Magazine Journal intime

Un mea culpa pour Falbala

Publié le 16 juin 2011 par Anaïs Valente

Le 31 janvier 2008 (comme le temps passe vite ma bonne Dame), je vous annonçais « les chiens, c’est le mal »).  A lire ici. 

Ou ici, si vous êtes trop fainéants pour cliquer :

« Avec l'autorisation d'U-nicks, j'ai décidé de m'adonner à son plaisir du jeudi, savoir le « jeudi du mal », parce que je trouve le concept génial.  Moi je râle tous les jours, elle uniquement le jeudi… c’est unique… c’est U-nicks (un peu facile je sais).
Ce jeudi : les chiens, c'est le mal.
D’abord, y’a une chose que le Bon Dieu aurait dû éviter lorsqu’il a eu l’idée saugrenue d’inventer le chien (déjà là, il a fait fort, alors qu’il aurait pu se contenter du rat et du chat), c’est de créer le caniche (fort de chez fort).  Ce chien frisé hautement ridicule n’a pas lieu d’être sur cette terre, vous en conviendrez.  Ensuite, Dieu a dû inventer le raisin et par conséquent le vin, et, comme tout inventeur, tester la chose, car ensuite, non content d’avoir inventé le caniche, il a aussi inventé le caniche géant.  Le même, mais en grand.  De grandes oreilles pendouillantes et frisottées, une grande truffe pointue et narquoise, de grands yeux bovins et vides (caractéristique identique à tous les chiens, je suis d’accord), une grande petite queue ridicule et horripilante car toujours en activité.
Non, vraiment, Dieu aurait mieux fait de réfléchir avant d’inventer le caniche géant, même si cet animal, lorsque je le croise, provoque en moi des fou-rires mémorables.  Tout bien réfléchi, Dieu a peut-être créé le caniche géant pour engendrer le rire.  Ça doit être ça.
Pour couronner le tout, il a inventé, chez les maîtres des chiens, ce plaisir de les transformer en bêtes de foire.  Surtout les caniches géants.  Et que je te shampouine avec une lotion à la fleur d’oranger, et que je te mette une petite pince sur le crâne, et que je te fasse raser en laissant juste une touffe à l’extrémité de la queue et autour des pattes, et que je te mette un petit manteau écossais… Je persiste à croire que Dieu voulait nous faire rire à gorge déployée, sur ce coup là.
Puis Dieu, il aurait mieux fait de réfléchir un peu plus en créant le chien.  Il a créé le chien omnivore (en opposition au chat qui est carnivore et à qui vous ne donnerez pas des petits pois ou du riz, comme au chien, est-ce bien clair, mais que de la viande rien que de la viande ? – c’était la leçon alimentation animalière gratuite du jour).  Pourquoi Dieu ne l’a-t-il pas créé crottivore ?  Il crotte.  Il mange.  Il recrotte.  Il remange.  Adieu canisettes, adieu ramasse-crottes, adieu glissades intempestives sur diarrhées orangeâtres, adieu slalom entre les déjections.  Et adieu les mouches.  CQFD.
Enfin, Dieu il a commis une dernière bévue : il a rendu le chien bête et aimant.  Ça fait deux bévues.  Séparément, c’est supportable.  Un chien bête et indépendant, il vit sa vie de chien bête tout seul.  Un chien intelligent et pot de colle, il peut se rendre utile, cuire le repas, passer l’aspirateur, programmer le magnétoscope.  Mais le chien a été créé bête ET aimant son maître.  Qu’il attend patiemment.  Pour lui faire la fête lorsqu’il rentre.  Qu’il regarde ressortir pour aller chercher le journal avec désespoir.  Pour lui faire la fête lorsqu’il rentre.  Car le chien n’a pas la notion du temps.  Sortez dix fois en dix minutes, il vous fêtera dix fois comme si vous reveniez d’un périple de six mois à Oulan Bator.  Le chien est bête.  Et fou de son maître.  Ça peut avoir des bons côtés, je le consens, un chien ne me dirait jamais « tu as grossi » « t’as vu ce que tu me sers à bouffer ce soir ? » ou « on va promener bordel de merde j’ai pas que ça à faire ».  Mais c’est fatigant, cette admiration permanente, cette envie de devenir l’ombre de ton ombre, l’ombre de ta main (Brel).  Fatigant au possip’.
Mais à part cet infinitésimal avantage (pour rappel, des fois que vous l’auriez oublié, que le chien ne critique jamais son maître), y’a pas photo, les chiens, c’est le mal.  
PS : si vous allez voir « Enfin veuve », vous aurez le plaisir d’admirer, outre Michèle Laroque, un caniche géant blanc omniprésent (ça rime) et totalement… charmant (ça rime encore).
PS2 : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, j’aime bien les chiens, enfin ceux qui puent pas de la gueule qui perdent pas leurs poils qui bavent pas qui veulent pas se promener qu'ont pas le regard vide et qui mangent leurs crottes.  Et puis j’aime les lévriers.  Même s’ils puent s’ils crottent s’ils perdent leurs poils s’ils bavent s’ils aiment courir et s’ils sont bêtes.  Voilà.  
Mais les chiens, c’est le mal, je persiste et signe. »



En ce 17 juin 2011, je me dois de faire un petit mea culpa.  Petit mais costaud, comme disait l’autre publiciste.

Il y a quelques semaines, j’ai croisé la route de Falbala.  Une dadame caniche géante de couleur blanche (enfin blanc sale, comme tous les chiens, mais blanc à la naissance quoi).

Et je dois avouer que j’aime Falbala.

Elle se la pète grave, c’est clair, comme tous les caniches, mais ici, elle se la pète puissance 100, vu qu’elle est géante.  Même quand elle court après la baballe, alors que tous les autres chiens ont l’air débile et pataud, elle se la pète, la miss Falbala.

Elle a le haut de la tête tout doux, on a envie d’y glisser les mains.

Elle a l’œil doux et aimant.  Pas tellement bovin, juste un chouia.  Mais doux.

Elle est super calme, ne sautille pas comme un jack russel hystérique (pléonasme).

Elle porte super bien son nom, car elle a vraiment la tronche de Falbala, version caniche géant.

Elle transpire la gentillesse et l’amour, malgré ses défauts (si, elle a plein de défauts).

Elle aboie, parfois.  Mais pas d’un aboiement aigu de caniche, non, d’une grosse voix genre Saint-Bernard.  Trop drôle.

Bon, bien sûr, un chien reste un chien.

Elle est affublée d’une coiffure de caniche géant, j’aime pas.

Elle se lèche le trou de balle, qu’elle a foncé en plus, ça ressort bien sur son pelage blanc sale.

Elle est un chien, qoui.

Alors, bon, oui, c'est vrai, je me dois de le dire, les caniches géants, c’est moins le mal qu’en 2008, je l’admets, je l’avoue, je le confesse.

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