieu artistique martiniquais. Ayant choisie de s’exprimer par voie de presse, c’est à Anna Téko de répondre pareillement aux questions que je me pose, après avoir étudié les pièces d’un dossier qui n’accable finalement pas celui qu’on croit. Cette lettre est publiée ici afin qu’elle ne finisse pas, emportée par le torrent d’informations que charrient les réseaux sociaux où le débat bat son plein…


José VERSOL – Akizé (version 2) by tropikprod
Ma chère sœur et collègue,

Quand je t’ai rencontrée au Chant des Sirènes, je t’ai trouvée charmante et talentueuse, et j’étais ravie que la Martinique t’ait accueillie et adoptée.Tu étais pour moi le symbole de l’intégration réussie d’une artiste Africaine en Diaspora et je m’en réjouissais. Aussi ai-je été particulièrement attentive lorsque tu as, lors d’une conférence de presse que tu as convoquée « devant une assistance fidèle à ta cause » nous révèle bondamanjak, poussé comme un  grand cri pour dénoncer ta « situation d’artiste exploitée ». Tu venais ce jour là, aux yeux du grand public, dénoncer ton producteur, un gros mordant de notre musique, José Versol, auteur compositeur interprète connu pour être un grand défenseur de la mazurka traditionnelle. Il est aussi un des derniers producteurs de la place. Tes propos sont  muris puisque tu lis un communiqué dans lequel tu vas même jusqu’à évoquer l’esclavage, donnant ainsi le sentiment que tu es maltraitée par un descendant d’esclaves, alors que vous nous aviez tous les deux donné jusque là l’impression  d’être unis sur le terrain du gospel et de la foi que vous revendiquez pareillement…

Que s’est il donc passé pour que la belle histoire qui vous avait unie dans la réalisation de l’album spirituel « Ta douce voix » (qui a séduit le public et remporté un Prix Sacem) en soit arrivée là ? La vie artis rèd chante Kali, c’est une réalité que tu venais nous confirmer, en clouant José Versol au pilori. Ainsi, il t’exploitait, et même…t’esclavagisait, toi qui es venue ici pour, nous dis-tu « évangéliser la Martinique dans l’unité » ! J’ai comme tout le monde trouvé cela scandaleux. Je sais que José Versol a déjà fait face à 6 procès de la part d’un de ses groupes et qu’il en a gagné 5, ce que peu de gens savent.  On est en effet habituellement assez discret sur ces choses là dans le métier et c’est bien la première fois dans le pays qu’une tel scandale  éclate ! On peut dire que tu as innové dans la manière de poser les problème en un moment où la situation est particulièrement morose, la preuve étant que les Prix Sacem sont devenus une biennale, car l’époque où l’on devait juger une bonne centaine de disques  et plus de 1000 titres chaque année n’est plus qu’un souvenir…

Quelle horreur ! Comment un professionnel qui se dit spirituel peut-il se comporter de la sorte avec une artiste, mais aussi une mère de famille qui nous donne l’impression de n’avoir encore rien touché pour son travail depuis que l’album est sorti en aout. Aussi prends-tu le peuple à témoin et exige d’être payée… C’est là ma première surprise sista ! Car si José Versol clame sa spiritualité, tu proclames aussi la tienne et je suis étonnée que tu n’aies pas fait montre des qualités spirituelles habituelles pour tenter de calmer le jeu, privilégiant la voie du scandale… Quid des notions de patience, de pardon, de réconciliation, de fraternité que tu chantais bien avant José Versol ? Mais admettons… quand on a faim, on oublie parfois ses plus beaux principes, et de cela on te pardonnera volontiers si c’est le seul moyen que tu as trouvé pour te faire payer ton travail et nourrir ta famille. En tout cas, dans un premier temps, la méthode parait efficace car tout le monde compatit, les média te tendent micros, caméras, plumes et tu t’expliques plus que largement. L’affaire Anna Téko/José Versol est née, fait scandale et défraye la chronique ! Une partie de l’opinion publique se déchaine contre celui qu’elle encensait jadis en faisant le plein à tous ses spectacles. Voleur ! Escroc ! Il roule en 4×4 ! Il bat sa femme ! On lit de tout sur les réseaux sociaux, on entend de tout sur les ondes où  José Versol recueille une écrasante majorité  de « coups de gueule » en direct.  Je t’avoue sista que ton procédé me met mal à l’aise, et même si tu as raison, je trouve que ton argumentation qui pourtant parait sincère manque d’éléments concrets permettant à ce stade de juger aussi catégoriquement José Versol  qui tente maladroitement de se défendre, parlant de Dieu là ou il aurait mieux valu parler de droit et, qui, de ce fait, se fait encore plus lapider. A  l’heure où il devrait être en train de préparer sa grande rencontre avec son public, devenue elle aussi une biennale, puisque on l’a dit, les temps n’ont jamais été plus rudes pour les artistes et  pour les producteurs martiniquais que ces temps ci …

