Magazine Journal intime

Ce n'est pas la guerre, c'est plus insidieux, ce sont tou...

Publié le 13 juillet 2011 par M.
Ce n'est pas la guerre, c'est plus insidieux, ce sont toutes ces choses que j'aurais voulu dire, les adieux que je n'ai pas faits à ce qui ne reviendra pourtant jamais, les promesses dont tout le monde se fout. C'est que malgré tous mes efforts, je ne peux pas m'en aller, même quand il n'y a plus de chaises et que je dois m'asseoir par terre. Ma putain de tête continue d'affirmer que ça n'a pas de sens. J'ai fait le tour de la question, au moins dix fois, cent, mille, j'en est mâché toutes les zones d'ombres mais elle n'est pas devenue claire, seulement plus irritante. J'ai des montagnes russes dans le crâne, je revois les lanternes planer dans la nuit en velours et j'ai envie de rire pour toujours, je repense au toit et mon ventre se fendille sous l'orage, je me souviens du frère qui me tenait par la main et y'a rien à faire, ça me manque, même si on dirait bien que je ne sers plus à rien. Tu sais c'est atroce cette sensation de no longer available. Ma putain de tête me dit : à quoi ça sert de t'inventer une famille si t'es pas capable de la préserver, et je ne comprends rien, je ne comprends rien à rien, est ce que je dois laisser tomber ou bien est ce que ça vaut le coup de s'acharner, qui a tort et qui a raison, est ce que je dois écouter les autres ou bien moi, qu'est ce qui existe encore, est ce que je dois me taire ou continuer à parler en espérant que ça finira par être écouté, qu'est ce que tu veux que je fasse, qu'est ce que je suis sensée penser, c'est quoi cette semi-distance à la con, est ce que c'est une punition ou bien un sauvetage dont on ne m'aurait pas informée, est ce que c'est dans ma tête, est ce que c'est juste parce que je me dis toujours que je suis pas assez bien pour que les gens restent, est ce que tu penses que tout ça a une valeur, est ce que ça t'intéresse encore, est ce que je me pose trop de questions. Pourquoi est ce qu'on ne peut pas juste retourner s'asseoir là haut et parler, hein. On dirait que tout le monde a peur dans cette histoire, tous des crétins d'huîtres, tous des gamins bornés qui se plaignent, des fuyards surprotégés, des connards qui contrôlent et résistent tellement aux émotions qu'ils doivent bouffer pour combler un vide qui ne se remplit jamais. Est ce qu'on ne pourrait pas jouer les invincibles et sauter. Imagine une imbécile heureuse sous LSD qui soudain chiale parce que c'est trop d'efforts de tendre les bras pour serrer quelqu'un. Imagine la solitude du vieillard au 9e étage. Imagine avoir huit ans et penser que l'univers n'a pas prévu de place pour toi. Imagine une cage en verre ou une connerie du genre la belle au bois dormant. Imagine ce que tu veux tant que c'est ce que t'as besoin d'entendre. On dirait qu'on a tous fermé les yeux en même temps, on dirait que plus personne ne va plus jamais dire je t'aime sinon sous MD, on dirait de la terreur mêlée de fierté, on dirait que sans les basses c'est moins beau de vivre, et pourtant, enfin bon on dirait surtout que je ne sais pas me détacher. Je pense sincèrement qu'on vaut mieux qu'un retrait contrit ou un silence gêné ou un éloignement lent et désolé. Est ce que je peux avoir une chance de m'expliquer, est ce que c'est dans ma tête que ça déconne grave, est ce que j'ai rêvé quand j'ai cru que se lier aux gens, c'était une bonne idée. Est ce qu'on peut faire mieux que tout ça. Mieux que nous mêmes. Bâtard, s'il te plait.

Retour à La Une de Logo Paperblog