Magazine Journal intime

Aube bleue

Publié le 12 juillet 2011 par Eric Mccomber
Je me suis levé avant l'aurore. J'ai posé un verre d'eau fraîche sur la table. Le front au sud, j'ai commencé à travailler. Puis, vers cinq heures trente, le ballet a commencé. Une splendeur à couper le souffle. Au fond du monde, tout à l'horizon méridional, des dizaines de comètes blanches glissent majestueusement dans l'indigo du firmament. Je les vois aller et venir d'ouest en est. Les anges célestes se marient en longues traînes dorées. La lumière qui monte du fond de la mer les enflamme et les glorifie, c'est une pluie horizontale de panaches majestueux.
Puis, juste sous mon nez, c'est l'heure des merles et des martinets. Ils se jettent par grappes, par escadres, par centaines, à l'assaut des insectes qui s'élèvent du Vidourle. Modestine fait ses étirements, s'ébroue, se lève, et saute par la fenêtre pour aller se poster entre les tuiles des toits. Les tchiminous apparaissent l'un après l'autre et se font les griffes sur mon sac à dos qui traîne, posé contre le lit. Je les gronde faiblement. J'en soulève un, puis un autre. Padoum. Modestine rentre déjà, avec son nouvel ami dans la gueule. Croc, croc, croc. Je retourne à mon bureau. Je prends une gorgée d'eau. Les oiseaux poursuivent inlassablement leurs vies palpitantes pendant qu'un de leur collègues est transformé en lait pour chatons.
En scrutant attentivement l'extrême lointain, je peux encore apercevoir les fils d'argent des derniers archanges qui s'éloignent plein sud. Les volatiles gracieux sont en route ! Quelle chance ils ont, je me dis, que les Dieux du ciel les aiment tant, ces chers petits Lybiens. © Éric McComber

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Eric Mccomber 400 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte