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Demain est un autre jour...

Publié le 06 juin 2011 par Sophiel

procrastination J’ai souvent entendu dire que remettre au lendemain ce qui pouvait se faire le jour même est un signe de grande faiblesse et de délit de paresse. Or, j’apprends aujourd’hui que cela a un nom :

La procrastination.

Rien qu’à essayer de prononcer ce nom barbaresque, j’ai comme une envie insensée de remettre l’écriture de cet article à un futur très lointain.

Non, me dis-je, je ne procrastinerai point !

Argh ! Ma langue s’emmêle dans mon palais, mes doigts s’entrechoquent contre le clavier et ne cessent de pianoter sur ces satanées touches, avec une nette préférence pour l’imperturbable « delete ».

Quelle drôle d’idée que d’aborder un thème dont on ne parvient même pas à prononcer le nom correctement… Quant à le conjuguer, pfff, n’en parlons pas ! Pourtant, il me vient une idée : Ne serait-ce pas un sujet idéal pour le bac philo ? J’imagine sans peine ces pauvres candidats suant leur brillante matière grise sur ce nouveau mal qui sied pourtant si bien à leur condition…

Mais trêve de procrastination, revenons donc au sujet qui nous intéresse !

Si, dans un autre temps le procrastineur était bêtement acoquiné au paresseux, ce trait de caractère a, depuis, fait un sacré bout de chemin, laissant sur le bord de la route le lambin à sa flemmardise pour s’envoler vers les hautes sphères des troubles comportementaux d’origine neurobiologique.

Aussi, ne m’étonne-je point lorsqu’à la question somme toute anodine faite au gremlin : « Il me semble t’avoir demandé il y a 15 jours de ranger ta chambre, non ? », d’entendre sa réponse on ne peut plus procrastineuse : « Maman, ce n’est pas que je ne veux pas, c’est que je ne peux pas, car, sachant que je n’atteindrais probablement jamais le rangement parfait de ma chambre, il est donc inutile que je m’y mette. C’est un des symptômes du grand procrastineur que je suis ! »

Ca se passe de commentaire, j’en reste donc coite.

Loin de moi l’idée de lancer la première pierre au procrastineur – n’ai-je pas moi-même été atteinte de ce douloureux syndrome en repoussant sans cesse le moment de retourner à ma plume ? – mais cela l’empêche-t-il pour autant de transporter ses caleçons impropres jusqu’au panier à linge ?

Faut croire…

J’aimerais pouvoir traiter ma descendance chérie de petits procrastineurs en herbe ayant toutes les chances de se classer parmi les grands espoirs mondiaux mais ma bouche refuse obstinément de former les quatre syllabes de ce mot imprononçable ! Rien à faire ! Je ne puis le prononcer sans me concentrer plusieurs minutes – ben oui, quoi ? – sur son articulation. Est-ce un signe ? Un signe de quoi ???

Un signe, sans aucun doute, qu’il me faut retourner à mes chers exercices de prononciation depuis si longtemps délaissés :

« Petit procrastineur, quand te déprocrastineras- tu ? Je me déprocrastinerai quand tous les petits procrastineurs se seront déprocrastinés ! »

Devant l’ampleur de la tâche, je juge inutile de m’y atteler, convaincue que je ne parviendrai pas à répéter cette phrase dix fois de suite sans bégayer et postillonner de façon fort inélégante, aussi, décide-je d’en rester là.

Il paraît que la procrastination aurait des origines génétiques… Sans blagues?!!!


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