Fortement ébranlée par ce procès populaire, je suis de ceux qui signent un appel au respect de la présomption d’innocence dans l’attente d’un éventuel procès, puisque personne à part vous deux ne sait véritablement ce qui s’est passé, mais la  réaction recueillie le plus souvent est : « Je ne me mêle pas » ! Et parce que cela me navre, parce que je ne peux supporter l’idée qu’on puisse être ainsi maltraité sans preuve et sans autre forme de procès, je n’ai d’autre choix que… de me mêler ! Plus personne en Martinique et ailleurs n’ignorant tes griefs, je me tourne alors vers celui que tu accuses pour avoir des réponses basées non sur la religion et l’émotionnel, mais sur les faits matériels. Je viens t’informer ici, par voie de presse, puisque c’est le moyen que tu as choisi, de ce que j’ai découvert sous forme de questions dont les réponses nous éclaireront surement et définitivement. Voici les faits tels qu’ils me sont apparus et les questions qu’ils m’inspirent…

1) POURQUOI N’AS-TU PAS RESPECTE LE CONTRAT QUE TU AS SIGNE ?

Tu  as lu, approuvé et signé un contrat de production avec José Versol le 15 février 2011 qui tient en deux pages, et qui, dans son article 3 portant sur le «prix de cession»  stipule que : « En contrepartie des droits cédés, l’artiste recevra sur la vente des reproductions tirées de ses enregistrements une redevance de 1,5245 euros par disque à partir de 1.000 exemplaires vendus. Le règlement sera effectué sur 100 % des ventes. Le compte des redevances sera arrêté le 30 JUIN et le 31 DECEMBRE de chaque année et établis d’après les états nets de chaque exemplaire. Les redevances seront payés à l’artiste ou à ses ayants droit dans les trois mois suivant leur arrêté… Le bilan se fera en précisant le nombre de CD pressés, le nombre de cd vendus, les cd donnés en promotion et bien sûr le stock restant ».

Ta conférence de presse date du mardi 12 avril 2011, soit six semaines AVANT la première échéance du 30 juin 2011. A ce stade, selon les termes de ce contrat qui porte ta signature précédée de la mention manuscrite « lu et approuvé »,  il apparait que José Versol ne te doit encore rien en matière de royalties ou de compte rendu ! Pourquoi n’as-tu pas attendu les termes fixés par le contrat que tu as signé ? Pourquoi réclamer cet argent avant la date contractuelle ? Nous avons besoin de comprendre ce mystère.

2) POURQUOI  N’AVOIR PAS SIMPLEMENT DEMANDE UNE AVANCE SUR ROYALTIES ?

Si tu étais en difficulté, pourquoi n’avoir pas fait comme tout le monde l’aurait fait, demandé une avance sur royalties à ton producteur ? Il aurait suffit que tu passes par ton mari pour communiquer avec lui, puisque dans un courrier en date du 28 février dernier, il écrit à ton producteur en ces termes : « J’ai persuadé ma femme de signer le contrat… J’aimerai néanmoins vous demander de communiquer avec moi, cette procédure nous évitera les problèmes d’incompréhension et de communication ». Cela prouve que les problèmes de communication qu’il y avait entre vous pouvaient se régler  puisque par ce biais le contrat a été signé, non pas sous l’influence de José Versol comme tu le prétends, mais bien sous la pression de ton mari qui nous l’apprend dans ce courrier.

3) POURQUOI AVOIR OMIS DE PRÉCISER QUE
TU AS ÉTÉ PAYÉE (3.600 EUROS) POUR L’ENREGISTREMENT ?

Dans ton communiqué, on a l’impression que tu es entrée en studio, que tu as chanté et que jusqu’à présent tu n’es pas payée par ton producteur exploiteur et esclavagiste. Or tu as bien touché un chèque de 2400 euros pour tes 12 chants en lead et un chèque de 1200 euros pour les chœurs de l’album. Tu as donc été payée en tant qu’artiste interprète, et en tant que choriste, dans les délais. Peut-être aurais tu mieux fait de le préciser dans tes accusations qui portent vraiment à confusion si l’on ignore ce fait puisque la question ne t’a pas été posée…

4) POURQUOI AVOIR PRÉFÉRÉ LE SCANDALE A L’ARBITRAGE DE LA JUSTICE ?

