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Étienne Faure | Les soirs d’été au pas des portes

Publié le 11 juin 2011 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

Porte Corse
Ph. angèlepaoli

[LES SOIRS D’ÉTÉ AU PAS DES PORTES]

Les soirs d’été au pas des portes,
toutes chaises et vieux os sortis
dans la rue qui descend vers le port,
on dirait que l’éternité vaut pour tous,
y compris chiens, vieux rubiconds
versés dans la mélancolie des soleils couchants.
Après la décrue du soleil
le soir dans la rue reste en dépôt sur les façades
d’où la lumière entassée tout le jour
s’exhume et vient chauffer les crânes
ombrageux, les éclaire.
Par lente réflexion des murs,
brusque embolie des mots, survient le passé
indivis tel un rêve ancré sous le crâne
d’un chien que la main bleue de veines
très au-dessus de la première sacrée
caresse : hein, Bobby
tu n’as pas le souci, toi, des souvenirs ;
la grève en béton, la jetée en béton
vont nous survivre.

crépuscules indivis

Étienne Faure, Horizon du sol, Éditions Champ Vallon, Collection Recueil, 2011, page 65.



■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Champ Vallon) les pages consacrées à Étienne Faure, dont plusieurs poèmes extraits du recueil Horizon du sol
→ (dans l’anthologie permanente de Poezibao) plusieurs poèmes extraits du recueil Vues prenables




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