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Quatre italiens. Une donzelle et trois barbus. Parmi lesquels:...

Publié le 24 juin 2011 par Fabrice @poirpom

Quatre italiens. Une donzelle et trois barbus. Parmi lesquels: Blu, doux dingue, qui prend les murs des ruines qu’il croise pour son carnet de croquis; et Lorenzo Fonda, réalisateur qui, dans la vie, adore filmer des gens et des trucs. Quand ces deux-là se rencontrent à Bologne, ils bavassent en sirotant de la roteuse. Ça rapproche, l’ivresse. En fin de soirée, ils font un pari stupide.
Deux mois de voyage. Amérique du Sud.
Tailler la route. Voir du pays, voir des gueules, peindre des murs. Et immortaliser la ballade, pour faire une soirée diapos en rentrant. Toujours en buvant de la roteuse.
Lolo et Blublu vendent le projet à Mercurio, boîte de prod’ italienne suffisamment barrée pour leur lâcher trois francs six sous. Les deux ritals trépignent comme des ados et font leurs valises avec leurs petits camarades.
Une caméra, deux pinceaux, trois rouleaux. Et des rallonges pour ces derniers. Doux Dingue voit grand.
Vingt-cinq octobre deux mille six. Aéroport, aller simple, retour à voir. Direction: cinq pays.
MExique
GUatemala
NIcaragua
Costa Rica
Argentine
Ils rentrent le trois janvier deux mille sept en Italie. Des rushes plein les poches. Chacun va ronfler dans son coin. Quelques jours plus tard, avec son pote Fabio Capalbo, Lorenzo s’installe derrière ses machines, posées sur une grande planche montée sur tréteaux. Un ordi, un écran plat et un 16/9e cathodique à proximité.
Délicieuse et lente besogne du montage. Le meilleur métier du cinéma. Avec scénariste. Réfléchir, dormir, essayer, dormir mal, se tromper, dormir peu, tout arracher, dormir trop, recommencer, dormir encore. Et avancer. Doucement.
(Re)Construire.
Le meilleur job.
Le vingt-sept mai, la bande annonce est prête et balancée sur le site. Trois minutes. Qui donnent envie de continuer la ballade avec les quatre autres.
Mais la douce, délicieuse et lente besogne n’est pas finie.
Dormir mal.
Avance rapide jusqu’en mai 2008.
MEGUNICA
Un film. Sur les deux mois de voyage des quatre italiens. Première en festival à Milan en septembre, à New York deux semaines plus tard. Los Angeles, Amsterdam, Taiwan, Sheffield, Helsinki, Bologne, Birmingham, Rotterdam, Mexico… Pendant plus d’un an, la soirée diapos voyage. Plus que les touristes eux-mêmes. De festoche en festoche. Des prix, des applaudissements, des tapes dans le dos.
Et plus rien.
Tracé plat. Pendant dix-huit mois. Durant lesquels, Lorenzo s’installe à Los Angeles, réalise des clips, des courts-métrages, bosse régulièrement pour WARPFilms. De son côté, Blu peinturlure. Des murs, des bâtiments entiers, des galeries. Sans arrêt, sans repos.
Et toujours rien. Jusqu’à jeudi matin. Une newsletter.
Megunica full documentary - now online for 30 days
Depuis le mercredi vingt-deux juin deux mille onze, Wired.it a la bonne idée de le proposer gratuitement en streaming sur leur site. Pendant trente jours.
Une heure vingt-trois minutes et quarante secondes. Quatre-vingt quinze pour cent espagnol, cinq pour cent italien, sous-titré en anglais.
Polyglottes appréciés.
Blu at work. Ritalz on the move.
Du film, de la peinture, de l’anime. Et des gueules.
Du bonheur.


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