Le contrat que tu as signé et donc que tu n’as pu ignorer stipule en son article 7 que : « En cas de contestation, et à défaut d’accord amiable, les parties font attribution de juridiction aux tribunaux de Fort de France. » Normalement, en cas de différend s’il en existait un, (car comme nous l’avons vu, d’après les termes du contrat, à l’heure où tu fais ce scandale, il semble que José Versol ne te doive pas encore un seul sou !!), normalement donc, tu pourrais, après les vaines tentatives normales de conciliation que l’on pourrait attendre de personnes spirituelles comme vous, tu aurais du demander à la justice de trancher dans cette affaire. Pourquoi non seulement avoir attaqué avant l’heure et de cette manière si peu glorieuse pour notre petit monde artistique et musical qui assiste, plus ou moins écœuré à ce déballage ?

5) POURQUOI N’AVOIR PAS SUIVI LES CONSEILS AVISES DE TES PAIRS ?

Lorsque tu es allée voir les artistes du Syndicat des artistes plusieurs jours avant les faits pour solliciter leur soutien, ne t’ont ils pas tous dit de ne pas agir comme tu prévoyais de le faire ?  Luc Labonne, le secrétaire général et Michel Béroard racontent qu’ils t’ont demandé de leur apporter les éléments et de leur laisser le temps de parler avec José Versol pour bien comprendre l’affaire et pour voir comment ils pourraient tenter une médiation pour régler les choses au mieux. Tu n’as rien voulu entendre et, faisant fi de tous ces conseils, tu as choisi la voie que tu as emprunté au grand dam de ceux qui sont toujours persuadés que l’affaire aurait pu se traiter autrement. A ta décharge, on peut dire que tu n’as pas été aidée par certains artistes qui ont mis dans ton cœur le sentiment que tu avais pu être victime d’une injustice, à cause du Prix Sacem de José Versol…  J’ai lu par exemple, un commentaire d’Annick Osier Lafontaine, où la talentueuse pianiste et brillante compositrice te dit dans ta page facebook que : «C’est toi qui devait avoir le prix pour ta voix personne d’autre ! C’est toi la vraie gagnante mais tu fais peur aux jaloux, par ton talent, ne t’inquiète pas un jour viendra ! » C’était le 12 avril 2010… Hélas, trois fois hélas si tu l’as cru (tu n’as pas protesté) car c’est bien José Versol, auteur et compositeur du titre qui devait recevoir ce prix de composition de musique spirituelle pour le morceau « T’aimer, seulement t’aimer« , et non d’interprétation. Chacun sa catégorie et sur ce point, son prix, il ne te l’a pas volé. Tu aurais du être très contente d’avoir été l’interprète au service de qui un tel talent a pu se déployer. Mais au contraire, on parle de jalousie…

6) POURQUOI RENIES TU BRUSQUEMENT TON APPARTENANCE RELIGIEUSE ?

Tu chantes Dieu et le prenant à témoin de tes malheurs, tu en appelle à Lui pour te rendre la justice. A chacun sa religion, ses cultes, ses rituels… José Versol revendique son appartenance à l’église catholique apostolique et romaine, je suis moi même animiste et toi, tu as aussi ton église, ce n’est le problème de personne, alors pourquoi au début de ton communiqué tu tiens à précisier que : « Je tiens à rappeler que dans ma foi et mes œuvres, je n’ai aucune limite confessionnelle. J’appartiens à Christ et non à une confession «  alors que personne ne t’a rien demandé ? Pourquoi ouvrir ce débat en reniant ton appartenance à l’Eglise du Christianisme Céleste ? C’est pourtant bien toi que l’on voit ici chantant dans « ton » église revêtue de la soutane rituelle et encore toi qu’on entend dans cette vidéo adressant, toujours en tenue rituelle, un message à tes frères et sœurs « célestes » du Bénin  et du monde, pour leur annoncer la bonne nouvelle de la sortie de l’album ! Dans ce message, tu ne taris pas d’éloges sur ton producteur qui t’a donné les plus gros moyens (ça lui a coûté 27.000 euros au fait), et qui t’a permis, « SANS S’APERCEVOIR » dis-tu dans cette interview (encore une contradiction), de mettre 6 chants de ton église sur l’album ? Encore une fois, personne ne te demandait rien, alors pourquoi cette précision qui s’avère être fausse ?

