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Comme tous les matins depuis le début de la campagne, Bambata...

Publié le 22 juin 2011 par Fabrice @poirpom
Comme tous les matins depuis le début de la campagne, Bambata...

Comme tous les matins depuis le début de la campagne, Bambata déboule avec trois quarts d’heure de retard. En détente, pas en courant.

J’ai loupé le RER.

Il a surtout loupé son réveil. Mais çà, il ne le dit jamais. Trop pudique, le mec.

Peau d’ébène, boule à Z planquée sous une casquette noire, duvet-moustache jamais rasé depuis l’adolescence. Il tombe son cuir sur la chaise du bureau coincé dans le coin, celui des adjoints log. De la poche de sa veste, il sort son petit-déj’: Seven-Up ou Fanta, selon l’humeur du matin.

Check-check, bien ou bien.

Bambata ne parle pas, il chuchote. Sa voix pose les bases du langage. Mais pas plus.

Déduction et imagination nécessaires pour mener à bien une conversation avec le lascar.

… Topé… matin… boulangerie… Quelqu’un?

Distribution de cochonneries à quelques intéressés. Main-Ro et Mee-Mee se laissent tenter.

Papier fin et brillant, couleurs qui gueulent sur les yeux. Tutti-frutti, coca ou classique. Le papelard dévoile une petite brique rose.

Pavé caoutchouteux qui se promène entre les mâchoires. Du sucre en barre. Le dernier du genre date de fin novembre 89. Après la chute du Mur. Un goût de Nouveau Monde.

Aucun rapport.

Bambata s’éclipse. Trente secondes, pas plus. Et reviens en soupirant.

‘Tain… Dégouté… Tatouage noir… Peau noire… Marche pas.

Bouche en cul de poule, il se reluque l’avant-bras. Puis il prend une grande inspiration.

Alors les Malabar au p’tit déj’, c’est cool ou bien?

Une phrase. Simple, pleine et entière.

Ça déboîte.


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