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Les origines du mot pissou

Publié le 16 juillet 2011 par Patrick73
Il y a très longtemps, peut-être trop longtemps. Dans le temps que nous étions Canadiens-français. Dans le temps que le mot québécois n'existait même pas! Dans le temps que du Québec au Manitoba, on ne parlait que le français ou presque. On était né pour un p'tit pain. Plus que le pain était petit, plus que le paradis devenait grandiose à fin de nos jours. Les Canadiens-français n'étaient pas docteurs, avocats, comptables, et surtout pas notables! Ils étaient pour la plupart draveurs, casseurs de glace, porteurs d'eau, garrocheurs de bottes de foin, cultivateurs de champs de roche et, bien sûr, bûcherons! On était des travailleurs à la petite semaine. C’était dans le temps que le pays était à faire.Ils essayaient de faire pousser des légumes pis des fruits dans des champs de roche. Il n'était pas facile d'être un colonisateur au début du 20e siècle. Ils cultivaient surtout de la grosse misère. Faute de pain, on mangeait de la maudite galette.Quelque part dans les camps de bûcherons, les ''formans'' anglais cohabitaient de peine et de misère avec le bûcheron Canadien-français!D'un côté comme de l'autre, on s'endurait, ''bill'' du dominion oblige!Le Canadien-français mangeait comme un bœuf à cette époque, il travaillait comme un bœuf aussi! Il avait une préférence pour la soupe aux pois. Le potage des pauvres. À la grandeur de la province, la soupe aux pois était chaude et salée. On pourrait considérer ce simple repas comme l'un des premiers repas de nos colonisateurs!Tellement que les Anglais ont commencé à nous traiter de ''pea soup''! Ce qui voulait dire ''mangeux de soupe aux pois'' ou, si vous aimez mieux, gros plein de soupe ou plein de marde! C'était, à l'époque, l'équivalent de se faire traiter de ''Nègre''. C’était l'ultime insulte!
En plus d'être des porteurs d'eau, nous étions maintenant à la grandeur du Bas-Canada des ''pea soup''. Notre légendaire surnom se rendait jusqu'au Port de Montréal, le port avant qu'il soit vieux.
Même les débardeurs venus de l'Irlande se crachaient dans les mains à la pensée de donner des taloches à un "pea soup"! En fait, tous ceux qui parlaient la langue de Shakespeare espéraient croiser un de ces fameux Canadiens-français. Je dois dire qu'avec le temps, les Irlandais se sont aperçu qu'ont était fait du même bois et ils sont devenus nos alliés!
Un homme a dit c'est assez! Il fut notre premier héros Canadien-français. Le premier qui a mis son pied à terre!
L'unique Jos Montferrand :
-Batailleur de rue.
-Batailleur de fond de ruelle.
-Ramolisseur de débardeur.
-Boxeur à temps partiel.
-Draveur devant l'éternel.
Montferrand grinçait des dents, serrait les poings et gagnait son respect à coups de claques s’a yeule!
Au fil du temps, au fil de milliers de claques s’a yeule, le mot ''pea soup'' est devenu ''Pissou''. Le Canadien-français ne comprenait pas toujours les insultes des Anglos! Le mot s'est transformé et il a gardé son essence même!Les mots sont comme des chenilles, ils se transforment au fil du temps. Puis les années ont passé...En tant que peuple qui veut s'appartenir, on a fait une révolution, mais elle était plutôt tranquille. On voulait tellement être distinct. Nous nous sommes appropriés notre nom et notre drapeau. On pensait que la route était déjà tracée, que notre destin s'écrirait aussi facilement qu'un article dans le ''TV Hebdo''! Deux référendums nous ont montré en pleine face notre vraie nature profonde.Aujourd'hui...J'ai l'impression que c'est la fin d'une époque...
Le Parti Québécois agonise à coups de Pauline Marois. Le grand Falardeau est
maintenant silencieux à jamais. Michel Chartrand est mort de vieillesse et, entre deux joints, Bourgeault ne peut plus rien faire lui non plus. Quant au dernier des vrais humains, Pierre Perrault, il est mort depuis longtemps déjà.
Le Bloc Québécois a reçu son dernier clou dans le cercueil lors des dernières élections... Le supposé demi-dieu Gilles Duceppe a été crucifié par son propre peuple, comme un certain Jésus. Il n'est même pas l'ombre de son illustre père. Jean Duceppe, il était ce qu'on appelle un homme! Il habitait chaque lettre de ce mot.Moi, Patrick...Je ne travaille pas avec des palettes de bois, mais des skids. Je ne travaille pas avec un chariot élévateur, mais un forklift. Je n’ai pas des réunions, mais des meetings.  Je suis moi-même bilingue entouré d'Anglos!À la pensée de perdre mes REER en cas d’un référendum gagnant, je tremble dans mes culottes comme la plupart des Québécois.  Je tremble comme une feuille d'érable à la vue de l'hiver.

 
J'ai l'étrange impression qu'on est revenu à nos origines. Comme quoi l'évolution c'est un cercle vicieux.
C'est peut-être les Anglais qui ont raison finalement. On est peut-être juste des ''Pea soup''!


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