7) POURQUOI N’AVOIR PAS DIT QUE TU AS DÉJÀ GAGNE PRES DE…
20.000 EUROS DEPUIS LA SORTIE DE L’ALBUM EN AOUT 2010 ?

Sans compter les royalties que tu réclames et qu’il te faut attendre fin juin pour percevoir contrairement à ce que tu réclames, tu as acheté à ce jour 2700 albums à 10 euros et 500 albums à 9 euros, que tu as payés par chèque à José Versol, et revendus au moins 15 euros. Un rapide calcul permet de constater que cela a déjà pu te rapporter la substantielle somme de 16.000 euros au moins, auxquels il faut ajouter les 3200 euros de l’enregistrement, plus toutes les prestations et spectacles auxquels tu as participé depuis le mois d’août en étant payée, et sur lesquels ton producteur n’a pas de droit…  Nous en sommes à plus de 20.000 euros assurément, et ce, 8 mois seulement après la sortie de l’album. A ce stade, j’en appelle aux professionnels de ce pays et leur demande : quel est l’artiste martiniquais qui peu, si peu de temps  après la sortie de son album, se vanter d’avoir déjà perçu une telle somme, sans compter les royalties à venir en JUIN et DÉCEMBRE et non pas en avril quand tu les as réclamés si bruyamment ? Qui ? Allo Kasav ? Jocelyne Béroard ? Eric Virgal ? Alfred Défontis ? Fall Fret ? Malavoi ? Marilène Mauriello ? Christian Boutant ? quelqu’un peut-il me répondre ? Personnellement, je n’ai encore jamais vu ça. 18.000 euros au bas mot en 8 mois, cela fait une moyenne de 2250 euros par mois de revenus sur cet album. Permets-moi de te dire que, comme beaucoup de gens dans le milieu, je t’envie un tel succès et de telles retombées financières immédiates ! Ce ne sont pas là des revenus d’esclave, du moins il me semble.

8) POURQUOI ACCUSER JOSE VERSOL DE FAUTES QU’IL N’A PAS COMMISES ?

A la lecture de tes reproches à ton producteur, je m’étonne que tu dises : « Je n’ai pas eu la possibilité de choisir la photo de la pochette de l’album, ni le titre de promotion. De plus, comme mes coordonnées ne figurent pas sur l’album, le producteur selon son humeur décide ou pas de donner mes coordonnées aux personnes qui me sollicitent pour des prestations »… Il me semble que tu fais montre ici de manque de connaissance du métier et de ses impératifs. Car il n’est pas habituel que les coordonnées personnelles d’un artiste figurent sur sa pochette. Ce n’est pas le rôle du producteur de disque  de faire ça, lui qui doit au contraire protéger la vie privée de ses artistes (amis producteurs, si je me trompe, n’hésitez pas à me le dire). José Versol n’est pas ton  manager et c’est à ce dernier qui est ton intermédiaire pour tous les contrats et transactions. Pourquoi José Versol se mettrait-il dans la peau du manager ou du tourneur quand ce n’est pas son rôle ? Pourquoi le lui reprocher ? D’autre part, j’ai la faiblesse de croire qu’après 30 ans de métier dans ce pays, ton producteur me semble mieux placé que toi  pour savoir ce qui peut plaire à la clientèle locale. D’ailleurs ses choix que tu dénonces comme étant arbitraires ne se sont-ils pas révélés judicieux  puisque comme tu le dis toi-même : « L’album « ta douce voix  » est sorti en août 2010 avec le succès que vous lui connaissez« . Quel paradoxe !

9) POURQUOI FAIRE ENDOSSER A TON PRODUCTEUR
LES MANQUEMENTS ET FAUTES DES AUTRES ?

Dans ton communiqué, on a l’impression que tu reproches également à ton producteur les faits suivants : « Ça fait deux fois que des concerts sont annulés à la dernière minute avec mon nom en tête d’affiche. Je constate que je suis encore une fois utilisé pour remplir des salles à moindre coût avec un maximum de profit »… Je suis étonnée que des concerts annulés puissent remplir des salles et faire un maximum de profit et trouve la phrase plutôt contradictoire… Mais quand je l’interroge, José Versol le jure : « Je n’ai jamais organisé de concert avec Anna Téko en tête d’affiche, que j’aurai annulé par la suite.Je l’ai embauchée pour des spectacles où elle a  chaque fois été payée 100 euros comme tous les musiciens. Elle parle ici d’expériences qu’elle a eues avec d’autres, mais moi, je ne connais pas ça ».  Pourquoi un tel amalgame ? Anna, José Versol a-t-il oui ou non organisé un ou des concerts avec ton nom en tête d’affiche qu’il aurait annulés par la suite ? Merci de nous en fournir la liste, comme cela nous seront fixés.

10) POURQUOI PROVOQUES TU JOSE VERSOL ?

Le mardi 19 avril 2011, aux environs de 14 heures, tu te serais présentée à l’Atrium et aurais demandé à voir le plan de la salle du spectacle de celui que tu as déclaré être ton exploiteur. Tu te serais éloignée avec le plan et tu aurais voulu le photographier, ce que tu serais parvenue à faire sans l’intervention de Antoine Munch, le vendeur de tickets, qui s’est opposé à ce geste incompréhensible et provocateur, à l’heure où le scandale était au plus fort. Pourquoi venir sur les lieux de travail de celui que tu accuses et vouloir faire une photo de son plan ? Qu’est ce que cela veut dire ? C’est à toi seule de répondre car nous refusons de croire que tu aies cherché à pousser à bout une personne qui subit déjà une pression médiatique difficilement supportable, en plein rush, incapable de maitriser ses émotions pour se défendre valablement.. Alors explique nous !

Je te pose toutes ces questions afin que tu nous éclaircisses sur ces points, car tout comme je n’accepte pas de croire ceux qui ont déjà jugé José Versol sur tes dires, je n’accepterai jamais que l’on t’accuse à tord de n’avoir agit ainsi que pour promouvoir ton prochain spectacle que tu annonces à la fin de ton communiqué, en guise de conclusion. Tu n’aurais pas fait tout ça… pour ça n’est-ce pas ? Répondre point par point est un exercice que tu sembles apprécier et je pense que tu n’auras aucun mal à t’y plier pour notre meilleure compréhension de cette affligeante affaire dans laquelle tu nous as plongés.

Des dégâts collatéraux irréparables. Merci qui ?

Quand je laisse José Versol, je suis triste et désappointée.  Pour José Versol et pour toute la profession. Je ne dis pas que José Versol est un saint, et je répète que s’il est aussi coupable que tu le prétends, que tu arrives à nous le prouver et à le prouver à la justice qu’il entend bien saisir,  dès maintenant et encore plus lorsque la justice le condamnera, j’applaudirai des deux mains. Je trouverai insupportable que qui que ce soit fasse du mal à une petite sœur africaine qui lui aurait fait confiance et qu’il aurait trahi. Comme je l’ai dit et répété, si c’est le cas, fouté’y la jol, qu’on le mette en tôle ! Mais permets moi, en attendant tes réponses, de mettre un bémol dans cette triste mélodie de destruction d’un frère, avec qui, comme beaucoup d’autres, j’ai une relation de travail, José Versol ayant enregistré deux de mes compositions sur un de ses albums. Je prétends donc le connaitre un peu et je déplore que cette affaire l’empêche de faire le plein de ses spectacles comme il le fait toujours. Il n’en n’aura que moins de moyens pour payer ses artistes et tes royalties et continuer la promotion de votre travail commun. Je déplore surtout cet autre dommage collatéral dont le métier n’avait pas besoin : José Versol qui est désormais tenu au silence sur les conseils de son avocat (j’ai eu le temps de le voir avant et ne suis pas liée par cette promesse) m’a avoué, tout comme il l’a dit lors de sa visite au Syndicat des Artistes, qu’il ne produira plus jamais personne dans le pays. C’est une catastrophe pour nous autres artistes. José a produit Kolo Barst, le groupe Parfum d’Amour, les groupes Mazingoins et Fétay « avec le succès que l’on connait »… Et tous ces talents qu’il aurait pu découvrir à l’avenir, qui leur donnera leur chance comme il te l’a donnée, comme il l’a donné au phénoménal Kolo Barst alors que personne n’aurait parité sur cette musique par les temps qui courent ? Cela est un désastre irréparable pour le milieu déjà en panne de producteurs, c’est pourquoi je qualifierai pour finir ton scandale de désastreux pour la profession toute entière. Permets moi de le regretter amèrement et te remercier de tes réponses que nous attendons tous avec l’espoir que nous pourrons enfin tirer un trait sur ce triste débat et l’oublier bien vite.

Imaniyé Dalila Daniel
Auteur, compositeur, interprète


Retour à La Une de Logo Paperblog